FIFA : pourquoi Lassana Diarra réclame 65 M€ en dommages et intérêts ?
Ce lundi, l'ancien milieu de terrain Lassana Diarra a annoncé le dépôt d'une plainte contre la FIFA en réclamant 65 millions d'euros en dommages et intérêts pour l'atteinte portée à sa carrière par les règles, jugées illégales, de l'instance mondiale.

L'affaire Lassana Diarra n'a pas encore connu son verdict. En 2014, le Lokomotiv Moscou a dénoncé une rupture abusive du contrat de l'ancien milieu de terrain en lui réclamant 20 millions d'euros pour le préjudice subi. A l'époque, le Sporting de Charleroi avait renoncé à recruter le Français par crainte d'avoir à assumer une partie de cette somme, voire d'écoper de sanctions sportives qui peuvent aller jusqu'à l'interdiction de recrutement, par rapport aux règlements de la FIFA.
Depuis le Français s'est lancé dans un véritable combat pour contester des règles illégales. Et en octobre dernier, une étape importante a été franchie : la Cour de justice de l'Union européenne a donné raison à l'homme de 40 ans : les textes de la FIFA violaient les principes de l'UE en matière de libre circulation des travailleurs et de droit de la concurrence.
Une plainte déposée, 65 M€ réclamés !
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Après ce verdict, la FIFA a d'ailleurs provisoirement modifié sa réglementation sur les transferts des joueurs. Et de son côté, Diarra s'attendait à des négociations avec l'instance pour trouver un arrangement financier. Mais face à une situation toujours bloquée, le Tricolore a annoncé ce lundi le dépôt d'une plainte contre la FIFA devant la justice belge en réclamant 65 millions d'euros en dommages et intérêts pour l'atteinte portée à sa carrière par des règles jugées illégales. Si le préjudice initial était estimé à 10,5 millions d'euros, l'ex-international français a justifié cette demande pour compenser l'attente d'un dénouement dans cette affaire depuis 2014.
«J'ai attendu quelques mois avant de relancer la procédure nationale en Belgique, pensant que, notamment suite aux efforts en ce sens de FIFPRO Europe, la FIFA et la Fédération belge auraient au moins la décence de me contacter pour proposer un règlement à l'amiable du litige (c'était d'ailleurs le ton des messages que j'ai reçus de la FIFA). Cela n'a pas été le cas. C'est leur droit, mais cela reflète une culture persistante de mépris pour l'État de droit et pour les joueurs, malgré le message très clair envoyé par la CJUE. À mon grand regret, nous devrons donc une nouvelle fois nous expliquer devant les juges, car je n'ai pas d'autre choix», a fait savoir Diarra dans un communiqué officiel.
Diarra veut faire bouger les lignes
Avec cette nouvelle procédure, les tribunaux belges devraient livrer un verdict sous 12 à 15 mois. Soutenu par la FIFPRO, la FIFPRO Europe et l'UNFP dans son combat, Diarra veut servir de porte-parole pour défendre les droits des joueurs. «Je mène ce combat juridique bien sûr pour moi-même. Et si j'ai pu résister au rouleau compresseur FIFA, c'est parce que j'ai eu une belle carrière. Mais je l'ai aussi fait pour tous les joueurs moins connus qui n'ont pas les moyens financiers et psychologiques de défier la FIFA devant de vrais juges», a assuré l'ancien Parisien. Un litige qui risque bel et bien de marquer un tournant dans le monde du football.
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