Troisième de la Ligue 1 à égalité de points avec l’Olympique lyonnais, le Paris Saint-Germain a réalisé une première moitié de saison inespérée compte tenu de sa mauvaise entame et au vue de son effectif restreint. Les joueurs de Vahid Halilhodzic parviendront-ils en 2004 à continuer sur leur lancée de la fin de l’année 2003 ?

Le Paris Saint-Germain version 2003-2004 est peut-être celui du renouveau. Après un départ difficile et malgré un effectif limité, le club de la capitale pointe aujourd’hui à la troisième place du classement de la Ligue 1 avec 35 points dans son escarcelle. Evidemment, d’un point de vue comptable tout comme en matière de jeu propre, le PSG paraît nettement inférieur au leader monégasque. Mais le parcours à mi-saison de l’équipe du Président Francis Graille incite à l’optimisme.

Paris va crescendo

Le 30 août dernier, à l’issue de la défaite face à Montpellier (2-3) lors de la cinquième journée de championnat, nombreux étaient les observateurs qui doutaient des capacités du Paris Saint-Germain à effectuer une bonne saison. Dix-septième du championnat à cette époque, certains évoquaient même un début de crise. Depuis, le PSG s’est bien rattrapé : lors des quatorze journées suivantes, l’équipe parisienne n’a concédé qu’une défaite – à domicile face à Lens (0-1) – et quatre nuls – respectivement contre Ajaccio (0-0), Nice (0-0), Rennes (1-1) et Lyon (1-1) – pour neuf succès.

Aujourd’hui, le club parisien possède un bilan satisfaisant de 10 victoires, 5 résultats nuls et 4 défaites. A quelques jours de la reprise du championnat, Pedro Pauleta résume bien la situation de la première partie de saison de son club : «Après un début de saison difficile, l’équipe toute entière a bien réagi pour finalement occuper aujourd’hui cette troisième place» . Et, même si cette position n’est que virtuelle – Sochaux ne compte qu’un point de retard sur le PSG et n’a disputé que dix-huit rencontres et Marseille, avec deux matchs de moins que son rival préféré et 30 points au compteur, peut prétendre dépasser Paris au classement –, tous les membres du club se félicitent de ne posséder que sept points de moins que Monaco, leader incontestable et incontesté, et de faire jeu égal avec le double tenant du titre, l’Olympique lyonnais. Francis Graille affirme qu’il a «confiance en ce groupe dans la perspective d’une place européenne [mais que] peut-être que nous irons plus haut dès cette année, en faisant mieux que l’objectif que nous nous sommes fixés» .

Toutefois, si l’optimisme est au rendez-vous, le président du Paris Saint-Germain n’oublie pas qu’en football, tout peut s’enchaîner très vite, aussi bien positivement que négativement. Pour tirer un bilan positif de la saison du PSG, il faudra que le club confirme ses dernières prestations, comme celles réalisées sur les pelouses de l’OM (1-0) et de l’OL (1-1) ou encore les victoires obtenues à domicile contre Strasbourg (3-2) et Bordeaux (2-1). «Au bout de ces quelques mois, nous commençons à récolter les fruits de notre travail. Mais chacun a bien conscience que tout ceci est fragile» , prévient Francis Graille. Si le Paris Saint-Germain conserve le même état d’esprit, continue de travailler avec la même rigueur sur et en dehors du terrain et s’applique à suivre les consignes exigeantes mais souvent justes de Vahid Halilhodzic, les supporters du club peuvent s’attendre à des jours plutôt heureux. En prétendant que «le travail et l’ambiance qui règnent au sein de ce groupe expliquent en grande partie notre excellente fin d’année» , Pauleta n’affirme pas autre chose.

Les satisfactions

D’un point de vue collectif, il faut tout d’abord relever la formidable ambiance et solidarité qui semblent régner au sein du groupe parisien. Le début de saison difficile de l’ensemble des joueurs de la capitale n’y est sans doute pas étranger. Essuyant rapidement de nombreuses critiques, les joueurs parisiens se sont rapidement serrés les coudes et ont choisi de lutter ensemble et non pas de jouer les uns contre les autres. Le discours clair, honnête et ambitieux de Vahid Halilhodzic a fortement participé à la mise en forme d’un tel groupe avec un fort tempérament. Le Bosniaque sait faire en la matière et il l’avait démontré lorsqu’il dirigeait le Losc.

Autre satisfaction, la solidité défensive de l’équipe. Avec seulement seize buts encaissés, le PSG dispose de la quatrième meilleure défense du championnat derrière Monaco (14 buts encaissés), Lyon (14 également) et Nice (15). Nul doute que le replacement de Frédéric Déhu au sein de la charnière centrale à partir de la sixième journée face à Toulouse (2-1) y est pour quelque chose. Rigoureux et propre, le capitaine parisien est une valeur sûre du club. A ses côtés, dans l’axe puis sur l’aile gauche, Gabriel Heinze confirme son excellente saison 2002-2003. Avec trois poumons, un cœur énorme, une combativité hors norme et un mental de gagneur, le défenseur argentin est une nouvelle fois l’une des pièces maîtresses du PSG de cette saison. Et dire que depuis la rencontre de Coupe de France contre Troyes, il a montré qu’il savait aussi mettre des coups francs dans les lucarnes… Enfin, Jérôme Alonzo est l’auteur d’une première partie de saison remarquable et il a permis au PSG d’engranger quelques points précieux comme celui arraché à Lyon.

Avec une telle défense, on comprend pourquoi le Paris Saint-Germain excelle avant tout à l’extérieur. Seconde équipe du championnat dans ce domaine avec seulement deux points de moins obtenus que l’ASM, les Parisiens ont démontré leur sens du réalisme et de l’efficacité. Dans ce domaine, on peut faire confiance à Pedro Pauleta, auteur de neuf buts cette saison, mais aussi à Reinaldo qui, malgré un faible temps de jeu, a tout de même inscrit six buts et délivré deux passes décisives. Mais le joueur déterminant en cette première partie de saison, aussi bien par ses efforts défensifs fournis sur le terrain et sa capacité à être efficace dans les moments-clefs, c’est Fabrice Fiorèse. Avec six buts marqués et quatre passes décisives, l’ancien joueur de Guingamp pourrait même prétendre faire une apparition dans le groupe France s’il continue sur le même rythme. A noter enfin les bonnes prestations de Modeste M’Bami et de Loris Çana, qui ont su au fil des rencontres s’imposer au milieu de terrain.

Les déceptions

Evidemment, si le Paris Saint-Germain impressionne loin de ses bases, c’est aussi car il n’arrive pas encore à rester intraitable à domicile. Au Parc des Princes, le PSG a concédé deux défaites – contre Monaco (2-4) et Lens (0-1) – et deux nuls – face à Bastia et Nice, deux fois sur un score nul et vierge. Trop de points perdus pour prétendre à un classement plus élevé. La cause principale de cette défaillance à domicile ? Le manque de créativité et de jeu, notamment au milieu du terrain. Incontestablement, le PSG aurait bien besoin d’un pourvoyeur de ballon supplémentaire dans l’axe, un joueur technique et altruiste, capable de conserver le ballon et de jouer dans des petits espaces. Car Branko Boskovic, bien qu’évoluant souvent sur le flanc gauche du milieu de terrain parisien, tarde à confirmer les bonnes impressions qu’il avait laissé à l’issue de ses premières prestations (le 30 août à Montpellier et le 14 septembre face à Toulouse). A l’issue de cette première partie de championnat, le joueur serbe n’a inscrit qu’un seul but et n’a délivré que trois passes décisives. Autres déceptions, les deux joueurs transférés de Monaco au Paris Saint-Germain lors de cet été : José Pierre-Fanfan, qui s’est quelque peu repris ces derniers temps, et surtout Eric Cubilier, ont pour le moment été très décevants. Enfin, Hugo Leal, même s’il ne joue pas beaucoup, reste irrégulier.

Le mercato et le programme à venir

Justement, quel sera le sort du joueur portugais lors du mercato d’hiver. Selon Halilhodzic, le milieu de terrain revendique une place de titulaire. Comme le coach parisien n’est pas disposé à lui promettre, la situation de Leal pourrait s’accélérer dans les prochains jours. Autre départ, celui de Paulo Cesar, dores et déjà conclu. Le joueur brésilien rejoint son pays sous la forme d’un prêt et va porter les couleurs de Santos. Du côté des arrivées, le PSG est obligé de s’attacher les services de deux ou trois joueurs. Avant tout pour se renforcer et prétendre effectuer une seconde partie de championnat équivalente à la première, mais aussi et surtout car le club de la capitale devra se passer d’au moins quatre joueurs (Benachour, Ogbeche, M’Bami, El Karkouri et Benhamou) lors de la Coupe d’Afrique des Nations.

En attaque, Vahid Halillhodzic a déjà trouvé le remplaçant de Ogbeche : il se nomme Daniel Ljuboja. L’avant-centre de la sélection de Serbie-Monténégro quitte en effet Strasbourg et vient de signer un contrat de trois ans et demi en faveur du PSG. Auteur déjà de sept buts cette saison et de quatre passes décisives avec le club alsacien, le duo qu’il va former avec Pauleta risque de promettre du spectacle au Parc. Très heureux de franchir un pallier en intégrant un club de standing supérieur au Racing, l’ancien sochalien se dit prêt à faire tout pour s’adapter à sa nouvelle équipe : «Si je peux faire marquer quinze ou vingt buts à Pauleta, je serai ravi. J’adapterai mon jeu aux circonstances» . A présent, le Paris Saint-Germain est à la recherche d’un milieu défensif. A noter enfin que la meilleure recrue du club parisien se trouve peut-être déjà dans ses rangs : le joueur argentin Juan-Pablo Sorin, régulièrement blessé depuis le début de la saison, pourrait être la bonne surprise du PSG lors de la seconde moitié de la saison. Sorin, un joueur très ambitieux, qui entend «décrocher un titre à la fin de la saison» .

Mais avant de penser à un titre, nul doute que Vahid Halilhodzic expliquera à ses joueurs qu’il faudra avant tout «mieux débuter l’année 2004 que nous n’avions débuté le championnat au mois d’août» . Il ajoute que «ce serait une erreur de croire que nous sommes « arrivés» et j’ai d’ailleurs prévenu les joueurs de ne pas tomber dans ce piège ». La rentrée en championnat s’annonce en effet des plus délicates avec des échéances importantes. Les joueurs parisiens se déplaceront à Monaco à la fin du mois de janvier puis à Auxerre à la fin du mois de février. Avant ces deux rencontres capitales pour la suite de la saison du club parisien, le PSG doit recevoir deux fois deux suite, Lille (le 10 janvier) puis Metz (le 17 janvier). Deux adversaires a priori largement à la portée de l’équipe parisienne. Mais lorsque l’on connaît les difficultés que rencontre le PSG pour s’imposer à domicile, on peut penser que les Parisiens devront faire preuve d’une grande vigilance. Et éviter les débuts de match catastrophique comme celui de Troyes en Coupe de France la semaine dernière… !

Le début de la seconde partie de saison s’annonce capitale pour le club parisien. En cas de résultats positifs, les joueurs du PSG peuvent véritablement prétendre à l’une des trois premières places du classement, synonymes de qualification pour la Ligue des Champions. L’arrivée de Daniel Ljuboja au sein de l’effectif parisien devrait permettre au club de satisfaire ses ambitions.

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