Les supporters marseillais attendaient ça depuis quatre ans… Malgré des hauts et des bas, l'OM a tenu son rang en se plaçant à la deuxième place du championnat, derrière l'intouchable leader lyonnais. Retour sur une saison à rebondissements.

L'OM a réussi son pari : se qualifier pour la Ligue des Champions, quatre ans déjà après sa dernière participation à la plus prestigieuse des compétitions européennes. Ce ticket pour le paradis atténue la déception légitime liée au second échec consécutif en finale de la Coupe de France. Forts d'une entame de championnat quasi parfaite, les hommes d'Albert Emon ont su se sublimer lors du sprint final pour atteindre les objectifs, faisant ainsi oublier un long passage à vide en milieu de saison.

Objectif atteint

Bien débuter et bien conclure la saison ! Telle a été la ligne de conduite de l'Olympique de Marseille lors de l'exercice 2006-2007. Les hommes d'Albert Emon ont alterné le chaud et le froid sur les terrains de Ligue 1, démarrant en trombe avant d'accuser le coup puis de terminer en boulet de canon. Avec un nul puis cinq victoires pour commencer, l'OM s'est immédiatement placé sur le podium. Au point de tenir tête à l'ogre lyonnais. Pas pour longtemps… Le départ de Lamouchi suite à l'arrivée de M'Bami, additionné à une défaite cinglante au Vélodrome face à l'OL (1-4) et à l'essoufflement de Ribéry, ont plongé l'OM en eaux troubles. Un premier tournant dans la saison. Les Marseillais ont mis vingt journées avant de pouvoir redresser le tir. Entre la 10e et la 30e journée, les Olympiens ont affiché un bilan de milieu de tableau, avec 7 victoires, 4 nuls et 11 défaites.

La montée en puissance de Nasri après l'hiver conjuguée à l'arrivée de Rodriguez au Mercato ont redonné de l'allant offensivement et un regain de sérénité défensivement. Après quelques réglages et passé le feuilleton Kachkar, l'OM a bénéficié du retour de blessure de Cissé pour enfin reprendre sa marche en avant. Classés à la huitième place au sortir de la 30e journée, les coéquipiers de Beye ont alors entamé une marche forcée avec sept victoires lors des huit derniers matchs, dont six d'affilée pour conclure. L'apport de Cissé après la trêve malgré un passage à vide suivi des sifflets du public, a incontestablement apporté un souffle nouveau et un regain d'efficacité en attaque. Avec un système plus offensif au Vélodrome, les Marseillais ont fait parler la poudre avec dix-sept buts marqués lors des huit derniers matchs. Une fin de saison magnifique sur le plan comptable, facilitée qui plus est par la léthargie de la concurrence. Un début de saison canon et une fin de saison tonitruante auront donc permis à l'OM de se hisser à la deuxième place du championnat avec une marge importante sur le peloton des poursuivants.

Satisfactions et déceptions

La capacité de l'OM à pouvoir aligner deux séries de victoires aux meilleurs moments de la saison a grandement facilité la tâche. Malgré un début de saison délicat, Nasri a franchi un palier et s'est imposé comme le moteur du jeu offensif. A 19 ans, sa marge de progression reste néanmoins importante, de bon augure pour l'OM. Niang s'est montré sous son meilleur jour. Meilleur buteur (12 dont 6 sur penalty) et passeur (7) du club, le Sénégalais a accompli sa mission. Cana s'est affirmé comme un leader dans l'entrejeu, toujours volontaire, disponible et impliqué. Absent de longs mois, Cissé a fini la saison en boulet de canon et éteint les sifflets. Ses huit buts marqués plaident en sa faveur. Arrivé à la mi-saison, Rodriguez s'est vite imposé comme le patron de la défense. Capable du meilleur comme du pire cette saison, Ribéry a subi le contrecoup de la Coupe du Monde avant de revenir en force en fin de saison. Pour sa première saison comme titulaire, Carrasso s'en est dans l'ensemble bien sorti. Dans le creux de la vague cet hiver, le gardien marseillais a su se reprendre au meilleur moment mais sont niveau général ne lui permet pas de venir toquer à la porte de l'équipe de France. En bon capitaine, Beye a su mener ses troupes et fournir des prestations sérieuses et appliquées.

Avec 38 buts encaissés soit un par match, l'OM a pêché défensivement. Le bloc équipe a peiné à se mettre en place à l'image de la charnière centrale. Encore tendre, Zubar s'est montré irrégulier et incapable de s'imposer comme le patron en défense, même si son potentiel reste intact. César a prouvé ses carences et rapidement perdu sa pace dans l'axe de la défense. Quant à Civelli, il n'a pas su se rendre indispensable malgré les errances de Zubar. Décrié par une partie des supporters, Taiwo a progressé défensivement et apporte un plus offensivement, grâce à sa frappe de balle surpuissante. Il doit encore progresser. Au milieu, M'Bami s'est montré plutôt décevant, laissant une impression mitigée. Alternant le chaud et le froid, le Camerounais a eu du mal à trouver sa place au côté de Cana. Oruma a été transparent, relégué sur le banc la majeure partie de la saison En attaque, Pagis a bien débuté la saison mais la concurrence avec Cissé après l'hiver l'a complètement éteint.

A confirmer

Le nouvel objectif de l'OM est désormais de confirmer ce retour au premier plan de la Ligue 1. S'installer durablement sur le podium pour se qualifier tous les ans pour la Ligue des Champions serait l'idéal. Les Marseillais ne braderont certainement pas la Coupe aux grandes oreilles, tout en essayant d'assurer à nouveau une place sur le podium en fin de saison prochaine. Un double objectif qui demande un effectif étoffé, tant quantitativement que qualitativement. La deuxième place en L1 et la perspective de disputer six matchs européens au minimum offrent un surcroît de budget pour la saison à venir. A cela vient s'ajouter vingt-six millions d'euros déboursés par le Bayern Munich pour récupérer Ribéry. Cette manne financière cumulée aux droits TV générés cette saison annonce un recrutement conséquent. Pas question pour autant de faire des folies, a prévenu Pape Diouf.

L'OM a d'ores et déjà officialisé deux nouvelles recrues : Faty (Rennes) et Gragnic (Libourne/St-Seurin). Le départ de Nasri n'est pas à l'ordre du jour, ce qui permet aux dirigeants de se concentrer sur le cas Cissé. Désireux de garder l'attaquant tricolore, ils souhaitent cependant baisser l'indemnité de départ fixée à 12 M€. Pour remplacer Ribéry, Giuly (Barça) semble tenir la corde. Pour compléter l'entrejeu, Sablé (ASSE) et Cheyrou (Auxerre) ont été contactés. Par ailleurs, l'OM est en quête d'une doublure pour Cédric Carrasso. Mandanda (Le Havre) devrait devancer Dudek et Lloris pour occuper le poste. En vrac, les noms de Ziani (Sochaux), Melchiot (Rennes), Santa Cruz (Bayern), Basa (Le Mans), Kim (Nancy)… ont circulé. La liste est longue, comme de coutume sur le Vieux Port. Côté départs, Oruma, Maoulida, Bamogo, César, Civelli et Pagis pourraient boucler leurs valises.

Le plus dur commence pour l'OM : maintenir sa dynamique positive et de progression collective afin de confirmer durablement son retour au premier plan de la Ligue 1. Et pourquoi pas franchir le premier tour de la Ligue des Champions afin de redorer le blason marseillais sur la scène européenne. Les supporters en rêvent…