Son début de saison 2007-2008 avait été parasité par des prestations en demi-teinte suite à plusieurs problèmes physiques récurrents. Mais depuis quelques semaines, Samir Nasri retrouve son niveau de jeu et l'OM bénéficie de son apport dans la course au tour préliminaire de la prochaine Ligue des Champions.

Dimanche 27 Avril. L'Olympique de Marseille se déplace chez l'AS Monaco pour le compte de la 35e journée de Ligue 1. Avant ce rendez-vous crucial, Eric Gerets en a profité pour discuter longuement avec son meneur de jeu, Samir Nasri, qui a été copieusement sifflé par le public du Stade Vélodrome lors de la rencontre précédente face à Lille (défaite 1-3, 34e journée). Après ce revers face aux Nordistes, le coach phocéen déclare même à nos confrères de la Provence : «Les sifflets envers Samir Nasri ne m'ont pas choqué. Cela arrive à tout le monde d'être hué une fois dans sa carrière» , commente l'entraîneur olympien tout en ajoutant que «c'est à lui maintenant de montrer que ces sifflets sont injustes» .

Sur la pelouse du Stade Louis II, le natif de Marseille met les choses au clair dès l'entame de match. Passes lumineuses, déplacements intelligents et surtout une superbe frappe croisée du pied droit (28e minute de jeu) qui laisse le gardien du Rocher, Flavio Roma, complètement impuissant. Finalement les Olympiens s'imposent dans la douleur (2-3) après avoir été remontés deux fois au score. Mais au lendemain de ce succès, le quotidien L'Equipe révèle que les dirigeants «Bleu et Blanc» envisageraient d'échanger «l'enfant de la ville» contre un autre prodige de la génération 1987 : le Lyonnais Hatem Ben Arfa.

Un discours à double sens

Aussitôt, cette information vient jeter le trouble sur la prolongation de contrat, de quatre ans, que le président Pape Diouf devait faire signer à l'international français d'ici quelques jours. Ce dernier, toujours dans le quotidien La Provence, répétait pourtant sans cesse que tout était en bonne voie. «Le dossier suit son cours très normalement. Tout se passe parfaitement bien. La signature interviendra prochainement, peut-être même dans les jours à venir. Il y a une volonté d'aboutir de part et d'autre, au niveau du club comme dans l'entourage de Samir. Mais avec un joueur de ce calibre on a évidemment affaire à un contrat très complexe. Il y a notamment des conditions juridiques particulières à réunir (concernant la clause). Mais tout est en passe d'être réglé. En resignant, Samir montre un intérêt certain pour son club et dans cette opération, l'OM a montré sa volonté de conserver son joueur.»

En clair, le numéro 22 de l'OM veut maîtriser son destin et pouvoir quitter le Sud de la France, au terme de chaque saison, en contrepartie d'une somme d'argent. Sinon, l'Olympique de Marseille devra le vendre dès cette année au risque de le voir partir libre l'an prochain (son contrat se termine en juin 2009). De toute évidence, l'idée d'un départ traverse aujourd'hui sérieusement l'esprit du «Petit Prince» , comme en attestent ses propos dans une interview publiée dans le bihebdomadaire France Football de ce mardi. «Je ne veux pas faire ça sur un coup de tête. On réfléchira déjà en fin de saison. C'est une éventualité, surtout quand je vois ce qui se passe... Beaucoup de joueurs passés par l'OM ont vite franchi un palier en partant à l'étranger. Franck (Ribéry) s'éclate au Bayern. Mathieu (Flamini) a aussi explosé à Arsenal. Ce sont des réussites qui me font réfléchir. Même si je n'ai que vingt ans, j'achève ma quatrième saison en pros. Je me dis parfois que c'est le bon moment...» .

Du haut de ses vingt ans, Samir Nasri (27 matches en Ligue 1 cette saison, 5 buts et 6 passes décisives) a de toute évidence un avenir en lettres dorées. Reste à savoir si ses blessures récurrentes (syndrome méningé, entorses multiples) et ces différends contractuels resteront des mauvais souvenirs. Pour que tout Marseille en C1 et l'équipe de France à l'Euro puisse acclamer celui qui a toujours eu pour objectif d'aller «Droit au but» .

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