Quelle démonstration
! L'équipe de France a broyé de malheureux Ecossais hier
mercredi soir au Stade de France (5-0), grâce notamment à
une première période de toute beauté. Les Bleus sont
en forme et ils le montrent !
Berti Vogts est un malin. Pour ses
grands débuts à la tête de la sélection écossaise,
le technicien allemand savait bien qu'il aurait pu hériter d'un
match moins compliqué qu'un déplacement chez les champions
du monde ! Comme il n'a pas hésité à appeler de nombreux
nouveaux éléments pour les lancer dans le grand bain, il
a une excuse toute prête après la raclée qui inaugure
sa prise de fonctions...
D'accord, il ne faut pas se moquer.
Alors pour régler le cas écossais disons que contrairement
à certains visiteurs indélicats, les Scots n'ont pas
usé de l'agaçante passivité des arbitres lors des
matches amicaux, qui ouvrent la porte à toute sorte de fautes, d'actes
d'antijeu, etc... Même si le dénommé Caldwell a sacrément
fait honneur à son maillot en distribuant quelques coups, et plus
souvent qu'à son tour.
Mais ils sont surtout tombés
sur une équipe de France des grands soirs. En l'absence de Robert
Pirès, Roger Lemerre a bien conservé son 4-2-3-1. Mais il
a choisi d'aligner David Trézéguet en pointe, avec Thierry
Henry à gauche et Sylvain Wiltord à droite. Le reste était
attendu. Voilà qui ressemblait à une équipe de rêve,
il faut bien l'avouer.
La perfection serait-elle de ce
monde ?
Alors en effet, nous avons eu droit
à une première mi-temps extraordinaire. D'abord le gag avec
ce dégagement manqué par Fabien Barthez sur une passe en
retrait de Frank Leboeuf : trompé par le rebond, le portier de Manchester
United ne fait qu'effleurer le ballon, qui va mourir en corner. Quelques
minutes d'approximations plus tard, c'est le grand show qui commence.
Mauvais renvoi de la défense
écossaise, Patrick Vieira qui lève un petit ballon pour Zinédine
Zidane légèrement côté gauche. Le meneur de
jeu madrilène, qu'on sentait bien dans le coup, expédie du
gauche, légèrement de l'extérieur, le ballon au ras
du poteau droit du brave Sullivan (1-0, 12').
Les permutations Henry - Wiltord
perturbent la défense adverse, qui plie une seconde fois. Déviation
heureuse de Zidane pour Bixente Lizarazu lancé sur l'aile gauche,
centre en cloche du Basque, reprise croisée et lobée de Trézéguet
au point de penalty, qui met Sullivan à genou (2-0, 23').
Soyons charitable en signalant une
frappe de Crawford, non cadrée (24').
Suite à une grosse pression
français, Wiltord s'arrache côté droit avant de centrer
en retrait. A l'orée de la surface, Henry doit reculer, reculer...
mais il reprend quand même le ballon de demi-volée, qui se
fiche dans la lucarne gauche de Sullivan (3-0, 32') ! Troisième
but de rêve !
Et bientôt le quatrième
avec une fantastique remontée de balle menée par Vieira sur
la droite, qui s'offre un relais magistral avec Zidane, un une-deux d'école
avec Trézéguet, avant d'envoyer ce dernier contrôler
le cuir et parachever le travail d'une pichenette maîtrisée
(4-0, 42').
Jamais menacés, les Bleus
!
Lemerre voulait du plus net après
la Roumanie (2-1). Avant le repos, il a carrément eu du parfait,
ou presque. Stastistique hallucinante : quatre tirs, quatre buts ! Aux
vestiaires, Vieira laisse sa place à Claude Makélélé,
Mikaël Silvestre succède à Marcel Desailly, qui laisse
son brassard à Zidane.
La seconde période n'a pas
été la copie conforme de la première. Les Ecossais
ont tout fait pour ne pas en prendre plus. Ils n'ont jamais mis les Bleus
en danger. L'occasion a néanmoins été belle d'admirer,
une fois encore (mais s'en lassera-t-on jamais ?), l'élégance
et la beauté des gestes de Zizou, vraiment très inspiré.
Wiltord croyait bien avoir marqué
(57'), bien lancé par Petit, mais il était hors-jeu et sortait
dans la foulée, suppléé par Steve Marlet, alors que
Christian Karembeu remplaçait Vincent Candela (58'). Le Kanak se
faisait alors conspuer par une bonne partie du public, prouvant comme souvent
que certains ont une équipe qu'ils ne méritent pas.
Leboeuf, légèrement
touché aux adducteurs, cédait sa place à Philippe
Christanval (64'). La France continuait d'étouffer l'Ecosse, Caldwell
et Trézéguet de se chauffer. Lemerre sortait d'ailleurs l'ancien
Monégasque pour lancer Carrière, Henry repassant dans l'axe
(74'). Youri Djorkaeff faisait son retour, en prenant le brassard de capitaine
à un Zidane ovationné (81'). Il manquait alors un but qu'on
croyait tout fait, après un bon une-deux bien relayé par
Carrière (83'), toujours aussi habile.
Ce dernier s'offrait d'ailleurs une
passe décisive en permettant à Marlet d'ajouter un cinquième
but. Alerté par Petit dans la surface, il tenait bien debout malgré
un sévère accrochage et remisait en retrait pour l'attaquant
de Fulham légèrement côté droit, qui envoyait
le ballon dans la première lucarne (5-0, 87'). Le malheureux
Sullivan effectuait son premier arrêt du match dans le temps additionnel,
sur un tir rasant de Henry (90+1').
On croyait avoir tout vu, mais
le niveau de jeu des Bleus a atteint hier mercredi soir un niveau incroyable.
Nul doute que rien ne sera aussi facile lors de la Coupe du Monde. Mais
le sérieux des Bleus est tout à leur honneur. Et leur prestation
à même de rassurer, alors que la grave blessure de Robert
Pirès a alarmé beaucoup de gens...
Fiche technique
France - Ecosse 5-0 (4-0)
Spectateurs : 80.000 environ
Arbitre : M. Granat (Pol)
Avertissement
France
Lizarazu (38', tacle dangereux)
Buts
France
Zidane (1-0, 12', passe de Vieira),
Trézéguet (2-0, 23', Lizarazu), Henry (3-0, 32', Wiltord),
Trézéguet (4-0, 42', Vieira), Marlet (5-0, 88', Carrière)
Composition des équipes
France
Barthez - Candela (Karembeu, 58'),
Desailly (cap.) (M. Silvestre, 46'), Leboeuf (Christanval, 64'), Lizarazu
- Vieira (Makélélé, 46'), E. Petit - Wiltord (Marlet,
58'), Zidane (cap. 46') (Djorkaeff, 81', cap.), Henry - Trézéguet
(Carrière, 74')
Ecosse
Sullivan - Weir, Dailly, Caldwell,
Crainey - P. Lambert (cap.), C. Cameron (Holt, 46' ; McNamara, 74'), Crawford
(S. Thompson, 64'), Matteo - McCann, Freedman (Gemmill, 46')
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à cet article - par Yann Peltier
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