Liverpool : l'automne rouge

Battu à Anfield par Manchester United (1-2), dimanche en Premier League, Liverpool a enchaîné une quatrième défaite consécutive toutes compétitions confondues. Un passage à vide inquiétant pour des Reds qui se cherchent toujours après un mercato à près d'un demi-milliard d'euros.

Mohamed Salah n'a pas terminé le match contre Manchester United.

Rassurant ou inquiétant ? C'est la question que l'on posait, un mois auparavant, après une série de cinq victoires consécutives, toutes arrachées dans les dernières minutes. Depuis, on a eu droit à une réponse claire, avec quatre défaites de rang toutes compétitions confondues.

Une quatrième défaite de rang

La dernière, face à Manchester United (1-2) dimanche en Premier League, est venue confirmer ce passage à vide. Dominants mais brouillons, les Reds ont multiplié les occasions sans efficacité : dix-neuf tirs, trois montants touchés par Cody Gakpo, un seul but. Le public d'Anfield a vu s'effriter une invincibilité domestique qui tenait depuis 2016 face au rival honni. La tête d'Harry Maguire à la 84e minute a scellé un revers plus psychologique que comptable, révélant une nervosité croissante et un manque de lucidité dans les moments clés du champion d'Angleterre en titre.

Ce basculement illustre les failles d'une équipe en perte de repères. Privé d'Alisson Becker, blessé, Liverpool n'a plus la même sérénité défensive. Virgil van Dijk paraît humain, Ibrahima Konaté se cherche, et les nouveaux latéraux, Jérémie Frimpong et Milos Kerkez, laissent trop d'espaces derrière eux. Devant, la cohésion s'est évaporée. La coordination a disparu, et les buts encaissés sur coups de pied arrêtés ou transitions rapides deviennent une habitude. Une spirale négative que les hommes d'Arne Slot ont énormément de mal à enrayer.

Des recrues qui peinent, Salah dans le dur

L'été dernier, Liverpool avait investi plus de 480 M€, hors bonus, pour renouveler un effectif champion. Pour l'instant, le pari est très loin d'être réussi. Alexander Isak, encore loin de son meilleur niveau physique, n'a toujours pas marqué en championnat et peine à imposer son jeu dos au but. Florian Wirtz, lui, traverse un début d'adaptation compliqué, relégué sur le banc après des prestations ternes. Même Mohamed Salah, habituellement indéboulonnable, reste muet depuis quatre rencontres. À force d'ajouter des talents sans hiérarchie claire, le collectif qui vivait de ses automatismes a été déséquilibré.

Le défi du manager néerlandais dépasse la simple crise de résultats. Il doit désormais redonner de la cohérence à un groupe éclaté entre statuts, attentes et formes physiques disparates. La reconstruction passe par des choix forts : retrouver une charnière stable, mais aussi un milieu capable de relancer vite. Il devra également clarifier la hiérarchie offensive entre Isak, Hugo Ekitike et Salah, alors que le calendrier n'offre aucun répit — Francfort, Brentford, Aston Villa, puis le Real Madrid et Manchester City — et dictera si cette chute d'octobre n'est qu'un accroc ou le signe d'un malaise plus profond.

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