Sans l'avoir
battu une fois, le Bayer Leverkusen a éliminé Manchester
United de la Ligue des Champions. Lors de la demi-finale retour, le club
allemand a su revenir au score (1-1) et le tenir sur sa pelouse. Comme
l'an passé, la finale sera germano-hispanique.
Sir Alex Ferguson n'aura pas sa finale
à Glasgow. Ses joueurs ont échoué d'un souffle face
à l'équipe inattendue de la saison : c'est année,
Valence est un club allemand qui joue offensif. Le Bayer Leverkusen a bien
manoeuvré, bien profité de ses deux buts à l'extérieur,
et eu un peu de chance, comme l'a souligné son buteur Olivier Neuville.
Glissades impromptues
Tout n'avait pourtant pas très
bien commencé. Pas tant au plan du jeu, toujours aussi léché,
à ras de terre, collectif, aboutissant notamment à une frappe
enveloppée sur le poteau de Bernd Schneider (13'). Mais au niveau
des faits du match : sortie sur blessure du capitaine et pilier de la défense
Jens Nowotny (10', il pourrait manquer la Coupe du Monde), puis première
alerte mancunienne... Le Bayer Leverkusen était depuis un quart
d'heure dans le camp adverse, bien présent dans les duels, quand
la première incursion anglaise faillit faire mouche : corner sortant
de Ryan Giggs, tête croisée et piquée de Ronny Johnsen,
et sauvetage sur sa ligne de Zé Roberto (17'). Après un tir
non cadré de Neuville (26'), le coup de théâtre intervenait
: sur un contre, Roy Keane servait Ruud van Nistelrooy, qui remettait dans
la surface à la va-vite... et au bénéfice d'une glissade
de Boris Zivkovic, c'est Keane qui s'intercalait, dribblait Hans-Jörg
Butt avant de glisser le ballon d'une pichenette dans le but allemand,
en dépit du retour désespéré de Zoltan Sebescen
(Bayer
Leverkusen - Manchester United 0-1, 28') !
Avec ce but contre le cours du jeu,
le combat changeait d'âme. Une lourde tentative de Juan Sebastian
Veron était déviée en corner par Yildiray Bastürk.
H.-J. Butt devait s'interposer pour soulager une défense aussi nombreuse
que passive sur corner. Mais il était dit que ce match cultiverait
le paradoxe, et alors que Manchester semblait avoir la rencontre à
sa main, celle-ci basculait de nouveau. Ayant enfin remis le pied sur le
ballon, l'équipe locale, fidèle à son habitude, avançait
lentement mais sûrement vers le but adverse : Schneider, Zé
Roberto, puis Bastürk, puis Neuville à l'orée de la
surface, plein axe. Neuville... Contrôle du gauche, petite glissade
de Johnsen, frappe du droit dans la foulée, Fabien Barthez lobé
et barre rentrante (Bayer Leverkusen - Manchester United 1-1, 45+2')
! Coup de tonnerre dans le temps additionnel ! Et retour aux vestiaires
sur une parité favorable aux Allemands.
Zé Roberto ne jouera pas
la finale
Au retour des vestiaires, United
ne faisait pas le forcing nécessaire. Le pressing du Bayer et sa
capacité à tenir le ballon rendait parfois fou son adversaire,
à l'image de Paul Scholes, vexé par Diego Placente et Zé
Roberto. Ce dernier était par ailleurs averti ensuite pour une contestation
stupide, ce qui le privera de la finale. A l'image de pas mal d'autres
avant lui, le Brésilien a tout donné jusqu'à la fin
pour ses coéquipiers. Mais son absence sera préjudiciable.
Au niveau des occasions, Neuville
se signalait : tir rasant (51'), échappée côté
droit annihilée par Laurent Blanc (53'), tête ambitieuse (61').
Lassé de ronger son frein, Ferguson faisait alors notamment rentrer
Ole Gunnar Solskjaer à la place de Nicky Butt, peu en vue (60').
MU finissait mieux la rencontre qu'il ne l'avait débutée,
avec un centre dangereux de Veron (70'), une frappe de Scholes (73'), et
une fin de match débridée. Des contres s'offraient d'ailleurs
au Bayer, mais il s'agissait surtout de tenir, autour d'un Lucio très
combattif et volontaire. Manchester alignait un troisième attaquant
avec Diego Forlan (81'), et se créait deux grosses occasions, par
Keane (frappe repoussée par Butt) et Forlan (lob trouvant la tête
de Placente sur sa ligne, 88'). Insuffisant pour vivre le rêve écossais...
Déclarations
Klaus Toppmöller (entraîneur
du Bayer Leverkusen) : "L'équipe a bien joué, d'autant
plus que nous avions nombre d'éclopés avec Nowotny, Lucio,
Ballack et Sebescen. Avec le jeu qu'elle a montré toute la saison,
l'élimination d'Arsenal, de Liverpool, de Manchester, de la Juventus,
de La Corogne, cette équipe a bien mérité d'aller
en finale !"
Michael Ballack (milieu de terrain
du Bayer Leverkusen) : "Je réalise le rêve de tout joueur,
disputer la finale de la Ligue des Champions. Nous étions plusieurs
à être plus ou moins blessés, mais nous avons serré
les dents et avons lutté jusqu'au bout."
Fiche technique
A la BayArena, Bayer Leverkusen -
Manchester United 1-1 (1-1). Aller : 2-2.
Spectateurs : 22.500
Arbitre : M. Nielsen (Danemark)
Buts
Keane (0-1, 28', passe de van Nistelrooy),
Neuville (1-1, 45+2', Bastürk)
Avertissements
Bayer Leverkusen
Zé Roberto
Manchester United
Butt, Scholes, Irwin
Equipes
Bayer Leverkusen
H.-J. Butt - Zivkovic, Lucio, Nowotny
(Sebescen, 10'), Placente - Ramelow, Ballack - B. Schneider, Bastürk
(Vranjes, 79'), Zé Roberto - Neuville (Berbatov, 85')
Manchester United
Barthez - W. Brown (Forlan, 81'),
R. Johnsen (Irwin, 60'), L. Blanc, M. Silvestre - N. Butt (Solksjaer, 60'),
Roy Keane - Scholes, Veron, Giggs - van Nistelrooy
Ce mercredi soir, le Real Madrid
reçoit le FC Barcelone, qu'il est allé battre à l'aller
(0-2) la semaine passée. Les deux concurrents espagnols connaissent
déjà leur adversaire, très bien même pour le
Barça, qui était dans le groupe de Leverkusen en première
phase (avec Lyon)...
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à cet article - Par Yann Peltier
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