Hier mardi
soir avaient lieu les deux premiers quarts de finale allers de la Ligue
des Champions. Manchester a brillamment fait chuter La Corogne dans son
antre (0-2), tandis que le Bayern, chez lui, a battu in extremis
le Real (2-1).
Manchester impose sa loi
Un succès mancunien d'importance
à l'extérieur en Ligue des Champions... Voilà un petit
événement, tant il est vrai que les Red Devils ont
souffert de lacunes en déplacement sur le continent depuis leur
succès de 1999. Et quand on sait que le Deportivo La Corogne est
enfin reconnu comme une formation très habile et dangereuse, surtout
depuis ses succès sur... MU (2-1 en Espagne, 2-3 en Angleterre en
première phase) et Arsenal (2-0 et 0-2), il y a de quoi parler d'exploit
pour Manchester United, vainqueur au Riazor (0-2) hier soir.
Ce pas décisif vers les demi-finales
a été effectué en première période.
Le si important but à l'extérieur est venu d'une inspiration
géniale de David Beckham, auteur d'un lob fabuleux de vingt-cinq
mètres, estampillé de l'effet si caractéristique qu'il
sait imprimer au ballon (0-1, 15'). Et l'inévitable Ruud
van Nistelrooy a doublé la mise juste avant la pause, sur un service
au cordeau de Mikaël Silvestre, bien décalé sur la gauche
de la surface par un travail collectif de belle facture (0-2, 41').
MU avait bien attaqué jusqu'au
but de Beckham, et le Depor s'est réveillé autour de la demi-heure
de jeu, sollicitant à maintes reprises un Fabien Barthez très
concentré - plus que lors des précédentes confrontations
entre les deux clubs !
Après le repos, les locaux
ont eu la maîtrise du jeu, mais leurs tirs de loin n'ont guère
inquiété le portier international français. Ryan Giggs
aurait même pu (dû ?) inscrire un troisième but pour
les siens, se présentant seul deux fois face au gardien espagnol
(68', 69'). Ole Gunnar Solskjaer, à peine entré en jeu, a
tiré sur le poteau (80'). Le miracle du Riazor (deux buts
dans les dernières secondes lors de la dernière visite d'United)
n'a ensuite pas eu lieu...
Soirée parfaite pour Manchester,
si ce n'est que Roy Keane, le capitaine, s'est blessé au genou en
première période et devrait manquer trois à quatre
semaines de compétition. Tandis que Beckham a été
victime à la dernière minute d'une agression d'Herrera Diego
Tristan : un tacle à la violence délibérée
qui a ruiné la cheville gauche du capitaine de l'équipe d'Angleterre,
et qui n'a été sanctionné que d'un carton jaune...
Le Bayern reste le même
Verdict plus serré en Bavière
où le Real Madrid, après avoir ouvert la marque, a cédé
en fin de rencontre, laissant le gain du match au Bayern Munich, toujours
aussi accrocheur (2-1).
Tout a pourtant bien débuté
pour le Real, immédiatement dans le coup, supérieur techniquement
et rapidement récompensé par un but de Geremi Njitap, d'une
frappe des dix-huit mètres (0-1, 11'). Pour une fois titulaire
en l'absence de Luis Figo sur le flanc droit, le Camerounais ne manquait
donc pas sa chance.
Mais c'est de l'autre côté,
sans oublier un Zinédine Zidane en verve, que Santiago Solari faisait
souffrir Willy Sagnol, tout juste remis d'une blessure au genou, averti
après le repos et finalement remplacé par Hasan Salihamidzic.
Avant cela, le Bayern s'est néanmoins réveillé : sous
l'impulsion de Giovane Elber, toujours précieux dans les grands
moments, l'équipe bavaroise a commencé à mettre en
valeur Cesar, le portier brésilien du Real, préféré
à Iker Casillas. Un retourné d'Elber, quoique joli, ne lui
a d'abord guère causé de souci (38').
Il a dû s'employer plus tard,
lorsque Salihamidzic s'écroulait opportunément dans la surface
pour simuler un accrochage par Francisco Pavon... L'arbitre s'est en effet
laissé abuser par ce pourtant spécialiste du genre, et Stefan
Effenberg, le capitaine... a vu son tir repoussé par Cesar (71')
!
Très critiqué dans
la presse et dans les travées de l'Olympiastadion depuis
le début de la saison, le grand blond a dû en entendre ! Surtout
que quelques minutes avant ce penalty stoppé, Elber avait expédié
une tête sur la barre.
Mais la perséverance est une
vertu autant brésilienne qu'allemande, car c'est bien Elber qui
a glissé le ballon à Effenberg dans la surface, permettant
à ce dernier d'égaliser de près, du plat du pied droit
(1-1, 82'). Et c'est encore Elber qui a remis (du bras ?) un ballon
pour Claudio Pizarro, qui concluait sans puissance mais avec précision
(1-2, 88').
Le Bayern reste une terrible machine
à gagner. Le match retour s'annonce palpitant...
Après cette rude soirée
pour les Espagnols, le FC Barcelone tentera de faire mieux ce soir, en
se déplaçant sur le terrain du Panathinaïkos Athènes.
Dans le même temps, le Bayer Leverkusen ira défier Liverpool
à Anfield Road.
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à cet article - par Yann Peltier
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