La décision de l'UEFA qui suspend le terrain de l'Atlético Madrid pour deux matches ferme suite aux incidents qui ont émaillé la rencontre face à Marseille, lors de la deuxième journée de Ligue des Champions, relance la polémique entre Phocéens et Madrilènes.

La commission de discipline a suspendu le terrain de l'Atletico Madrid pour trois matches (dont un avec sursis) sur le motif de «manque d'organisation et comportement des supporters» . Le club madrilène reçoit également une amende de 150 000 euros et sera privé de son coach pour les deux prochains matches européens pour avoir invectivé à plusieurs reprises le meneur olympien, Mathieu Valbuena.

L'addition est lourde mais juste selon l'ensemble des joueurs et responsables olympiens. «Une décision qui soulage et qui atteste que ce qui s'est passé est inadmissible et inacceptable» , commente le président Pape Diouf. Même son de cloche pour le coach belge : «Ce sont de lourdes sanctions mais cela prouve que nos supporters n'avaient rien à se reprocher. J'espère qu'ils (les Espagnols) vont comprendre qu'il faut aussi relâcher notre supporter qui n'a rien à faire en prison. (…) Ces sanctions sévères sont logiques, la violence et le racisme n'ont rien à faire dans un stade de football» .

Mais l'affaire ne s'arrêtera pas là. Le président de l'Atlético, Enrique Cerezo, à d'ores et déjà annoncé qu'il fera appel arguant que ses supporters avaient eu un comportement exemplaire durant la rencontre et que les images du match pouvaient l'attester. Le président aurait pu se contenter de couvrir ses supporters mais surenchérit et met de l'huile sur le feu en affirmant que : «S'ils avaient gagné le match (les Marseillais), ils ne se seraient jamais plaints, c'est sûr. (…) Tout est dans les faits, toute l'Europe l'a vu. Il n'y a rien eu dans le match si ce n'est la répression de la police qui, pour garder le contrôle des tribunes, a pris les décisions qu'elle estimait adéquates» .

L'ailier colchonero, Luis Garcia, quant à lui doute que ses supporters aient pu émettre des cris de singe à l'encontre des joueurs noirs de l'OM : «Je ne peux pas dire s'il y a eu ou non des cris racistes mais la vérité c'est que je ne crois pas que 'Kun, Kun, Kun' puisse être considéré comme un chant raciste car c'est la manière dont notre public a l'habitude d'encourager Agüero» .

Liverpool s'en mêle

Pour compliquer l'affaire, Liverpool entre dans la polémique et s'érige contre la décision de l'UEFA, qui remet en cause la logistique des supporters des "Reds" pour leur déplacement en Espagne. «La décision arrive un peu tard, c'est le moins que l'on puisse dire. Cela va amener plein d'inconvénients et des dépenses additionnelles pour les fans. L'UEFA doit prendre tout cela en compte lorsqu'elle prend une décision» , a déploré le directeur exécutif de Liverpool, Rick Parry. Enfin l'ancien idole de Vincente Calderon, Fernando Torres, qui se faisait une joie de retrouver le stade dans lequel il s'est révélé, juge la décision de l'UEFA honteuse. La honte est décidément une notion bien subjective…

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