Manchester City : Ederson, le problème que Guardiola refuse de résoudre
Longtemps annoncé sur le départ, Ederson Moraes a décidé de rester à Manchester City. Dans une équipe en profonde mutation, remettre en cause le gardien serait pourtant salutaire. Surtout après une Coupe du monde des clubs ratée par le Brésilien.

Depuis son arrivée en 2017, Ederson (32 ans) a tout gagné avec Manchester City. Six Premier League, une Ligue des Champions, une mainmise nationale prolongée par une étoile continentale historique. Ses stats brutes restent solides : 311 buts encaissés en 372 matchs, 168 clean-sheet, un jeu au pied salué comme un modèle pour la génération actuelle. Et pourtant, le doute n'a jamais cessé de planer. Non pas sur son palmarès, mais sur sa capacité réelle à rester une valeur ajoutée, surtout quand la mécanique collective se grippe.
Derrière les chiffres rassurants se cache une vérité plus inquiétante : le Brésilien n'est plus un rempart dans les moments chauds. La finale contre l'Inter (1-0) en 2023 a masqué ses limites d'un arrêt héroïque devant Romelu Lukaku. Depuis, son autorité dans la surface s'effrite à mesure que l'équipe se recompose. La Coupe du monde des clubs a confirmé la tendance : dans une équipe mouvante, la cage reste figée.
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Ederson n'a pas changé
Protégé contre des adversaires modestes comme le Wydad AC (2-0) ou Al Aïn (6-0), Ederson a replongé dans ses travers dès qu'un vrai test s'est présenté. Face à la Juventus (5-2), il a offert l'égalisation à Teun Koopmeiners sur une relance hasardeuse, son point fort supposé. Ses sorties, parfois loin de son but, ont mis en danger une défense déjà privée de repères fixes. Un schéma qui s'est reproduit contre Al Hilal (3-4 ap).
Face à la formation saoudienne, l'Auriverde n'a sorti qu'un seul arrêt... menant au quatrième but de Marcos Leonardo. La comparaison avec son adversaire du soir, Yassine Bounou, est sans appel : une parade pour le Brésilien, onze interventions pour le Marocain, dont un réflexe stratosphérique pour écoeurer Savinho. Deux gardiens, deux mondes, et l'impression que le meilleur des deux ne joue pas dans le bon club.
Ces ratés ponctuels seraient anecdotiques dans une équipe qui tourne à plein régime. Mais Manchester City sort d'une saison irrégulière, orphelin d'un leadership défensif clair. Les doutes ne concernent pas seulement la ligne arrière, mais bien celui censé la guider. Là où Pep Guardiola change sans cesse de latéraux, de milieux, d'attaquants, Ederson reste intouchable. Et ce confort, paradoxalement, est devenu un problème.
Aucun contre-pouvoir
Car l'ancien de Benfica le sait : personne n'est là pour le bousculer sérieusement. Sa doublure, Stefan Ortega, n'a jamais inversé la hiérarchie. Solide mais trop tendre dans les moments qui comptent, l'Allemand n'a jamais donné l'impression de pouvoir s'imposer comme titulaire. Marcus Betinelli, arrivé cet été à 33 ans, n'est qu'une roue de secours supplémentaire, symbole d'un dossier non prioritaire pour le board. Résultat : aucune remise en cause réelle, aucun danger pour un joueur décrié mais toujours totem.
Et lui ne s'en cache même pas. «Mon avenir est ici» , a lâché le Citizen, balayant les rumeurs d'un départ malgré un flirt avec Al Nassr à l'été 2024. Sauf offre impossible à refuser, City repartira pour une saison de plus avec un gardien qui ne tremble plus… sauf quand il faut sauver l'essentiel. Dans un vestiaire où Guardiola prône l'adaptation constante, Ederson reste une zone intouchable, presque sanctuarisée. Une anomalie dans un marché où les gardiens ne manquent pourtant pas.
Marc-André ter Stegen, poussé vers la sortie par le FC Barcelone, ferait-il tâche dans cette équipe ? Quid de Giorgi Mamardashvili, qui va débarquer à Liverpool pour rester dans l'ombre d'Alisson Becker ? Après avoir dépensé près de 150 millions d'euros pour Rayan Aït Nouri, Rayan Cherki et Tijjani Reijnders, Manchester City doit-il encore casser sa tirelire pour un gardien en devenir à l'image de Lucas Chevalier ? Et si le vrai chantier se cachait là, derrière la ligne blanche, là où tout triomphe peut naître... ou s'effondrer ?
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