À 51 ans, Nassim Akrour arrête sa carrière à contre-courant
Dans un football souvent éphémère, Nassim Akrour, 51 ans, a tracé une trajectoire à contre-courant. Discret, efficace, et surtout incroyablement endurant, l'attaquant algérien a incarné une certaine idée du professionnalisme.

Il est l'anti-football actuel à lui seul. Il n'a jamais fait la une des journaux, n'a jamais cherché à la faire d'ailleurs, mais il a marqué tous les clubs qu'il a traversés. Un instant de recul pour lui rendre hommage s'impose : à 51 ans, Nassim Akrour a décidé de prendre sa retraite, ainsi que l'attaquant algérien l'a confié au Dauphiné Libéré.
Un buteur hors normes
On peut commencer par beaucoup de choses, honorer le sportif qu'il a été par exemple, ses matchs (plus de 700) et ses buts (plus de 250). Qui peut se vanter de détenir le record de buts de trois clubs différents ? Akrour, lui, a réussi à marquer à jamais l'histoire d'Istres (73 buts) lorsque les Provençaux étaient un bon club de Ligue 2, de Grenoble (110 buts), d'abord dans la période dorée des Isérois, qui ont vécu deux saisons de suite en Ligue 1, puis dans un second temps lorsqu'il a fallu repartir des bas fonds du football français ; et enfin d'Annecy (41 buts), dans une aventure encore jalonnée de succès.
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Les supporters de l'Olympique de Marseille se souviendront qu'Akrour faisait partie de l'équipe grenobloise, alors en CFA, qui avait éliminé leurs protégés (3-3, 5-4 t.a.b.) en 32es de finale de la Coupe de France en 2015, alors qu'il avait déjà atteint les 40 printemps. D'autres se souviendront de ses apparitions (18 sélections pour 6 buts) avec l'équipe nationale d'Algérie, dont deux participations à la Coupe d'Afrique des Nations, en 2002 et 2004.
Mais sa longévité s'est manifestée autrement que par ces divers épisodes sporadiques. Entre ses 39 et ses 44 ans par exemple, Akrour n'a jamais terminé une saison de CFA (ou National 2) sans marquer au moins 11 buts, rappelant l'attaquant efficace et régulier qu'il avait été à partir de ses 26 ans - grande jeunesse ! - lorsqu'il s'était révélé en France et avait convaincu Troyes, alors en Ligue 1, de miser sur lui.
Un altruisme à toute épreuve
Autre qu'une ode à la longévité, la carrière d'Akrour est aussi un témoignage de générosité, expérience chambérienne à l'appui. Au sortir d'une nouvelle saison à 12 pions en N2 avec Annecy, il avait prêté main forte, à 45 ans et après quelques mois sans jouer, au club savoyard, en National 3. Il y aura passé six saisons, soit plus que ce qu'il avait escompté ; mais Akrour, c'est un grand coeur, un exemple, prêt à mettre son cas à part s'il faut aider.
«L'été dernier par exemple, j'avais dit à Chambéry que j'arrêtais ma carrière de joueur. Mais le président m'a appelé au mois de juillet et j'ai fait une saison de plus», a-t-il révélé dans les colonnes du DL. À tel point qu'Akrour, qui va entamer une reconversion d'éducateur au sein du FC Pays Voironnais, n'exclut pas de sortir de sa retraite si la situation l'impose. «Il ne faut jamais dire jamais. (...) Si le FCPV est en difficulté, je peux réfléchir aussi. De toute façon, les chaussures, je ne vais pas les ranger car je vais faire des passes aux enfants», a-t-il plaisanté. Légende silencieuse ? Joueur à contre-courant, pour sûr.
Quel souvenir conserverez-vous de la carrière de Nassim Akrour ? N'hésitez pas à réagir et débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» ...