Hier mercredi
soir avaient lieu les derniers quarts de finale retour de la Ligue des
Champions. Comme la veille, les clubs recevants sont passés. Le
Real Madrid a fait craquer le Bayern Munich, tenant du titre (2-0), tandis
que Manchester United a tranquillement pris la mesure du Deportivo La Corogne,
malgré ce que laisse penser le score (3-2).
Le bus n'est pas arrivé
à Madrid
L'an passé, en demi-finales,
le Bayern Munich était allé s'imposer sur le terrain du Real
Madrid (0-1) à l'aller, match au terme duquel l'image d'un "bus
devant les buts bavarois" avait été évoquée,
tant les visiteurs avaient subi sans rompre. Hier, la thématique
était la même, mais le moteur ayant subi des avaries, le Bayern
a craqué, deux fois même, permettant au Real de l'emporter
(2-0) et de se qualifier (2-1 à l'aller). Ce moteur,
c'était sans doute l'an passé un puissant esprit de revanche,
dont firent l'objet et les frais Manchester United et le Bayern successivement,
avant la victoire à la loterie des tirs au but contre Valence. Le
tenant du titre est tombé, et c'est toujours un événement.
Mais franchement, pendant plus d'une
heure, le public madrilène - dont sa détestable parcelle
lance-projectiles - s'est demandé d'où venait cette malédiction
bavaroise qui rend son équipe stérile. Dominateur face à
un Bayern "ouvertement" venu jouer le nul vierge, le Real campait dans
la moitié de terrain adverse sans parvenir à concrétiser.
Deux grosses occasions manquées en début de match - Raul
sur un centre de Santiago Solari (6') et surtout Fernando Morientes bien
servi par Luis Figo à cinq mètres du but d'Oliver Kahn (13')
- laissaient craindre des regrets en fin de partie. Car la suite était
moins nette pour les Madrilènes, avec un tir de Zinédine
Zidane (19') et une intervention de Thomas Linke devant Raul (21'). En
fin de première période, les visiteurs pointaient même
le bout de leur nez, mais Cesar veillait sur la frappe d'Hasan Salihamidzic
(35'), tandis qu'un très combattif (à défaut d'avoir
retrouvé de l'endurance) Figo venait tacler Giovane Elber dans sa
propre surface de façon décisive (41') !
Pas de changement à la pause,
mais une pression supérieure d'un Real qui avait déjà
accumulé les corners pendant trois quarts d'heure. Un raid de Solari
était annihilé par Kahn (51'). Puis Zidane se retournait
côté droit avant d'enrouler son ballon... sur la barre transversale
(53') ! L'ambiance montait encore d'un cran, tout comme la motivation de
Zidane, la tension était palpable, et Robert Kovac s'illustrait
encore et toujours par de véritables parades taclées dans
toutes les positions, sur des centres, des balles en profondeur, des tirs...
Malheureusement, c'est lui qui concluait malencontreusement une action
madrilène partie de la gauche, suite à un ballon récupéré
par le bouillant Roberto Carlos : le latéral brésilien centrait
pour Ivan Helguera, dont la "reprise" était prolongé dans
son propre but par le Croate (1-0, 69')... Le combat changeait d'âme
et si le Bayern manquait l'égalisation avec un arrêt de Cesar
de la poitrine sur un tir de Roque Santa Cruz (78'), c'est Raul qui dribblait
Linke du coude (véridique...) pour aller centrer en retrait et servir
Guti, à peine entré en jeu et assez lucide pour placer son
ballon dans la lucarne, de près (2-0, 85'). Une expulsion
du mauvais garçon Salihamidzic plus tard (90+5'), le Real était
en demi-finale !
La joie à Old Trafford
et la guigne pour Beckham
Sur son terrain, Manchester United
n'a pas tremblé au moment de vaincre le Deportivo La Corogne (3-2),
déjà piégé à l'aller (0-2). Mais
la nouvelle blessure de David Beckham fait craindre le pire à l'Angleterre
et à MU...
Déjà descendu à
l'aller par Herrera Diego Tristan, le capitaine de la sélection
anglaise a été déchiqueté par un tacle les
deux pieds décollés du sol d'Aldo Duscher au bout d'un quart
d'heure. Il est sorti sur une civière en pleurant, et risque de
manquer la Coupe du Monde. La nouvelle va faire grand bruit outre-Manche,
car Duscher est argentin, et sa sélection est dans le même
groupe que l'Angleterre en Corée du Sud et au Japon... Les relations
entre les deux équipes ne vont pas s'arranger ! Pour la petite histoire,
Duscher n'a même pas écopé d'un carton jaune alors
que le rouge s'imposait - par contre, Scaloni est venu contester et a été
averti sur le coup !
Pour en revenir au football, Beckham
était remplacé par Ole Gunnar Solskjaer, qui redevenait SuperSub
en coupant la trajectoire d'un coup franc au premier poteau (1-0, 23').
La Corogne était inexistante offensivement et il fallait un but
contre son camp de Laurent Blanc, sur un centre en retrait de Fran, pour
arriver à une égalité (1-1, 44'). Après
la pause, Solskjaer doublait la mise sur un service extraordinaire de l'extérieur
du pied droit de Juan Sebastian Veron, qui fit pour sa part honneur à
sa sélection argentine avec une performance remarquable (2-1,
56'). Puis Scaloni était expulsé avec un second carton
jaune... pour contestation (60'). Ryan Giggs, capitaine des Red Devils,
en ajoutait un troisième en repiquant de la droite vers le centre
avant d'expédier du gauche le ballon au ras du premier poteau adverse
(3-1, 69'). Duscher se faisait enfin expulser après un énième
mauvais coup (75'), à cause d'un second avertissement, et son équipe
ne marquait un second but que par la grâce d'un coup franc de Djalminha
détourné par le dos de Nicky Butt (3-2, 90+1'). Du
Depor, on voudra garder l'image des deux premières phases, de préférence
à celle laissée lors des quarts de finale. De Manchester...
on sait bien quelle est la motivation, même si les absences de Beckham
et de Roy Keane seront très préjudiciables : disputer la
finale et la remporter à Glasgow, dans la ville de Sir Alex Ferguson
!
Les demi-finales opposeront donc
le FC Barcelone au Real Madrid, et Manchester United au Bayer Leverkusen,
avec match aller chez le premier cité. Qui pour succéder
au Bayern Munich ? Réponse le 15 mai à Hampden Park !
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à cet article - par Yann Peltier
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