Mercato : Sterling, le tournant d'une carrière

Au sortir d'une expérience complètement ratée à Arsenal, Raheem Sterling se retrouve à un tournant inattendu. Loin du statut de cadre qu'il incarnait à Manchester City ou en sélection, l'ailier anglais doit aujourd'hui envisager un départ de Chelsea vers un club de second rang pour espérer retrouver son niveau.

Raheem Sterling a manqué son passage à Arsenal.

Son nom évoque encore les années fastes de Pep Guardiola, les grandes chevauchées avec l'Angleterre et les statistiques d'un joueur de premier chapeau entre 2017 et 2022. Mais depuis son départ de Manchester City, Raheem Sterling s'enfonce dans un cycle de déclin, à peine ralenti par quelques éclairs de lucidité.

Prêté sans succès à Arsenal, évincé des plans de Gareth Southgate puis d'Enzo Maresca, il cherche désormais un nouveau point de chute. L'été 2025 n'est plus une simple étape mercato, mais bien le dernier virage d'une carrière qui file vers l'oubli si rien ne change.

Une trajectoire en pente douce

Le verdict chiffré est sans appel. En Premier League, Sterling tournait à près d'un but tous les deux matchs sous les ordres de Guardiola (0,49/match entre 2017 et 2022, 78 buts en 159 matchs). Depuis, le ratio a fondu à 0,20 (15 buts en 76 matchs), avec une saison 2024-2025 blanche à Arsenal : 0 but en 17 apparitions. Avec seulement 9 passes décisives délivrées en trois exercices (contre 60 en sept campagnes à City), l'impact global s'est effondré. Plus inquiétant encore : son statut. De fer de lance offensif, il est devenu un joker mal utilisé à Chelsea, puis une simple solution de banc chez les Gunners.

Les raisons sont multiples, mais convergent. Chelsea a changé quatre fois d'entraîneur en deux ans, sans jamais trouver de stabilité de jeu. Sterling, qui brillait par ses appels dans le dos et ses courses côté gauche, a souffert de circuits défaillants et d'un collectif mal huilé. À 30 ans, ses sprints se font plus rares, son explosivité en déclin. Le prêt à Arsenal, pensé comme une renaissance après deux années frustrantes à Stamford Bridge, a tourné court. Avec 496 minutes en championnat, il affiche le 21e temps de jeu de l'effectif de Mikel Arteta. Un symbole.

Le Mondial en ligne de mire

Une question se pose désormais : où peut rebondir un joueur qui n'a connu que le gratin européen (Liverpool, Manchester City, Chelsea, Arsenal), mais qui ne peut plus rivaliser avec Bukayo Saka, Phil Foden, Cole Palmer ou même Anthony Gordon ? Sterling va devoir descendre d'un étage. Et c'est peut-être exactement ce qu'il lui faut. Fulham, évoqué avec insistance, lui offrirait un cadre plus calme, un entraîneur en confiance, et un jeu de transition propice à ses qualités. Naples, de son côté, représenterait un pari plus risqué – loin des repères anglais et avec des exigences bien plus élevées.

Mais l'ironie du sort, c'est que le nouveau sélectionneur des Three Lions, Thomas Tuchel, est justement celui qui avait réclamé Sterling à Chelsea à l'été 2022. Ce lien personnel pourrait peser au moment des choix. Encore faut-il qu'il reste autre chose qu'un souvenir. Le parcours international de Sterling, interrompu brutalement après la Coupe du monde 2022 – il n'a plus été appelé depuis et a manqué l'Euro 2024 – ne reprendra que s'il retrouve de la constance, de l'impact et du volume. Son vécu en tournoi reste un atout. Mais sans rebond immédiat, il n'aura bientôt plus que son passé à offrir. Et à 31 ans, cela ne suffira plus.

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