C'est une équipe
de France marquée par la grave blessure au genou qui privera Robert
Pirès de Coupe du Monde qui reçoit ce soir l'Ecosse en match
amical, au Stade de France. L'occasion pour les Bleus de se frotter à
un jeu direct qui n'est pas censé leur poser de problèmes.
Mais gare à la décompression !
Berti Vogts est un malin. Pour ses
grands débuts à la tête de la sélection écossaise,
le technicien allemand sait bien qu'il aurait pu hériter d'un match
moins compliqué qu'un déplacement chez les champions du monde
! Mais il n'a pas hésité à appeler de nombreux nouveaux
éléments pour les lancer dans le grand bain. En cas de raclée,
il a une excuse toute prête...
La répétition des
matches en cause
L'ami Berti n'ignore pas non plus
que les Bleus sont très impliqués dans leur club et voient,
sur le strict plan sportif, d'un oeil assez circonspect un match
amical en sélection à cette époque de l'année,
même si l'aspect affectif des choses leur reste indispensable. Certains
veulent également saisir leur chance, à l'image de Steve
Marlet et de Youri Djorkaeff, rappelé suite à la grave blessure
au genou de Robert Pirès. Ceux-là n'ont pas trop joué
cette saison et espèrent gagner leur place grâce à
leur fraîcheur. Les autres ne semblent pas à l'abri de ce
qui est arrivé au Gunner samedi, tant il est vrai que les
rythmes infernaux qu'on leur impose font planer une menace constante sur
leur santé, croissante au fil des semaines.
Christophe Dugarry, Willy Sagnol
et Lilian Thuram, blessés, sont d'ailleurs forfaits, et certains
(Marcel Desailly, Frank Leboeuf) reviennent - bien - d'absences prolongées
pour la même raison. La Coupe du Monde débute dans deux mois
et chaque pépin physique devient immédiatement préoccupant
dans l'optique de ce grand rendez-vous. C'est également à
sa préparation qu'est dédié cette rencontre face à
l'Ecosse.
Prendre de l'assurance... et gagner
Cette formation n'est pas invitée
en Corée du Sud et au Japon. Elle semble stagner ces derniers temps,
et son style reste plus anglo-saxon que celui de sa rivale anglaise. Néanmoins,
le sélectionneur ne s'attend pas à un match facile, et même
si l'opposition n'aura rien à voir avec celle de coriaces Roumains
voici un mois, il attend de ses hommes qu'ils livrent une prestation plus
nette : "J'espère que l’équipe de France dominera son
sujet [...]. Il n'est jamais facile de rencontrer les Ecossais.
Berti Vogts, leur nouveau sélectionneur, n'aime pas non plus la
défaite. Il nous faudra plus de rigueur, plus de concentration,
plus d'attention et moins de facilité. La remise en cause doit être
permanente pour progresser. La négligence est toujours préjudiciable."
Emmanuel Petit, buteur contre la
Roumanie et très en jambes avec Chelsea contre Liverpool dimanche
dernier, se prépare déjà à un défi athlétique
qu'il affectionne : "Le football écossais est similaire au football
anglais. L'Ecosse est une équipe en construction. De nombreux cadres
ont quitté la sélection. Une grande et belle partie physique
nous attend. L'important reste de gagner." La dynamique de victoires
est en effet à entretenir, selon lui : "Il nous reste encore
trois rencontres de préparation. Gagnons-les ! Pour moi, la meilleure
équipe est celle qui gagne. Et peu importe le onze de départ.
La base de notre force est la solidarité. Ce groupe possède
une maturité certaine maintenant. La France devra être compétitive
et bien armée pour défendre son titre en Corée du
Sud et au Japon."
Une composition possible
Nul n'est à la place du sélectionneur,
mais si l'on part du principe qu'il ne modifiera pas la disposition tactique
en 4-2-3-1 qu'il affectionne, même en l'absence de Pirès,
le onze de départ pourrait ressembler à cela :
Barthez - Candela, Leboeuf, Desailly
(cap.), Lizarazu - Vieira, Petit - Carrière, Zidane, Wiltord - Henry
La fatigue des joueurs entrera
en ligne de compte dans les choix de Lemerre. Elle est patente pour certains,
épargne paradoxalement ceux qui se sont blessés au cours
de la saison. En espérant que Robert Pirès soit le seul Bleu
privé de Coupe du Monde pour un problème physique, il reste
à peaufiner une préparation et un groupe pour une Coupe du
Monde 2002 qui ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices...
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à cet article - par Yann Peltier
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