Les Girondins de Bordeaux ont décroché leur sixième titre de champion de France samedi, à Caen (1-0) lors de la 38e journée de Ligue 1. La victoire de l'OM face à Rennes (4-0) n'aura pas suffi aux Marseillais pour empêcher l'équipe de Laurent Blanc de réaliser le doublé championnat - Coupe de la Ligue.

Dix ans que les supporters Marine et Blanc chantaient : «nous serons champions de France, car nous sommes les Bordelais» . Cette fois, c'est fait ! Les Girondins ont décroché leur sixième titre national (1950, 1984, 1985, 1987, 1999, 2009) et le second doublé de leur histoire après celui de 1987. Déjà vainqueurs de la Coupe de la Ligue le 25 avril dernier contre Vannes (4-0), les coéquipiers de Yoann Gourcuff ont décroché la lune samedi à Caen (1-0), et terminent avec trois longueurs d'avance sur Marseille et neuf sur Lyon. Les hommes d'Erik Gerets ont conclu l'exercice sur une bonne note face à Rennes (4-0), mais n'étaient plus maîtres de leur destin. Ils terminent toutefois à une belle deuxième place avec 77 points, après avoir un temps rêvé au sacre.

Gouffran crucifie Caen

Comme la Ligue des Champions, la Ligue 1 s'est gagnée en attaquant cette saison. Les Girondins ont remporté le championnat en s'appuyant sur un dispositif de cinq joueurs à vocation offensive la plupart du temps, à tous les coups à domicile. Du jamais vu depuis… depuis quand d'ailleurs ? Laurent Blanc et Jean-Louis Gasset ont toujours eu le souci de produire du jeu quoi qu'il advienne, même à Gerland (surtout à Gerland…), même en infériorité numérique, et encore une fois à Caen pour leur dernière sortie de la saison. Ironie du sort, le plus caennais des Bordelais, décrié pour sa première saison en Gironde, Yoann Gouffran inscrivait le seul but de la rencontre. Sur coup franc, Gourcuff décalait Trémoulinas sur l'aile gauche dont le centre trouvait la tête de Gouffran devant la cage, très sobre après son but face à son ancienne équipe (49e, 0-1).

Ce Bordeaux a du coffre et du panache. Menés 3-0 à Monaco, réduits à neuf et tenus en échec à Grenoble, rattrapés au score à dix contre onze à Rennes… les Bordelais sont à chaque fois repartis avec la victoire. Ce onzième succès d'affilée des hommes de Laurent Blanc en deviendrait presque anecdotique, il s'agit pourtant du record absolu en première division française. 33 points sur 33 possibles, un chiffre porte-bonheur en Gironde. Meilleure équipe à domicile (14v, 5n) et seule invaincue sur son sol, deuxième attaque pour un total de 80 pts (24v, 8n, 6d, 64bp, 34bc, +30) à l'arrivée et un jeu chatoyant développé au fil de la saison, les Marine et Blanc n'ont pas volé leur titre de champion. La nuit sera blanche sur le Port de la Lune.

Réactions d'après-match

Yoann Gouffran (milieu du FCGB) – «C'est un sentiment particulier. Je suis un peu normand, ce sont mes potes en face et je sais comment c'est galère pour eux. Je fêterai le titre à notre retour sur bordeaux, mais pas ici.»

Marouane Chamakh – «c'est beau, je suis super content, on a beaucoup travaillé pour ça. On est récompensé vu le parcours qu'on a fait. Je suis un fan de ce club qui m'a formé, et je suis fier pour tout le monde, je dédie ça aux supporters, surtout à ma famille, et à mes potes, à mon pote Momo… Je vais fêter ça et après je ferai le vide, pour voir ce que je vais faire la saison prochaine. Pour l'instant, je veux profiter mais à priori je ne reviendrai pas sur ma décision de partir.»

Laurent Blanc (entraîneur du FCGB) – «C'est une grande satisfaction pour les garçons, l'OM méritait le titre autant que Bordeaux mais on a fait le nécessaire ce soir pour gagner. Je remercie le staff avec qui on fait du bon boulot depuis deux ans, on est récompensé cette saison. Voir mes garçons heureux d'avoir fait une superbe saison, avec onze victoires d'affilée, et malgré cela il a fallu attendre la dernière journée… On a vécu un sprint final usant, je vous garantit que les vacances sont les bienvenues. En même temps ce soir, ça détonne. Il y a une grande joie pour nous et une grande tristesse pour Caen, on n'oublie jamais les vainqueurs, mais il ne faut pas oublier non plus
les vaincus.»