Mercato : la Premier League sur une autre planète, la Ligue 1 et la Bundesliga dans le vert... Les chiffres d'un été très chaud
Fermé dans une majorité de pays, le mercato estival a vu la Premier League imposer sa puissance de feu. Derrière les intouchables clubs anglais, certains championnats ont engrangé des plus-values inédites, quand de nouvelles équipes émergent comme de véritables carrefours du marché.

Le marché des transferts estival a confirmé l'écart grandissant entre puissance brute et rationalité économique. La Premier League continue de fonctionner sur un rythme à part, soutenue par des revenus colossaux mais minée par un déséquilibre budgétaire inédit.
À l'opposé, plusieurs compétitions intermédiaires ont tiré profit de leur rôle de fournisseurs pour afficher des soldes largement positifs. Dans cet entre-deux, de nouveaux pôles de circulation des talents se sont affirmés, dessinant une carte du football à plusieurs vitesses.
La toute-puissance anglaise
Avec 3,59 milliards d'euros dépensés, la Premier League a une nouvelle fois écrasé la concurrence. Liverpool (482,9 M€), Chelsea (328,1 M€), Arsenal (293,5 M€), Newcastle (288,8 M€), Manchester United (250,7 M€), Nottingham Forest (236,9 M€), Tottenham (210,6 M€) et Manchester City (206,9 M€) occupent les huit premières places du classement des clubs les plus dépensiers, concentrant les transferts les plus spectaculaires de l'été. Les arrivées d'Alexander Isak (145 M€), Florian Wirtz (125 M€), Hugo Ekitike (95 M€) et Nick Woltemade (85 M€) confirment l'attractivité intacte d'un championnat qui reste le moteur de l'inflation.
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Mais cette domination économique n'a plus de commune mesure avec le reste du continent. Le déficit global de –1,50 milliard d'euros n'est pas une menace, mais le reflet d'un système autorisé à vivre en apesanteur, hors des contraintes subies par d'autres ligues. Arsenal (–283,2 M€), Liverpool (–263,4 M€), Manchester United (–176,5 M€) ou Manchester City (–136,4 M€) creusent des écarts abyssaux sans que cela n'entame leur puissance. Tant que les droits TV et les revenus commerciaux alimenteront la machine, la Premier League restera sur une autre planète, indifférente aux logiques d'équilibre qui gouvernent ailleurs.
Championnats excédentaires, championnats déficitaires
Derrière l'Angleterre, deux blocs se sont dessinés avec netteté. La Ligue 1 (+344,7 M€), la Jupiler Pro League (+217,6 M€), la Bundesliga (+181,2 M€) et l'Eredivisie (+143,2 M€) ont affiché des soldes largement positifs. Monaco (+103,57 M€), Stuttgart (+76,65 M€), Nice (+74,07 M€), Lille (+71,6 M€), l'Eintracht Francfort (+69,6 M€) ou encore l'Olympique Lyonnais (+69,12 M€) figurent parmi les clubs ayant dégagé les plus grosses plus-values, preuve d'une stratégie assumée d'exportation et de valorisation des effectifs pour ces deux championnats pétris de joueurs à fort potentiel.
À l'inverse, d'autres compétitions ont franchi la ligne d'arrivée dans le rouge : la Serie A (–81,6 M€), la Liga (–46,9 M€), la Süper Lig (–160,3 M€) et surtout la Roshn Saudi League (–341,9 M€) ont tous fini déficitaires. Ces championnats continuent de dépenser massivement – mais très loin des montants vus en Premier League – sans parvenir à équilibrer leurs ventes. Leurs clubs achètent pour exister mais ne génèrent pas encore les flux inverses. L'opposition est désormais claire : exporter pour survivre ou acheter pour exister, au risque d'accumuler les déséquilibres.
Les nouvelles places de marché
Si les ligues se structurent par blocs, certains clubs redessinent à eux seuls la carte du mercato. Chelsea a incarné ce double visage : plus de 328,1 M€ investis mais surtout 332 M€ récupérés, confirmant son statut de plateforme à double flux au point... de finir dans le vert. Liverpool, malgré son déficit, a également généré 219,5 M€ de ventes. Bournemouth (238,4 M€) et Leverkusen (229,5 M€) confirment eux aussi leur rôle de hubs capables de réinjecter immédiatement les recettes dans de nouvelles recrues après des ventes historiques.
Mais l'été a aussi vu apparaître des profils inédits. Galatasaray a bouleversé l'équilibre du marché turc en cumulant 148 M€ de dépenses pour un déficit de plus de 130 M€, une situation encore jamais vue à cette échelle dans le championnat. Dans une logique différente, l'AC Milan et Leipzig ont maintenu un quasi-équilibre en jouant sur la rotation rapide des effectifs, transformant chaque mercato en cycle maîtrisé. De plateformes équilibrées à clubs en accélération, le marché se fragmente en modèles multiples qui dépassent la simple opposition riches-pauvres.
Le bilan par club (au 03.09.2025)
Le bilan par championnat (au 03.09.2025)
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