Avec un salaire moyen net mensuel de 45.000 euros, les joueurs de Ligue 1 gagnent plus que bien leur vie. Trop ? C'est ce que pense Jean-Pierre Louvel, lequel estime que les joueurs "moyens" plombent les finances des clubs. Le foot français étant aujourd'hui dans le rouge, les footballeurs doivent s'attendre à une baisse de salaire dès cet été.

Pour la deuxième année consécutive, les comptes de la Ligue 1 et de la Ligue 2 sont dans le rouge. Le déficit pour cette saison est estimé à 100 millions d'euros. C'est ce qui ressort des extraits d'un rapport de la DNCG publiés par L'Equipe ce samedi. En clair, le foot français est dans le rouge. Le modèle économique est «insupportable pour la majorité des clubs, en particuliers des petits et des moyens. Si rien n'est fait, l'exercice 2010-2011 pourrait être très difficile pour les deux tiers des clubs», peut-on ainsi lire. Plusieurs causes sont à l'origine aujourd'hui de ce déficit : la crise économique, un marché des transferts au ralenti, les loyers des stades, la baisse des droits télévisuels, mais surtout, «le versement de salaires et indemnités excessifs aux joueurs qui devront inévitablement contribuer au redressement de la situation».

Lille, l'exemple à suivre

En France, le salaire moyen net mensuel d'un joueur de Ligue 1 est aujourd'hui d'environ 45.000 euros. 71% des recettes des clubs servent à verser ces salaires, contre 60% seulement en Angleterre ou en Allemagne. La DNCG serait proche d'imposer aux clubs de prendre des mesures drastiques et ce, dès cet été. Parmi ces mesures, la première sera inévitablement de faire baisser les salaires, notamment ceux des joueurs "moyens". Ce seraient eux qui plombent en premier lieu les finances des clubs, comme le souligne le président du Havre et du syndicat des clubs professionnels, Jean-Pierre Louvel.

«Il nous faut impérativement de nouveaux stades pour augmenter nos revenus, estime le dirigeant normand. Mais il est impératif que les clubs prennent des mesures dès cet été. La baisse des salaires fait partie des solutions. Pour faire face à la concurrence, il y a eu une flambée, notamment pour les joueurs "moyens". Mais il n'y a pas qu'une solution.» Le système idéal aujourd'hui serait de faire diminuer le salaire fixe versé chaque mois aux joueurs pour faire augmenter la part variable liée aux résultats, autrement dit les primes. Un système actuellement en vigueur au LOSC, où un joueur comme Adil Rami touche un peu plus de 50.000 euros mensuels. Or le défenseur nordiste est tout sauf un joueur "moyen". De nombreux clubs pourraient être contraints de s'aligner sur le modèle lillois dès la saison prochaine.

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