Mardi soir, les hommes de Paul Le Guen auront à coeur de se relancer en Ligue des Champions. Après un début assez timoré dans la compétition et un nul concédé à Sochaux samedi, les Gones partiront avant tout pour vaincre. Et quoi de plus motivant qu'une compétition européenne pour cela ?

Les équipes

Hormis les absences de Claudio Caçapa (entorse de la cheville) et de Christophe Delmotte (béquille), Paul Le Guen a la chance de disposer de la totalité de son effectif, ce qui ne sera pas de trop face au Bayern. Le coach lyonnais retrouvera ainsi avec plaisir Essien, qui effectue son grand retour après sa suspension contre Sochaux

Côté allemand, la présence d'Oliver Kahn constitue une sûreté supplémentaire pour la défense bavaroise, enchantée de retrouver dans les buts l'international, longtemps incertain. Hittzfeld sait qu'un gardien d'expérience est nécessaire pour faire face aux pressions des grandes compétitions. D'autres absences sont cependant handicapantes : le défenseur Demichelis, touché contre Moenchengladbach, souffre ainsi d’une entorse d’une cheville, et est incertain. Son absence viendrait s'ajouter à une liste impressionnante de forfaits munichois, puisque Hargreaves, Sagnol, Scholl, Schweingsterger, Rau et Feulner sont en effet "out" pour le match ! Bonne nouvelle pour les Gones, qui bénéficieront, de plus, de la suspension du redoutable Claudio Pizarro en attaque... A eux d'en profiter ! 

Les enjeux

Les Lyonnais, sans être aux abois, n'ont plus réellement le droit à l'erreur s'ils veulent vraiment s'imposer dans la compétition. Leur dernière défaite face au Celtic Glasgow n'a pas été particulièrement positive pour le moral, et le public de Gerland ne leur pardonnera pas un nouveau revers. En championnat, les multiples nuls concédés ont échauffé le public, et l'entraîneur rhodanien devrait composer une équipe tournée vers l'offensive... Paul Le Guen disposera toutefois d'une arme redoutable : Elber, abandonné par Munich à l'intersaison, aura à coeur de se rappeler au bon souvenir d'Oliver Kahn...

Les Bavarois partagent avec l'OL leur prestation peu reluisante en championnat : le match nul concédé face au Borussia Moenchengladbach aura sans doute pour effet de surmotiver les joueurs face à Lyon, afin de prouver à l'Europe que le grand Bayern est toujours présent. Un bémol toutefois : Gerland est le cauchemar des joueurs du Bayern, qui avaient pris un sévère 3-0 le 6 mars 2001, au cours duquel Sidney Govou avait martyrisé Kahn en lui plaçant deux lucarnes... L'international allemand saura-t-il tenir la pression ?

Aller chercher la victoire

Les derniers nuls concédés à Gerland ne semblent pas être une source d'inquiétude pour Juninho, qui estime que les équipes de L1 ferment souvent les lignes, et que les Grands d'Europe leur permettront de développer leur jeu offensif habituel : "Le Bayern ne nous posera pas le même genre de problèmes que nos adversaires de Ligue 1 : le Bayern, lui, a l'habitude de toujours jouer pour gagner." Edmilson, dans un entretien dans l'Equipe, ne pense qu' à la victoire : "On joue à Gerland. Et je pense que si on gagne nos trois matchs à domicie, on se qualifiera, d'autant qu'on est parfaitement capables d'aller prendre quelque chose au Bayern ou à Anderlecht. Le pire, ce serait peut-être de faire match nul. Car on serait alors entre deux eaux." 

Le champion du monde en titre estime par ailleurs que son équipe n'a pas de complexe à faire par rapport aux grandes écuries européennes : "Si le Real et Milan me semblent être au-dessus, j'estime que les champions des autres grands pays européens sont de niveaux comparables. Lyon n'a donc pas de complexes à faire. Il n'y a qu'à faire le comparatif poste pour poste pour s'apercevoir que Kahn est un grand gardien, mais Coupet aussi, que Ballack est fort mais Juninho également, que Govou ne dépareillerait pas dans l'attaque du Bayern, où Makaay n'est pas forcément supérieur à Elber." Tous les espoirs sont donc permis pour l'OL.

Les Gones devront cependant se méfier d'un homme en particulier : Roy Maakay, remplaçant attitré d'Elber. Et si ce dernier aura un surplus de motivation pour montrer à ses ex-dirigeants qu'il est aussi fort que le Hollandais, Makaay aura également la motivation de prouver qu'il est supérieur à Elber... Soulier d'or européen la dernière saison (29 buts en Liga, 9 en Ligue des Champions), le Néerlandais affiche des statistiques impressionnantes.

Lyon ne peut se suffire d'un match nul : sa place encore peu assurée dans la poule le lui interdit. Jouant à domicile, une défaite rendrait particulièrement difficiles les prochains déplacements, qui seraient alors entourés d'une pression terrible. Mais avec un Elber revanchard et un Govou extraordinaire lors de la confrontation de 2001, on est en droit de penser que la victoire est possible...