Mercato : le gloubiboulga offensif de Chelsea
Intenable sur le marché des transferts, Chelsea a déjà bouclé la venue de cinq renforts offensifs depuis le début du mercato estival. Une fâcheuse habitude depuis l'arrivée de Todd Boehly et une question simple : pourquoi ?

À chaque mercato, Chelsea donne l'impression de tout recommencer à zéro. Depuis l'arrivée de Todd Boehly en mai 2022, le club anglais aligne les recrutements comme d'autres collectionnent les gadgets, sans cohérence apparente et sans logique de continuité. Résultat : une attaque saturée de profils, une addition vertigineuse et un projet sportif illisible.
L'ère Boehly a commencé sous le signe du grand chambardement et elle s'enfonce, trois ans plus tard, dans une fuite en avant permanente : 1,6 milliard d'euros de dépenses cumulées, hors bonus, dont près de 650 millions d'euros pour la seule ligne offensive. Un chiffre hallucinant qui interroge moins sur les moyens colossaux que sur la finalité : à quoi rime cet empilage sans fin de jeunes promesses, de coups marketings et de doublons ?
Tout pour l'attaque
Depuis l'été 2022, Chelsea a signé pas moins de quinze joueurs offensifs majeurs. Myhailo Mudryk (70 M€), Raheem Sterling (56,2 M€) et Noni Madueke (35 M€) pour commencer. Puis Christopher Nkunku (60 M€), Cole Palmer (47 M€) et Nicolas Jackson (37 M€). L'été dernier encore, le club misait sur Pedro Neto (60 M€), João Félix (52 M€), Marc Guiu (6 M€) ou encore un prêt coûteux pour Jadon Sancho (5,9 M€). Et la frénésie continue : João Pedro (63,7 M€), Jamie Gittens (60,4 M€), Liam Delap (35,5 M€), Estêvão (34 M€) ainsi que Kendry Paez (10 M€) sur le mercato en cours. Même Geovany Quenda, recruté en mars dernier pour 52,1 M€, attend son tour pour 2026.
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Sur cette liste, un seul nom est déjà reparti de Stamford Bridge : Sancho, retourné à Manchester United après un passage éclair plutôt réussi. João Félix et Sterling, eux, reviennent de prêt sans perspective claire. Nkunku ou encore Madueke, qui n'a pas démérité, sont annoncés partants, mais aucune offre n'a été déposée pour les sortir de ce bourbier londonien. Entre jeunes feux follets, prospects anglais et ailiers confirmés, les doublons se superposent dans un vestiaire où la hiérarchie devient impossible à établir. L'idée d'un groupe stable vole en éclats. Les coachs passent, l'attaque change, et la colonne vertébrale, elle, n'existe pas ou peu.
L'instabilité comme seul projet
Ce qui frappe, ce n'est pas seulement le montant de ces transferts, pour certains extrêmement élevés, mais l'absence de ligne directrice, mercato après mercato. Chaque été, chaque hiver, Chelsea réinvente son secteur offensif sans solder les erreurs du passé. Mudryk, trop tendre et même suspendu pour dopage pour une durée indéterminée, Madueke, trop irrégulier, Nkunku, trop fragile, rien n'est corrigé en interne, tout est recouvert par une nouvelle couche de noms. On accumule comme pour masquer le manque de vision collective, de plan tactique durable, ou de projet de formation abouti même si le jeune et prometteur Tyrique George a fait bonne impression ces derniers mois.
Dans cette confusion permanente, Enzo Maresca tente tant bien que mal de garder le cap. Boehly avait promis une révolution structurelle, il offre surtout une instabilité chronique, où le vestiaire se vide, se remplit et se chevauche sans jamais se poser. Derrière les chiffres mirobolants, Chelsea ressemble moins à un géant ambitieux qu'à un collectionneur compulsif que rien ni personne ne semble pouvoir arrêter. Et le pire, c'est que l'été 2025 n'est pas fini puisque deux mois de marché restent à couvrir. Combien de noms viendront encore saturer un secteur qui, faute d'idées claires, risque de coûter plus cher que jamais. Et surtout : pour quels résultats ?
Que pensez-vous de la frénésie dépensière de Chelsea pour son attaque ? N'hésitez pas à réagir et à débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» …