Saint-Etienne, des Verts pas encore mûrs
Par Maxime Mianat - 100% Clubs, Mise en ligne: le 13/03/2007 à 18h44
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En janvier, le Forez rêvait d'Europe. Saint-Etienne se prenait au jeu, Piquionne régalait les supporters, les maillots verts retrouvaient l'éclat. Mais depuis le nul (3-3) à Lens, qui avait vu les Nordistes remonter trois buts, les Stéphanois sont en chute libre. Se seraient-ils vus trop beau ?

Saint-Etienne, des Verts pas encore mûrs

Geoffroy-Guichard, morne plaine. L'illustre stade inhibe-t-il les joueurs ? A la lumière des derniers résultats, on est en droit de le penser : Sedan (1-2), Rennes (1-3), Lyon (1-3), trois immenses déceptions. En scrutant le calendrier, on est frappé du yo-yo dans lequel est plongé le club : défaite à domicile, bonne performance à l'extérieur. Un grand écart qui annihile toute réelle ambition. La faute aux récents mouvements ayant secoué l'équipe ?

Mortels transferts

Le principal animateur du mercato a été Frédéric Piquionne. Attiré par les sirènes lyonnaises, finalement parti à l'AS Monaco, son bras de fer a, semble-t-il, désorienté l'équipe. Fin février, l'entraîneur Ivan Hasek déclare «qu'il nous fait défaut» . Son successeur, Bafetimbi Gomis, a inscrit 6 buts en 8 matchs. S'il marque, il pèse moins sur le jeu que Piquionne. Celui-ci était sans égal pour étirer les défenses et ouvrir des espaces. Le jeu du jeune Gomis (21 ans) est plus axial.

Mais c'est surtout du côté du milieu de terrain et de la défense que les carences sont apparues. Du côté des tribunes, si le capitaine Julien Sablé est parfois critiqué, c'est Pascal Feindouno qui déçoit. Nul n'ignore que le Guinéen est extrêmement talentueux… à dose homéopathique. De même que le Tchèque Marek Heinz : auteur de performances parfois exceptionnelles, le dilettantisme le rattrape trop souvent. Et quand la défense marche de travers, à l'image d'Hognon ou de Diatta, c'est toute l'équipe qui boitille. Le mercato a également sonné le glas des argentins. L'ASSE est propriétaire à hauteur de 51% du club de Talleres Cordoba, en Argentine. Les dirigeants espéraient y trouver le nouveau Oswaldo Piazza… comme par exemple Ignacio Piatti, que personne n'a jamais vu jouer. En provenance de Boca Junior, ils n'ont trouvé que Daniel Bilos, plus jongleur que footballeur.


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En plein dans l'adolescence ?

Début mars, dans le quotidien Le Monde, le président rappelait certaines vérités : «on a le 10ème budget de France : chaque fois qu'on est au-dessus de la dixième place, on est en surperformance. Nous visons la régularité. Il faut que l'AS Saint-Etienne soit dans les cinq premiers du championnat dans les cinq prochaines années.» Un discours qui n'est pas sans rappeler celui d'Aulas, à l'époque où Lyon grandissait petit à petit, au milieu des années 90. Même si la rivalité avec le voisin lyonnais exacerbe parfois les passions (on l'a vu avec les récents débordements), s'en inspirer pourrait être la bonne marche à suivre.

Si Bernard Caïazzo est toujours resté prudent sur la destinée de son club, répétant vouloir procéder étape par étape, on a l'impression que Saint-Etienne a loupé le coche, cette saison. L'Europe n'est plus vraiment d'actualité, comme le proclame Hasek, après la défaite (1-2) au Mans : «on savait qu'il fallait gagner après le derby perdu contre Lyon. On ne parle plus d'Europe, il faut songer maintenant à battre Troyes.» Avec 40 millions de budget, l'équipe peut pourtant voir venir. Bernard Caïazzo souhaite d'ailleurs «viser les 60 millions» . La prochaine intersaison sera déterminante : l'argent du transfert de Piquionne devra être intelligemment réinvesti, notamment en défense. En L1 depuis 2004, il est temps pour l'ASSE de franchir le palier, l'étape suivante. Sans se brûler les ailes. Le petit canard aimerait devenir cygne. Il lui manque encore quelques plumes.



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