Le Bayern veut saisir sa chance

Le Bayern de Munich a parfaitement entamé sa seconde opération revanche : comme à Manchester, il s'est imposé par la plus petite des marges à Madrid. Contre les Anglais, les Bavarois s'étaient même offert le luxe de s'imposer deux à un au retour chez eux : qu'en sera-t-il cette fois ? Le Bayern va toujours s'appuyer sur une défense impressionnante sur le plan continental, qui n'a pas encaissé de but lors de ses quatre rencontres, depuis la déroute à Gerland finalement. Le coach Ottmar Hitzfeld est bien conscient que son équipe ne présente pas du tout les mêmes caractéristiques qu'un Real Madrid flamboyant : "Nous n'avons pas forcément les moyens de jouer devant, comme le Real. Cela dit, à Munich et devant notre public, nous allons attaquer. Nous ne voulons pas jouer le 0-0." Le gardien de but Oliver Kahn, énorme à l'aller, y est allé de son habituelle déclaration provocatrice : ""Nous adorons la pression. Elle en écrase d'autres."

Et comme dans son championnat, le Bayern est seul en tête avec Schalke, qu'il pensait bien avoir perdu de vue, suite à une victoire samedi sur le terrain de Leverkusen (0-1), son dauphin de l'an passé, tout est pour le mieux côté allemand. Seule ombre au tableau : le carton jaune dont a écopé Stefan Effenberg au match aller. Le milieu polyvalent risque de beaucoup manquer à son équipe, même si Hitzfeld se veut optimiste : ""Nous avons gagné plusieurs fois cette saison sans Steffan." Il y a encore quelques incertains, au premier rang desquels Mehmet Scholl, excellent ces derniers temps mais blessé à la cheville droite à Madrid...

Mission impossible pour le Real ?

Dans l'autre camp, les joueurs sont au pied du mur. Un esprit "commando" serait même le bienvenu, car la qualification s'annonce presque comme une mission impossible pour le Real. Pourquoi ? D'abord parce que le Bayern, en soixante-quatorze matches européens sur sa pelouse, ne s'est incliné que trois fois et jamais par plus d'un but d'écart. Ensuite parce que sur cinq cas, un seul club s'est qualifié pour une finale européenne après avoir perdu un à zéro chez lui à l'aller (l'Ajax contre le Panathinaïkos en 1996, 0-3 à Athènes). Enfin parce les Madrilènes restent sur cinq défaites à Munich, les deux dernières l'an passé. Le capitaine Fernando Hierro veut cependant y croire : "Je sais que nous n'avons jamais gagné à Munich, mais les records sont faits pour être battus." L'entraîneur Vicente Del Bosque en appelle, lui, à "l'esprit de Manchester", celui déployé par son équipe l'an passé, en quarts de finale, pour aller gagner à Old Trafford au match retour, alors que la pression était sur ses épaules.

Simplement, deux défaites sans marquer le moindre but (contre le Bayern, et à Vigo 3-0) ont brusquement fait ressortir toute la fragilité d'une mécanique si souvent bien huilée. L'absence de nombreux titulaires, ménagés pour la rencontre de ce soir, incite Del Bosque à ne pas accorder trop d'importance à cette défaite en Galice, d'autant que le Deportivo La Corogne, second, est tout de même à huit points : "Je ne crois pas que cette défaite aura des conséquences mercredi." Surtout que pour espérer retrouver Valence pour un remake qui serait retentissant, le Real pourra compter sur toutes ses forces : Fernando Morientes est de retour de blessure, Raul devrait l'accompagner en dépit d'une petite alerte en début de semaine.

Les équipes probables

Bayern Munich
Kahn - Kuffour, Andersson, Linke - Sagnol, Jeremies, Sforza, Lizarazu - Salihamidzic, Santa Cruz - Elber

Real Madrid
Casillas - M. Salgado, Hierro, Karanka, Roberto Carlos - Makelele, Helguera - Figo, Raúl, McManaman - Morientes