Coupe du monde U20 : le Maroc sacré, une confirmation... et un déclic ?
Pour la première fois de son histoire, le Maroc a remporté la Coupe du monde U20 en battant l'Argentine (0-2), la nuit dernière en finale. Une confirmation pour le pays hôte de la prochaine CAN qui ne compte pas s'arrêter en si bon chemin.

On attendait la France, le Brésil ou encore l'Argentine. C'est finalement le Maroc qui a terminé devant tout le monde. Au terme d'un parcours quasiment parfait, l'équipe dirigée par Mohamed Ouahbi a remporté la Coupe du monde U20. Une surprise ? Oui et non.
Un parcours mené avec autorité
Le Maroc a construit son sacre pas à pas dans un tournoi relevé. L'Espagne, le Brésil et le Mexique composaient un groupe piégeux, mais les Lionceaux de l'Atlas ont assumé leur statut. Victoires autoritaires contre l'Espagne (2-0) et le Brésil (2-1), puis défaite anecdotique face au Mexique (0-1) avec une équipe remaniée. La suite a confirmé la solidité du collectif : la Corée du Sud (2-1) et les États-Unis (3-1) ont plié avant que la France ne tombe aux tirs au but (1-1, 5-4).
La finale face à l'Argentine (2-0), la nuit dernière, a clos un tournoi maîtrisé de bout en bout. Grâce au doublé dans la première demi-heure de Yassir Zabiri, élu Ballon d'Or du Mondial, le Maroc a signé un titre historique, avec onze buts inscrits pour seulement quatre encaissés. Ce succès illustre une maturité collective rarement vue à cet âge. Aucun excès, aucune fébrilité, simplement une équipe sûre d'elle, équilibrée entre talents locaux et binationaux déjà aguerris.
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Les fondations d'un modèle durable
Depuis 2021, la Fédération royale marocaine de football a redessiné son architecture. L'Académie Mohammed VI et cinq pôles régionaux structurent la formation, tandis qu'un fonds national soutenu par des partenaires privés vise la certification de 5 000 éducateurs UEFA B d'ici 2028. La professionnalisation de la Botola et la stabilité des staffs complètent cette montée en gamme. Le Maroc s'est doté d'un système cohérent, pensé pour durer, qui relie toutes les catégories.
La diaspora s'est imposée comme un atout stratégique. Dix des vingt-deux champions du monde sont nés en Europe, détectés par une cellule spécialisée de six scouts qui mise sur la confiance plutôt que sur les promesses. Depuis la demi-finale du Mondial 2022, les candidatures affluent : jouer pour le Maroc est devenu un choix d'ambition. Cette ouverture, combinée à la formation locale, nourrit un cercle vertueux que chaque génération entretient à son tour.
Un statut à confirmer
La CAN 2025 arrive à un moment clé. Organisée à domicile, elle représente bien plus qu'un trophée attendu depuis 49 ans. Gérer la pression populaire, obtenir la libération des joueurs européens en pleine trêve hivernale et maintenir la fraîcheur d'un groupe jeune seront des tests majeurs. Gagner serait l'ultime validation d'un cycle parfaitement maîtrisé pour le premier africain à avoir atteint le dernier carré d'un Mondial avant de confirmer avec une troisième place aux JO de Paris.
L'après se jouera sur deux horizons. Le Mondial 2026 doit confirmer la présence du Maroc parmi les huit meilleures nations, tandis que la Coupe du monde 2030, coorganisée avec l'Espagne et le Portugal, offrira une vitrine décisive. Pour tenir jusque-là, il faudra stabiliser la gouvernance, renforcer la Botola et préserver la rigueur qui a bâti ce succès. Le titre U20 n'est pas une fin, mais le point de départ d'un Maroc qui veut durer.
Que pensez-vous du réveil du football marocain depuis quelques années ? Le Maroc peut-il devenir une place forte du football mondial ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» ...