Mercato : un chantier colossal pour Rennes
Au sortir d'une saison catastrophique, le Stade Rennais doit faire face à un été crucial pour rééquilibrer son effectif. Si la direction affiche un calme étonnant, les jours défilent dans ce mercato charnière...

Le Stade Rennais sort d'une saison à oublier. Douzièmes de Ligue 1 avec seulement 41 points, à 16 unités de Strasbourg, 7e, les Rouge et Noir ont sombré, plombés par plusieurs changements d'entraîneurs, mais aussi – et surtout – par un mercato estival catastrophique.
Une purge nécessaire après un naufrage estival
Les joueurs recrutés un an auparavant ? Albert Grønbæk (15 M€), Mikayil Faye (10,3 M€), Carlos Gomez (10 M€), Glen Kamara (10 M€), Henrik Meister (9 M€), Jota (8 M€), Leo Østigård (7 M€)… Sur près de 80 M€ investis sur le marché des transferts, presque tout a été raté. Pire : la majorité des recrues ont quitté le navire, souvent par la petite porte, parfois en prêt, parfois revendues à perte. Frédéric Massara, responsable de cette campagne désastreuse, a depuis pris la poudre d'escampette et trouvé refuge à l'AS Roma, où il succède à Florent Ghisolfi – parti rejoindre Régis Le Bris à Sunderland. Un symbole fort d'un club qui a reconnu s'être trompé sur toute la ligne.
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Face à ce constat, le discours tenu par Loïc Désiré tranche. «On a encore quarante joueurs sous contrat, on terminera à 22 ou 24.» Le nouveau directeur sportif affiche une volonté claire de dégraissage massif, dans un cadre budgétaire strict. L'erreur de 2024 ne doit pas se répéter. Le recrutement hivernal a d'ailleurs montré un tout autre visage : Seko Fofana (20 M€), Brice Samba (14 M€), Anthony Rouault (13 M€), Mousa Tamari (8 M€), Kazeem Olaigbe (5,25 M€) ou encore le retour concluant de Jérémy Jacquet, rappelé de prêt. Des profils ciblés, utiles et intégrés. Reste à savoir si Rennes saura reproduire cette précision en plein été, dans une période beaucoup plus agitée – et alors que plusieurs cadres sont déjà partis.
Des départs importants, aucune arrivée
Ce mercato d'été est, pour l'instant, surtout marqué par les départs. Adrien Truffert (13,5 M€), Lorenz Assignon (12 M€) et Azor Matusiwa (11,5 M€) ont quitté le club. Kyogo Furuhashi, recruté 12 M€ en janvier, est déjà reparti. Grønbæk aussi. Steve Mandanda n'a pas été prolongé. Résultat : le club a vu s'envoler une grande partie de sa colonne vertébrale sans encore la remplacer. À ce jour, la seule arrivée officialisée concerne Lilian Brassier, pour 12 M€, après six mois en prêt. Un bilan famélique. Le marché semble figé, et les pistes nombreuses (Merlin, Honorat, Gourna-Douath, El Ouahdi, Saint-Maximin, Plata...) ne se concrétisent pas. Plusieurs ont échoué, comme Idrissa Gueye ou Eldor Shomurudov. Et sur les dossiers avancés (Davitashvili), les exigences sont trop élevées.
Et pourtant, Habib Beye se veut rassurant. Ce jeudi, l'entraîneur rennais a refusé de céder à la panique en calmant le jeu devant la presse. «On sait où on veut aller. Il y a des opportunités qui s'ouvrent. Pas de précipitation» , a promis le technicien de 47 ans. Une ligne de conduite cohérente sur le papier, mais qui interroge au vu des besoins criants. Le club est attaqué pour d'autres joueurs (Kalimuendo, Salah, Kamara, Wooh), et il devient difficile d'envisager une reconstruction solide sans nouveaux renforts majeurs. Derrière la posture sereine, Rennes marche sur une ligne de crête. Car l'erreur n'est plus permise. Une nouvelle campagne ratée pourrait cette fois coûter beaucoup plus cher qu'une simple place en milieu de tableau.
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