Lyon a toujours faim
Par Julien Demets - 100% Clubs, Mise en ligne: le 06/10/2004 à 22h50
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L'Olympique Lyonnais, triple-champion de France en titre, a pris un excellent départ cette saison en Ligue 1. Le club du président Aulas s'affirme même comme le principal favori à sa propre succession. Pourtant, cet été, l'OL a perdu des joueurs importants (Luyindula, Edmilson, Dhorasoo…), si bien qu'on a pu croire à une baisse de régime des Gones pour cet exercice 2004-2005. Il n'en est rien. Portrait d'un club en pleine santé.

Un recrutement impressionnant

Le recrutement lyonnais s'est effectué en deux parties distinctes. Dès le début de l'été, Jean-Michel Aulas a acheté Eric Abidal et Pierre-Alain Frau, deux joueurs du championnat de France pressentis depuis plusieurs mois du côté de Gerland. Le premier, venu de Lille, fait partie des meilleurs défenseurs de L1, et a fêté récemment sa première sélection en équipe de France. Paris et Lyon se le sont disputé durant toute la saison dernière jusqu'à ce qu'Abidal, originaire de la cité lyonnaise, ne choisisse l'OL. Le scénario est à peu près le même pour Frau : celui-ci restait sur une excellente saison à Sochaux lors de laquelle il avait inscrit 17 buts. Malgré la volonté de Marseille de s'attacher les services de «PAF» , c'est une fois de plus la capitale des Gaules que le joueur a choisi. Ces deux exemples prouvent que l'Olympique Lyonnais a gagné en attractivité. Plutôt que de rejoindre le PSG ou l'OM, deux clubs prestigieux mais très instables, les footballeurs de notre championnat privilégient souvent les offres de Lyon, un club bâti sur des bases plus saines et dont les bons résultats à la fin de l'année semblent garantis. Un seul accroc est à signaler : Jean-Michel Aulas n'a pu convaincre le capitaine de Sochaux Benoît Pedretti d'intégrer l'effectif de Paul Le Guen. C'est l'OM qui est sorti vainqueur de ce combat pour le milieu de terrain défensif le plus en vue de la Ligue 1. Qu'importe, l'OL allait maintenant chercher hors des frontières ce qu'il n'avait pu obtenir en France.


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Le milieu de l'été a été marqué par de nombreux départs importants : Vikash Dhorasoo, homme de base de l'équipe de l'an passé, évolue désormais au Milan AC. Edmilson a rejoint Barcelone pour 12 millions d'euros, Eric Carrière est le nouveau capitaine lensois, le prometteur Florent Balmont porte maintenant le maillot niçois, et l'ancien capitaine Patrick Müller joue à Majorque. Mais c'est le départ de Peguy Luyindula à l'OM qui a particulièrement retenu l'attention. En effet, l'international français restait sur une très bonne saison 2003-2004 et semblait être l'un des éléments de base de l'équipe de Paul Le Guen. Pourtant, l'ancien strasbourgeois rejoindra Marseille pour environ 12 millions d'euros. Comment Jean-Michel Aulas pouvait-il vendre un tel joueur à un adversaire direct pour le titre ? Les médias ont alors évoqué des problèmes d'argent et promis à l'OL une saison 2004-2005 en demi-teinte, d'autant plus qu'à ces nombreux départs s'ajoutait la blessure précoce de Giovane Elber, survenue à Metz lors de la 3ème journée. L'attaquant brésilien semblait parti pour accomplir une grande saison. Les recruteurs lyonnais vont, en quelques jours seulement, rétablir la situation. Dans les derniers jours du mois d'Août, Lyon enregistre les signatures de Lamine Diatta, venu de Rennes, de Cris, solide défenseur brésilien de Cruzeiro, et de Nilmar, jeune attaquant de Porto Alegre. Celui-ci réussira une entrée fracassante dans le championnat de France : pour sa première apparition sous le maillot lyonnais, dans le dernier quart d'heure de la rencontre à Rennes, il marque deux fois et offre la victoire aux siens. Sensationnel. Comme lors des saisons précédentes, Bernard Lacombe a parfaitement joué son rôle de détecteur de talents au Brésil ; c'est déjà lui qui avait fait venir en terre lyonnaise Claudio Caçapa, Edmilson et Juninho. Mais l'OL n'allait pas s'arrêter là. Le 31 août, date de clôture du marché des transferts, Lyon officialise l'arrivée de Sylvain Wiltord, laissé libre par Arsenal, pour ce qui restera le «coup» de l'été. A peine arrivé au club, l'international enchaîne les prestations de haut niveau, au point de devenir l'un des leaders de l'attaque lyonnaise. Avec Wiltord, l'effectif de Paul Le Guen est désormais complet, les départs compensés, la cohérence de l'équipe accrue. Un travail exemplaire.

Un amalgame qui fonctionne

Le président Aulas a procédé cet été à un profond rajeunissement de son effectif. Il suffit pour s'en rendre compte de comparer l'âge des partants avec celui des arrivants. Parmi les premiers, Dhorasoo avait 30 ans, Müller 27 ans, Edmilson 28, Deflandre 30 ans et Carrière en avait 31. Aux rayons des arrivées, Frau a 25 ans, Abidal 25, et Nilmar 20. L'OL a misé sur des joueurs d'avenir, qui seront peut-être toujours lyonnais dans quatre ou cinq saisons. Il ne faudrait pas non plus oublier l'apport du centre de formation. Lyon, en raison d'un budget conséquent et de campagnes de recrutement fournies, a une image de club riche s'appuyant peu sur la formation. Mais année après année, c'est à tous les niveaux que Jean-Michel Aulas a fait progresser le club. Les équipes de jeunes de l'OL multiplient les excellents résultats depuis quelques années, si bien que nombre d'entre eux ont intégré l'effectif professionnel. Les plus connus se nomment Sidney Govou, le précurseur de cette jeunesse au pouvoir, Jérémie Berthod, apparu la saison dernière, et Hatem Ben Arfa, qui a signé son premier contrat pro cette saison. La moitié de l'effectif de Paul Le Guen est composée de joueurs formés au club. Les Jérémy Clément, Yohan Gomez ou Bryan Bergougnoux pourraient bientôt faire parler d'eux sur les pelouses de L1. La relève est déjà assurée pour les prochaines saisons.

Cet été, en raison du nombre important de jeunes joueurs dans l'équipe de Paul Le Guen, on a craint que celle-ci na fasse pas le poids en Ligue des Champions. C'était sans compter les derniers achats du président Aulas. Diatta, âgé de 30 ans, a joué un quart de finale de Coupe du Monde. Même si son temps de jeu risque d'être assez réduit, son expérience est un atout majeur dans le jeune effectif olympien. Cris, du haut de ses 27 ans, a déjà connu une expérience européenne, certes infructueuse, au Bayer Leverkusen. Et que dire de Sylvain Wiltord ? Le joueur de 30 ans a derrière lui 65 sélections nationales, plus de 100 matches de Ligue 1 anglaise avec Arsenal et 54 matches de C1 ! Il a en outre remporté un Championnat d'Europe des nations en 2000 et deux titres de champion d'Angleterre en 2002 et 2004. Son palmarès et son vécu lui confèrent un rôle de leader auprès des jeunes footballeurs de Lyon. L'effectif lyonnais a donc fière allure : on y trouve des joueurs prometteurs, d'autres très expérimentés, des habitués de la Ligue 1 et des nouveaux-venus dans notre championnat. Quand l'équilibre est là, les résultats suivent.

L'OL version 2004-2005 ressemble moins à ses prédécesseurs. Le système Le Guen reste du 4-3-3, mais le jeu a changé. Avec l'arrivée de joueurs rapides tels que Frau ou Nilmar, et le retour en forme de Sidney Govou, le style lyonnais a évolué pour devenir plus rapide, plus porté vers l'avant et la profondeur. Un profil qui épouse celui de son effectif, jeune et moins calculateur. Mais depuis la blessure d'Elber, l'absence d'un buteur se fait sentir : avec 11 buts marqués, l'attaque lyonnaise n'est que la huitième de Ligue 1. La saison dernière, et les précédentes, l'OL explosait les statistiques en matière de buts marqués. Paul Le Guen a donc récemment décidé de mettre Sylvain Wiltord au poste de numéro 9, soutenu par Malouda et Govou aux postes d'ailiers, mais l'ancien Gunner a un profil différent de celui d'un renard des surfaces : il décroche, s'excentre, va chercher le ballon, participe au jeu… Nilmar pourrait peut-être remplir ce rôle mais il n'est pas encore titulaire. Et Lyon gagne bien sans avant-centre type. Le défense est, quant à elle, impressionnante : Caçapa et Cris sont deux «monstres» physiques, sobres, implacables dans les duels aériens et bons dans l'anticipation. Avec seulement 5 buts encaissés en neuf matches, la muraille brésilienne a de beaux jours devant elle. Enfin, au milieu, Michael Essien semble parti pour réaliser une grande saison. Buteur à Toulouse et à Prague, sa frappe de balle surpuissante ne doit pas masquer son énorme activité au milieu de terrain. Son compère Mamadou Diarra remplit également cette tâche, laissant à Juninho plus de liberté dans la construction du jeu. Auteur d'un début de championnat plutôt moyen, le brésilien a signé une belle performance face à Saint-Étienne, éternel rival des lyonnais, lors de la dernière journée de championnat. Voilà qui devrait suffire à lancer sa saison.

Des ambitions plus grandes

L'Olympique Lyonnais a pris cette saison un bien meilleur départ que lors des précédentes. Habitué à refaire son retard et à fausser compagnie à ses adversaires dans l'emballage final, Lyon a cette fois-ci occupé l'une des quatre premières places dès la 5ème rencontre. La première journée a vu les coéquipiers de Juninho gagner à Nice (1-0) alors qu'ils n'avaient plus remporté leur premier match de la saison depuis 1981. Après neuf journées, l'OL est toujours invaincu. C'est la dernière équipe dans ce cas. Les hommes de Paul Le Guen occupent la deuxième place du classement derrière Lille, qu'on imagine mal conserver ce rythme jusqu'au mois de mai. Une seule nuance vient ternir ce bilan : Lyon n'a enregistré qu'une seule victoire et trois matches nuls à domicile, alors que Gerland était ces derniers temps la pelouse la plus crainte de France. Face à des défenses regroupées, l'enthousiasme et l'impatience des jeunes lyonnais sont inutiles. C'est l'expérience et la maîtrise qui permettent de l'emporter contre ces équipes, comme face à un monument européen tel que Manchester United. Cette rencontre, lors de laquelle les coéquipiers de Grégory Coupet menaient 2-0 avant d'être rejoints, illustre un certain manque d'expérience chez les joueurs de l'OL. Dhorasoo ou Edmilson font défaut. L'avenir dira si cette carence portera préjudice au club du président Aulas.

Triple champion de France en titre, Lyon est désormais en course pour battre des records : l'OL se verrait bien rejoindre Marseille et Saint-Etienne dans le cercle très fermé des équipes championnes de France quatre fois de suite. Un défi encore plus grand s'offre à l'Olympique Lyonnais : quart de finaliste de la Ligue des Champions l'an passé, Jean-Michel Aulas rêve de voir son club remporter d'ici quelques saisons la plus belle des compétitions européennes. Lyon en a les moyens. Et si son parcours n'attire pas encore toute l'attention qu'il mérite, c'est parce que les exploits, comme celui de Monaco l'an dernier, marquent plus les esprits que la régularité. Mais Jean-Michel Aulas, en poste depuis 1987, n'a jamais travaillé que sur la longueur. L'OL participe à sa cinquième Ligue des Champions consécutive. A force d'expérience et de progression, cela pourrait bien finir par payer…

Où s'arrêtera l'Olympique Lyonnais ? Malgré un effectif renouvelé, l'équipe de Paul Le Guen réalise un excellent début de saison. Armé d'ambitions nouvelles et poussé par une vague de jeunesse, l'OL pourrait bien cette saison encore écoeurer ses adversaires…



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