Profitant de l'absence du chef d'orchestre Hidetoshi
Nakata, Troussier allait lancer d'entrée de jeu le jeune Ogasawara, qui avait illuminé la rencontre face à
l'Ukraine. Les Japonais, brouillons, mal organisés, ont eu beaucoup de mal à aligner trois passes de suite dans les
premières vingt-cinq minutes de jeu. Troussier en tira vite les conclusions et procéda à deux changements. Ogasawara, ainsi que son camarade de club, Atsushi Yanagisawa, cédèrent leur place à Morishima et Nishizawa. Les Japonais allaient retrouver un meilleur équilibre, mais c'est le Costa Rica qui laissait la plus forte impression. A la mi-temps les deux équipes rentrent au vestiaire sur un score vierge. 

La deuxième mi-temps part sur un rythme beaucoup plus élevé, le ballon passant d'un but à l'autre. A la 52'
le Costa Rica obtient un penalty suite à un tacle
litigieux de Koji Nakata. Ronald Gomez se charge d'ouvrir la marque, mais c'est sans compter sur le gardien nippon Seigo Narazaki, qui détourne du pied. Chaude alerte sans conséquence, mais qui allait donner un coup de fouet à l'équipe japonaise.  Brillant sur le flanc gauche, Alexandro Santos, appelé Alex par les supporters japonais, créé à plusieurs reprises la panique dans la défense adverse.  Son excellente prestation devrait lui assurer une place dans l'effectif de "Nippon Troussier".  Pourtant, c'est sur le flanc droit que les Japonais trouvent le chemin des filets.  Un centre de Takahiro Myojin finit sa course dans la lucarne gauche de la cage costaricaine.

Ce but surprend tout le monde, le gardien, le public ainsi que le buteur lui-même, qui admettra dans un entretien donné après le match que c'était chanceux. Les supporters sont euphoriques et voient déjà leur équipe s'imposer pour le troisième match consécutif de l'année. L'attaquant du Costa Rica, Winston Parks, joueur de l'Udinese, a d'autres projets pour son équipe et réduit la marque suite à un superbe débordement, avec un tir croisé qui ne laisse aucune chance au gardien nippon. La centaine de supporters du Costa Rica est aux anges. A dix minutes de la fin de la partie, le chouchou du public Shunsuke Nakamura fait son entrée. Malgré une excellente fin de rencontre, les Japonais ne trouvent pas la faille. Les deux équipes se quittent sur un score de parité, ce qui reflète la physionomie de la rencontre.

Quels sont les enseignements de ce match?

Le Costa Rica est une équipe très sérieuse, bien organisée en défense et très rapide en contre. Si on ajoute à cela l'absence de cinq titulaires, on peut penser que cette équipe sera difficile à battre le mois prochain. Le Costa Rica continue sa tournée asiatique et rencontrera ce week-end la Corée du Sud.

En ce ce qui concerne le Japon, l'absence des expatriés Shinji Ono (Feyenoord), Hidetoshi Nakata (Parma) et Junichi Inamoto (Arsenal) s'est fait sentir. Sans eux, les Nippons  se créent beaucoup moins d'espaces. La mauvaise prestation du jeune Ogassawara pourrait lui coûter sa place dans les vingt-trois. Un autre cas beaucoup plus difficile pour Philippe Troussier est la sélection de Shunsuke Nakamura. Plébiscité par le public ainsi que par la presse nipponne, Shunsuke Nakamura, futur partenaire de Zin&dine Zidane au Real Madrid, ne semble pas rentrer dans les projets de l'entraîneur français. Dommage car c'est un joueur capable de faire la différence sur coup de pied arrêté ! Une dernière interrogation repose sur le choix du premier gardien. Profitant de l'absence de Yoshikatsu Kawaguchi retenu par son club (Portsmouth, D2 anglaise), Narazaki s'impose de plus en plus comme le gardien numéro un de la sélection.

On devrait avoir quelques éléments de réponse à toutes ses interrogations lors du prochain match amical face à la Slovaquie, le 29 avril.