Six mois après le retentissant échec de l'équipe de France au dernier Euro, Raymond Domenech est revenu sur ses dernières semaines passées à la tête des Bleus. S'il dit avoir très mal vécu la cabale des médias à son encontre, le sélectionneur national fait aussi profil bas. «L'Euro, c'est de ma faute» , dit-il.

Les derniers mois de Raymond Domenech à la tête de l'équipe de France ont été pénibles. L'intéressé est le premier à le reconnaître. Après le cuisant échec des Bleus au cours du Championnat d'Europe des Nations, la campagne de qualification pour la Coupe du monde 2010 a démarré de manière catastrophique par une lourde défaite en Autriche. Ajoutez à cela le difficile traitement médiatique (mais pas forcément immérité) subi par le sélectionneur national. Lequel l'a très mal vécu d'ailleurs. «La veille de France-Serbie (2-1), ça puait la mise à mort par les médias, rappelle Domenech dans les colonnes de L'Equipe ce jeudi. On m'a reproché ma fameuse phrase sur l'odeur du sang, mais c'était la réalité. C'était ce que j'ai ressenti à ce moment-là. J'ai eu tort de le dire. Mais dans ce métier, il faut savoir se taire.»

«J'étais marqué»

Et reconnaître ses erreurs aussi. Ce que le sélectionneur national commence tout doucement à faire. Domenech a en effet admis que l'échec des Bleus à l'Euro lui imputait en partie. «L'Euro, c'est de ma faute, ose-t-il avouer. Je savais que cela serait plus compliqué que le Mondial 2006 mais je ne l'ai pas assez expliqué. Mais je reste persuadé que cela aurait basculer contre l'Italie (0-2) sans tous les événements défavorables (blessure de Ribéry, exclusion d'Abidal, ndlr).» Dans la foulée de l'Euro, il y a aussi eu cette défaite face à l'Autriche (1-3). Lourde et qui lui a fait beaucoup de mal : «J'étais marqué. Je ne comprenais pas cette faillite dans ce match. Cela a complètement basculé alors qu'il n'y avait aucun signe avant.»

«Pour mes proches, cela a vraiment été très dur, poursuit-il. Mon fils de 20 ans a pris de plein fouet la cruauté des gens. C'est la seule chose qui aurait pu me faire arrêter. Voir leur désarroi alors que cela vient de quelque chose que je leur impose, cela aurait pu me faire craquer.» Mais Domenech n'a pas craqué et a même changé sa façon de faire pour calmer un peu les choses. «J'ai changé, je ne dis plus rien ! Depuis six mois, j'utilise parfaitement la langue de bois. Je m'ennuie à un point, vous ne pouvez pas savoir. Plus d'humour, plus rien. Alors oui, j'ai changé ma com'.» Si cela permet d'emmener l'équipe de France en Afrique du Sud en 2010…

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