Hier mardi
soir avaient lieu les quarts de finale retour de la Ligue des Champions.
Les premiers de leur poule en seconde phase, qui ont reçu au retour,
en ont bien profité, même si leurs adversaires ont marqué.
Leverkusen a en effet sorti Liverpool au terme d'une rencontre fantastique
(4-2), tandis que le Barça s'est offert une belle remontée
face au Panathinaïkos (3-1).
Soir de légende à
la BayArena
Le spectacle et l'émotion
étaient au rendez-vous, hier soir à Leverkusen, où
le Bayer a finalement sorti le grand Liverpool au terme d'un match à
rebondissements (4-2), après la courte défaite de
l'aller à Anfield Road (1-0). Le jeu et l'esprit offensif
ont eu raison d'une défense des Reds qu'on disait plus solide
en oubliant - volontairement ? - la dernière finale de la Coupe
de l'UEFA et les quatres buts d'Alavés. Même tarif, sauf que
cette fois-ci les hommes de Gérard Houllier n'en ont pas planté
cinq...
Après deux alertes pour Liverpool,
le Bayer égalisait sur l'ensemble des deux matches d'une frappe
puissante de Michael Ballack, milieu de terrain mais meilleur réalisateur
de la Bundesliga (1-0, 16'). La partie devenait évidemment
très tactique, Leverkusen devant marquer un nouveau but sans encaisser
celui qui le contraindrait à en inscrire trois. Les Reds
évoluaient en contres et servaient parfois Michael Owen, qui ravivait
de mauvais souvenirs dans les têtes allemandes. Mais le Ballon d'Or
France-Football 2001 ne marquait pas, au contraire du bien connu Abel Xavier
: sur un corner de Steven Gerrard, il plaçait une tête dans
le but adverse, marquant ce but à l'extérieur si important
en coupe d'Europe (1-1, 42'), juste avant la pause.
Après un tel coup au moral,
on se demandait ce que les Allemands allaient bien pouvoir faire. Surtout
qu'Owen s'échappait deux fois, pour un tir sur le poteau (49') et
une bonne sortie de Hans-Jörg Butt dans ses pieds (55'). C'était
oublier qu'à la BayArena cette saison, on voit du jeu, on voit des
buts. Et on a vu : en cinq minutes, par une tête de Ballack (2-1,
63') et une but de renard de Dimitar Berbatov à la conclusion
d'une action repoussée par Jerzy Dudek (3-1, 68'), Leverkusen
revenait dans le coup et se plaçait en position de qualification.
C'était sans compter sur une réaction anglaise magnifique,
ponctuée d'un but de Jari Litmanen à la conclusion d'un beau
mouvement collectif, deux crochets préparant une frappe bien ajustée
dans le petit filet des locaux (3-2, 79'). Mais le Bayer a aujourd'hui
un monsieur plus, son stoppeur international brésilien Lucio : buteur
ce week-end au terme d'une chevauchée fantastique, il réalisait
un appel de balle parfait, à la limite du hors-jeu, pour conclure
d'un tir croisé du gauche, de près, entre les jambes de Dudek
(4-2, 84'). C'en était fini des espoirs européens
de Liverpool et - rêvons un peu - des préjugés d'ignares
sur la valeur du championnat allemand et surtout de ses meilleures équipes...
L'implacable retour du Barça
Sans atteindre de tels sommets émotionnels,
le retour du FC Barcelone pour finalement sortir le Panathinaïkos
Athènes de la compétition (3-1) valait le détour.
Car après la déconvenue catalane en Grèce (1-0),
l'équipe surprise de ses quarts de finale ne se faisait pas prier
pour continuer à jouer les trouble-fêtes... en ouvrant la
marque à l'extérieur.
Ce but éventuellement décisif
était l'oeuvre de Michalis Konstantinou : excentré côté
gauche, il conduisait son ballon vers l'axe, sans être réellement
inquiété par Frank de Boer, avant d'expédier des vingt
mètres le ballon dans le petit filet gauche de Roberto Bonano, à
mi-hauteur (1-0, 8'). Le Camp-Nou grondait déjà et
Rivaldo tentait d'apaiser son courroux. Les contres, spécialité
du Pana, manquaient faire très mal, avec notamment une frappe de
Daniel Saric dans la surface, détournée au dernier moment.
Mais sur un service en cloche de Javier Saviola, le capitaine catalan Luis
Enrique contrôlait de la poitrine avant d'enchaîner d'un tir
taclé dans le but d'Antonis Nikopolidis (1-1, 23').
Il fallait encore deux buts au Barça,
mais rien avant la pause ne lui permettait de les marquer. Par contre,
dès la reprise, il portait un coup essentiel à son adversaire
: coup franc de Rivaldo côté gauche, rentrant, tête
puissante de Luis Enrique et doublé pour l'international espagnol
(2-1, 49') ! Et pour encore effacer le but encaissé en début
de match, Saviola, parfaitement alerté par Xavi dans l'axe, contrôlait
du gauche et marquait d'un tir croisé du droit, malgré Nikopolidis
(3-1, 61'). La magie catalane avait fait son oeuvre, mais les socios
n'étaient pas eu bout de leur peine, car en fin de rencontre, la
pression grecque se faisait plus précise, avec trois grosses occasions,
et notamment un centre de Vloavic pour Liberopoulos, dont la reprise était
repoussée sur la ligne par Carlos Puyol (80'), et surtout une reprise
à la dernière minute, qui laissait le gardien (remplaçant,
Bonano s'étant blessé sur une action chaude en fin de rencontre,
dans un choc avec Emmanuel Olisadebe) pantois... et les filets tranquille
en rasant le poteau du mauvais côté ! Le Barça, tant
décrié, tant raillé, est en demi-finale de la Ligue
des Champions !
Dix buts, des retournements de
situation extraordinaires : il semble difficile de faire mieux ce mercredi
soir. Mais les affiches proposées, Real Madrid - Bayern Munich (2-1
à l'aller) et Manchester United - Deportivo La Corogne (0-2
en Espagne), permettent tous les rêves...
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à cet article - par Yann Peltier
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