Lassana Diarra a su faire oublier Patrick Vieira. Le défi était de taille samedi en Irlande, mais le milieu de terrain de l'équipe de France a su le relever, s'affirmant comme le nouveau patron de l'entrejeu des Bleus. Son volume de jeu et sa détermination sont un atout très précieux pour l'avenir.

Samedi soir à Croke Park (0-1), Lassana Diarra (24 ans, 24 sélections en Bleu) a été le meilleur joueur français de la rencontre avec Hugo Lloris. Positionné un peu plus haut qu'Alou Diarra, le milieu de terrain de l'équipe de France s'impose match après match comme le véritable patron de l'entrejeu et comme un futur très grand à son poste. Question de gabarit, on l'a souvent comparé à Claude Makelele, comme on compare Alou Diarra à Patrick Vieira. A tort. Car dans le jeu, la sentinelle Alou ressemble plus à Makelele et Lass à Vieira. Capable de mettre le pied pour impressionner l'adversaire, de presser, de relancer, de passer et même de frapper de loin, le pensionnaire du Real dispose de la panoplie complète.

L. Diarra – «si je ne le fais pas, qui va le faire ?»

Raymond Domenech a bien des défauts, mais il a su avoir le nez creux avec Diarra. Imposé par le sélectionneur à une époque où sa présence ne semblait pas forcément opportune, Lassana a mûri très vite au point de devenir l'un des piliers les plus solides de la sélection tricolore. Et le premier défenseur de Domenech. «Beaucoup de gens parlent du coach, mais nous en reparlerons mercredi… Si les critiques font avancer, elles ne sont pas toujours fondées. Le sélectionneur est là et il va rester. Je pense qu'il fait du bon boulot. Je l'ai défendu, je le défends et le défendrai» , a soutenu Diarra après la victoire. «Tout le monde s'attaque au sélectionneur… Mais s'il y en a un qui veut aller à la Coupe du Monde, c'est bien lui» , a-t-il assuré.

Au four et au moulin à Dublin, Diarra a été le combattant numéro un des Bleus, celui qui n'a pas hésité à rentrer dans le lard des Irlandais. Compétiteur dans l'âme et très ambitieux depuis son plus jeune âge, l'ancien joueur de Chelsea, Arsenal et Portsmouth est désormais prêt à prendre les choses en main. «Je suis chargé de faire le piston entre la défense et l'attaque. Je suis maintenant plus offensif avec les Bleus, je me lâche un peu plus car ça commence à faire longtemps que je suis là (première sélection en mars 2007). Je fais partie des joueurs qui doivent faire ça aussi» , a-t-il estimé. «Si je ne le fais pas au milieu, qui va le faire ?» La question méritait d'être posée. Le témoin est passé, l'avènement de Diarra a rendu l'absence de Patrick Vieira indolore. Ce dernier n'est plus indispensable et peut vraiment s'inquiéter pour la suite...

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