OM : la saison des minots ?

Malgré une cote de popularité intacte, l'Olympique de Marseille n'a jamais été réputé pour la qualité de sa formation. Mais la saison à venir pourrait permettre à certains minots de tirer leur épingle du jeu sous les ordres de Roberto De Zerbi.

Robinio Vaz prêt à décoller à Marseille.

L'Olympique de Marseille n'a jamais été un club de formation. Si certains noms comme Samir Nasri, André Ayew ou Boubacar Kamara ont percé au Vélodrome, la plupart des talents formés au centre Robert-Louis-Dreyfus ont dû s'exporter pour briller loin de la Canebière.

Classée 15e centre de formation français par la FFF en 2024-2025, l'écurie phocéenne ne figure même pas parmi les 20 clubs européens ayant le plus de joueurs formés en activité dans les cinq grands championnats. Loin derrière Rennes, Lyon ou Monaco, Marseille peine à faire émerger durablement ses minots. Mais cette saison, le vent pourrait tourner.

De Zerbi, catalyseur des minots

Selon L'Équipe, trois jeunes issus du centre de formation ont retenu l'attention de Roberto De Zerbi durant la préparation estivale : Darryl Bakola (17 ans), Keyliane Abdallah (19 ans) et Robinio Vaz (18 ans). Tous sont déjà professionnels, déjà apparus en Ligue 1 ces derniers mois, et ont montré des choses intéressantes au cours des deux premiers matchs amicaux. Le premier, international U18, a affiché une étonnante lucidité dans le jeu. Le deuxième, repositionné piston droit, s'est distingué par sa vivacité et sa capacité de percussion. Quant au troisième, il a profité d'un creux dans la rotation pour se montrer efficace l'hiver dernier, avant d'être prolongé en avril jusqu'en juin 2028.

Ce trio n'a pas été promu par hasard. Depuis le début de sa carrière, le manager italien a régulièrement misé sur la jeunesse lorsque celle-ci répondait à ses standards. À Sassuolo, il a offert leur chance à Giacomo Raspadori et Manuel Locatelli. Au Shakhtar, il a révélé Mykhailo Mudryk. À Brighton, il a intégré Evan Ferguson, Facundo Buonanotte, Julio Enciso ou Valentin Barco dans le onze de départ à moins de 20 ans. À Marseille, entre l'enchaînement des compétitions, les départs de cadres comme Valentin Rongier (à Rennes) et Ismaël Bennacer (retourné à Milan), et un banc encore peu fourni sur certains postes, les ouvertures sont bien réelles pour les moins expérimentés.

Un virage à confirmer

L'échec marseillais en matière de formation ne date pas d'hier. Des talents, le vice-champion de France en a vu passer. Mais entre les départs précoces, l'absence de planification à moyen terme et une instabilité chronique sur le banc depuis plus d'une décennie, peu ont eu le temps de se construire durablement. Maxime Lopez a tout de même disputé 150 matchs sous le maillot olympien, mais il a dû partir à 22 ans pour poursuivre sa progression en Serie A, avant de revenir en Ligue 2 avec le Paris FC. Romain Alessandrini, lui, formé très jeune à l'OM, n'y est revenu qu'après s'être révélé ailleurs. La filière existe, mais reste fragile, périphérique, rarement priorisée dans les décisions sportives.

Aujourd'hui, le contexte évolue. Le Campus RLD est en pleine modernisation. Mehdi Benatia – lui-même formé à Marseille et révélé à l'étranger – affiche des ambitions claires, avec l'objectif d'intégrer des joueurs issus du centre de formation parmi les cadres à moyen terme. Des passerelles ont été mises en place avec Martigues et Nîmes pour fluidifier la post-formation sans départ forcé. Et surtout, De Zerbi est encore là. Pour la première fois depuis Rudi Garcia, un entraîneur marseillais va enchaîner deux saisons pleines. Cela permet d'installer une philosophie, de suivre les jeunes dans la durée, et de les intégrer dans un environnement stabilisé. Tout bénef' pour les minots.

Quelle saison pour les minots ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» …