Brésil : Neymar, le rêve impossible ?
A un an du coup d'envoi de la Coupe du monde 2026, Neymar ne renonce pas. Son ultime objectif est clair : porter une dernière fois le Brésil au sommet. Mais son corps, le temps et une Seleção en pleine crise d'identité font peser un doute immense sur la faisabilité du rêve. Et si l'histoire était déjà jouée d'avance ?

Neymar ne renonce jamais. Pas même à 33 ans, pas même après une énième rechute physique. Son obsession ? La Coupe du monde 2026, sa dernière chance de toucher ce qui lui a toujours échappé : l'étoffe du champion du monde. Mais ce rêve ultime s'éloigne à mesure que les échéances approchent.
Car derrière les déclarations d'intention et l'amour des supporters, la réalité est cruelle. En juin 2025, le Brésilien n'est plus qu'une ombre. En manque de rythme, à la peine physiquement et toujours aussi fragile, il semble condamné à courir après une version de lui-même qu'il n'atteindra peut-être plus jamais.
Un corps marqué par les blessures
Depuis son retour sur les terrains après une année d'absence, Neymar peine à enchaîner. S'il a retrouvé les pelouses dès octobre 2024 avec Al Hilal, il n'a pas retrouvé son niveau depuis son come-back à Santos. Avec seulement 14 matchs joués sur la saison, et deux rechutes aux ischios, dont une qui l'a écarté des terrains pendant un mois, le constat est alarmant : Neymar reste – et restera probablement toujours – un joueur à risque. Un joueur qui inspire autant de crainte pour ses dribbles que pour ses diagnostics médicaux.
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Et cette irrégularité s'accompagne d'un rendement insuffisant, voire inquiétant. A Santos, où il était censé reprendre du plaisir et retrouver ses meilleures sensations, il n'a inscrit que trois buts et délivré trois passes décisives. Des statistiques correctes pour un ailier lambda, mais indigentes pour un leader offensif censé retrouver et guider une sélection à la dérive. Plus inquiétant encore : l'explosivité semble avoir disparu. Le Neymar qui faisait des différences à chaque prise de balle n'est plus là. Et personne ne sait s'il reviendra.
Sans Neymar, le Brésil ne fait plus peur
La chance de Neymar, c'est que sans lui, le Brésil est une équipe banale. Depuis sa blessure, la Seleção affiche un bilan poussif de huit victoires, huit nuls et quatre défaites. Mais au-delà des chiffres qui représentent bien une équipe nationale loin de son meilleur niveau, c'est l'impression visuelle qui choque : un groupe sans inspiration, sans tranchant, avec seulement dix matchs à deux buts ou plus sur les 18 disputés. Le Brésil joue à l'économie, se cherche des leaders, et tourne en rond sans son génie créatif.
Ce n'est pas faute d'avoir du talent. Vinicius Junior, Raphinha, Rodrygo étaient censés prendre le relais. Mais aucun ne s'est imposé. Ils brillent plus ou moins en club, mais s'éteignent en sélection. Comme si l'héritage Neymar les paralysait. Même Carlo Ancelotti, pourtant réputé pour sa gestion des égos, a pris position : «Neymar, dans un rôle comme celui de Cunha aujourd'hui, serait très, très dangereux» , a lâché le nouveau sélectionneur après la victoire contre le Paraguay (1-0). Traduction : malgré tout, il reste irremplaçable.
La revanche est-elle possible ?
C'est toute l'ironie de la carrière internationale de Neymar : il a toujours été là, mais il n'a presque rien gagné. Mis à part la Coupe des confédérations 2013 qui l'a révélé aux yeux de tous avant son transfert au FC Barcelone, son parcours avec le Brésil est jalonné de rendez-vous manqués. En 2014, il brille mais est victime d'un attentat avant le désastre du Mineiraço. En 2018, il déçoit. En 2022, il marque un bijou contre la Croatie, mais échoue encore. Et quand la Seleção gagne enfin un trophée – la Copa América 2019 – il est encore à l'infirmerie.
Certains évoquent Ronaldo comme modèle. Lui aussi a tout connu : les blessures, les années noires, les doutes, avant de revenir au sommet lors du Mondial 2002. Huit buts, un titre de champion du monde, un Ballon d'Or au bout. Mais la comparaison, flatteuse sur le papier, tient difficilement. Ronaldo, malgré deux genoux en miettes, avait 25 ans. Neymar en aura neuf de plus, et un historique médical bien plus chargé. Et pourtant, il s'accroche. Le football lui doit peut-être une fin heureuse. Mais encore faut-il que le corps accepte d'écrire le dernier chapitre.
Neymar peut-il s'offrir une dernière danse avec le Brésil en 2026 ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» ...