Équateur : la forteresse andine

Par Youcef Touaitia - Actu Mondial 2026, Mise en ligne: le 11/06/2025 à 16h30
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D'une solidité déroutante, l'Équateur a obtenu son ticket pour la Coupe du monde 2026. Une sélection bâtie sur la rigueur défensive, la discipline et la souffrance qui donne du fil à retordre à tous ses adversaires.

Équateur : la forteresse andine
Willian Pacho, symbole de la solidité de l'Équateur.

A une certaine époque, le football en Amérique du Sud rimait avec gestes techniques et matchs enlevés. C'est moins le cas aujourd'hui. Le meilleur exemple de ce changement de paradigme ? L'Équateur. Depuis la Copa América 2024 et l'arrivée discrète de Sebastián Beccacece, la Tri s'est muée en forteresse vivante.

Sur les dix matchs qui ont suivi le tournoi, elle n'a concédé que deux buts. Une anomalie statistique ? Non. Le fruit d'un travail invisible mais fondamental. Celui qui transforme une équipe sans star offensive en machine à étouffer, à briser le rythme, à assécher l'envie de jouer chez l'adversaire. Une tactique minimaliste mais diablement efficace.

Du béton armé

En Amérique du Sud, enchaîner neuf matchs consécutifs sans défaite est déjà une performance. Y ajouter huit clean-sheet relève presque du miracle. Depuis sa courte défaite au Brésil (1-0), le 7 septembre 2024, l'Équateur a verrouillé son but avec une constance terrifiante. Seul le Venezuela (2-1), le 21 mars 2025, a trouvé la faille en près d'un an. Quatre victoires (Pérou, Colombie, Bolivie, Venezuela), cinq nuls vierges (Paraguay, Uruguay, Chili, Brésil, Pérou) : cette équipe présente une structure quasiment impossible à bouger. Un coffre-fort sans code.


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Ce bloc imperméable repose sur un quatuor défensif inchangé : Joel Ordoñez à droite, Willian Pacho et Piero Hincapié dans l'axe, Pervis Estupiñán côté gauche. Devant eux, Moisés Caicedo, ratisseur d'élite, gratte tout ce qui passe. Ensemble, ils composent une ligne de cinq qui glisse, absorbe et résiste. Sur les dix derniers matchs, l'Équateur n'a concédé aucun penalty, aucun but sur coup de pied arrêté, et seulement un tir cadré dangereux en moyenne par rencontre. Même les cartons rouges n'ont pas fissuré l'édifice : Hincapié expulsé en Colombie (0-1), Franco contre le Pérou (0-0) – et pourtant, l'équipe est restée de marbre.

Beccacece, l'architecte de l'ombre

Arrivé dans le relatif anonymat après l'élimination cruelle en quart de Copa América contre l'Argentine (1-1, 2-4 tab), Sebastián Beccacece a imposé ses principes sans révolution. Son équipe est d'abord un projet de négation : négation de l'espace, du jeu, du rythme. Il ne cherche pas à imposer une domination stérile, mais à plonger l'adversaire dans l'inconfort. Chaque match devient un casse-tête. Le pressing est ciblé, les lignes sont resserrées et la possession devient accessoire. De là à parler d'anti-football ? Chacun se fera son propre avis. En tout cas, la recette fonctionne. Pour l'instant.

Mais son apport principal est moins tactique qu'identitaire. L'Équateur a longtemps été jugé naïf, trop ouvert face aux grosses cylindrées du continent — voire au-delà, comme lors des éliminations au premier tour des Mondiaux 2014 et 2022. Désormais, elle joue avec le chronomètre, casse les rythmes, assume les 0-0 comme des victoires. Elle ne cherche plus à faire jeu égal. Un changement d'approche profond qui a soudé un groupe en quête de repères et troqué l'insouciance contre une austérité assumée. Ce n'est pas spectaculaire, mais c'est cohérent. Pour l'instant.

Les hommes forts… et la promesse

S'il fallait dégager une colonne vertébrale, elle porterait les noms d'Hincapié, Pacho et Caicedo. Trois hommes, trois clubs européens de haut niveau (Leverkusen, Paris SG, Chelsea), trois repères fixes dans un onze sans artifices. Le premier, capitaine, est le plus complet, capable de relancer proprement et d'anticiper avec un leadership naturel. Le deuxième, lui, est la tour de contrôle silencieuse. Il impressionne dans les airs et son placement. Quant au troisième, il reste la sentinelle absolue. Un joueur qui ne brille pas mais sans qui rien ne tient. Trois piliers qui font la force de la sélection.

Derrière cette ligne dure, une promesse : Kendry Páez, 18 ans, déjà acheté par Chelsea et bientôt prêté à Strasbourg. Placardisé par Independiente del Valle sur ordre des Blues pour préparer sa venue en Europe, le meneur de jeu n'a pas joué en 2025 en club. Et pourtant, il figure sur toutes les listes. Dans cette équipe qui ne prend aucun risque, Páez incarne l'imprévisibilité. S'il joue peu aujourd'hui, son heure viendra. Pour l'instant, la Tri trace sa route avec ses soldats de l'ombre et sa discipline à l'ancienne.

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