L1 : le bilan complet du mercato !
Frappée par la baisse des droits TV, la Ligue 1 a tout de même connu un mercato animé. Entre dépenses ciblées, paris audacieux et prudence affichée, les clubs français ont révélé des stratégies très contrastées. Tour d'horizon d'un marché agité, entre équilibres financiers et ambitions sportives.
Le marché des transferts a refermé ses portes. Enfin, diront beaucoup. À la fois fournisseur attitré des grands championnats européens et terrain d'investissement pour de nouveaux projets, la Ligue 1 a confirmé sa singularité.
Les locomotives ont continué d'acheter tout en vendant pour maintenir l'équilibre. Entre projets audacieux et prudence structurelle, les clubs français ont tenté de s'en sortir dans une économie encore fragile mais lucide.
Le PSG, l'OM et l'OL entre puissance et transition
Le Paris Saint-Germain a assumé son rôle de moteur du marché avec plus de 100 M€ investis. L'arrivée d'Ilya Zabarnyi pour 63 M€ et celle de Lucas Chevalier pour 40 M€ traduisent une volonté de sécuriser l'axe défensif, après avoir cédé Gianluigi Donnarumma pour 30 M€ à Manchester City. Malgré un volume important de ventes (Skriniar, Asensio, Mukiele, Soler, Tenas), le champion d'Europe boucle son été avec un solde négatif de 39 M€, symbole d'un club toujours porté sur la dépense, mais désormais plus ciblée, avec seulement deux recrues majeures minutieusement choisies par Luis Enrique.
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À Marseille, l'effort financier a été massif avec plus de 96 M€ engagés. Igor Paixão (30 M€), Nayef Aguerd (23 M€) et les nombreux prêts avec option/obligation d'achat (Pavard, Medina) incarnent une volonté claire de redonner de la densité au collectif. Les départs de Luis Henrique (23 M€) et de Jonathan Rowe (17 M€) permettent d'atténuer le déséquilibre, le solde final restant limité à -14,5 M€. Lyon, de son côté, a mis 36 M€ sur la table, avec Tyler Morton (10 M€) comme signature notable, confirmant une stratégie de reconstruction plus graduelle après deux saisons d'instabilité.
Strasbourg et Lens en acteurs centraux
Le club le plus dépensier n'est ni le PSG, ni l'OM, mais bel et bien Strasbourg. Soutenu par BlueCo, le consortium lié à Chelsea, le RCSA a investi 127,5 M€ pour Julio Enciso (18,5 M€), Joaquin Panichelli (16,5 M€), Lucas Høgsberg (15 M€), Mathis Amougou (14,5 M€), Andrew Omobamidele (10,5 M€) et Valentin Barco (10 M€). Une révolution sportive assumée, quitte à afficher le deuxième solde le plus déficitaire avec -41,8 M€ malgré la vente de Dilane Bakwa (35 M€) et d'Habib Diarra (31,5 M€). Une prise de risque qui illustre la volonté d'ancrer l'écurie alsacienne comme maillon stratégique du projet BlueCo en Europe.
Lens et Rennes se sont aussi montrés offensifs. Les Sang et Or ont déboursé près de 55 M€ pour Mamadou Sangaré (8 M€), Samson Baidoo (8 M€) et Jeremy Agbonifo (6,5 M€), renforçant une défense en reconstruction. Rennes a misé 67,75 M€ en attirant Esteban Lepaul (13,5 M€), Breel Embolo (13 M€) tout en profitant des opportunités offertes par Marseille avec Quentin Merlin (13 M€) et Valentin Rongier (5,5 M€). Lille a choisi une stratégie plus équilibrée : 38 M€ investis (Igamane, Correia, Broholm), mais 109,6 M€ de revenus engrangés, ce qui en fait l'un des clubs les plus excédentaires (+71,6 M€).
Des dynamiques contrastées au sein du championnat
Derrière les locomotives, plusieurs clubs ont opté pour des stratégies différentes. Nantes, avec 39,5 M€ de revenus et seulement 4 M€ de dépenses, signe un mercato excédentaire (+35,5 M€), gage d'une stabilité financière cherchée et retrouvée malgré le blocage du dossier Mathis Abline. Toulouse (40 M€ de revenus, 11 M€ de dépenses) s'inscrit dans la même logique, poursuivant sa politique de valorisation grâce à la data. Brest (27,8 M€ encaissés, 6,1 M€ dépensés) et Metz (18,4 M€ encaissés, 6,15 M€ investis) confirment leur rôle de clubs formateurs-vendeurs, solidifiant leurs bilans.
À l'inverse, les clubs les plus modestes ont privilégié la prudence absolue. Le Havre et Angers n'ont pas déboursé un seul euro, se contentant de prêts ou de joueurs libres pour renforcer leur effectif dans l'optique d'un maintien qui sera difficile à chercher après de telles courses. Lorient a limité ses investissements à 2,2 M€ pour son retour dans l'élite, tandis qu'Auxerre (4,3 M€) a joué la carte de la sobriété. Un contraste saisissant avec le Paris FC, promu ambitieux qui a misé 57,3 M€, mais termine avec le solde le plus déficitaire du championnat (-57,3 M€) sans recrue clinquante pour lancer son projet.
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