Lyon : le nouveau pari de Textor
Alors qu'une qualification pour la Ligue des Champions relève désormais du miracle, l'Olympique Lyonnais affiche toujours des comptes rouge vif, qui pourraient même virer à l'écarlate. Pour soulager les finances, le propriétaire John Textor espère convaincre ses partenaires de réinvestir.

Depuis que la frappe lointaine splendide d'Anass Zaroury a fini sa course dans la lucarne opposée de Lucas Perri et glacé le Groupama Stadium, dimanche lors du match Lyon-Lens (1-2), une actualité mortifère règne autour de l'Olympique Lyonnais.
Désormais 7es au classement et relégués à trois points de la 4e place à deux journées de la fin du championnat, les Gones se retrouvent très mal embarqués dans la course à la Ligue des Champions, et donc aux 50 millions d'euros (minimum) promis à ses participants.
Textor veut convaincre les actionnaires de mettre la main au portefeuille
Pour Lyon, il s'agirait d'un double échec. Sportif, bien sûr, mais surtout économique, à l'heure où la dette du club approche les 500 millions d'euros. En l'état, sans ce sésame pour la lucrative C1, impossible de voir l'OL, sous la menace d'une rétrogradation prononcée à titre conservatoire par la DNCG en novembre, réussir son entretien de fin de saison. Face à la crise, le propriétaire John Textor est attendu à Lyon dans les prochains jours et ne devrait pas repartir de sitôt.
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Selon L'Equipe ce mardi, le businessman américain profitera de son passage pour revoir l'organisation structurelle du club, et tenter de convaincre ses associés, Michele Kang (propriétaire de l'OL féminin) et Jean-Pierre Conte, de réinvestir dans le club. Un tel scénario avait déjà été envisagé au lendemain du verdict de l'organe financier fin 2024, et Textor affirmait que «nous avons de très riches actionnaires, personne ne laissera cette équipe être reléguée en mai prochain».
Ares pourrait reprendre le contrôle du club
Si les planètes ne s'alignent pas sportivement et que l'OL échoue effectivement à se qualifier en Ligue des Champions, que la situation économique n'évolue pas non plus, Lyon devrait, normalement, se voir reléguer administrativement en Ligue 2 en première instance. L'introduction de la holding Eagle Football à la bourse de New York et le rachat des parts de Textor à Crystal Palace sont toujours en standby, et même si l'OL a vendu pour 60 millions d'euros cet hiver et qu'Eagle a apporté 83 millions d'euros en cash pour rassurer la DNCG, à qui Textor avait promis une rentrée d'argent de 175 millions, l'Américain voit sa dette auprès d'Ares augmenter de manière exponentielle.
Au moment de racheter le club, Textor s'était fait prêter 500 millions d'euros par ce puissant fonds d'investissement. Or, d'après So Foot, les intérêts sont colossaux : ils varient de 12% à 19% chaque année. Toutefois, Ares ne devrait pas demander son remboursement avant l'échéance prévue en 2028, selon les propos du président lyonnais, en novembre. Cependant, si le groupe californien se montre trop inquiet pour son produit, il existe une possibilité pour qu'il reprenne la main sur l'OL. Ce qui ne serait pas forcément synonyme d'un maintien en Ligue 1, puisque la DNCG ne s'intéresse pas à la solvabilité du club. Cela empêcherait simplement l'OL de couler.
La réalité pourrait néanmoins différer de la vérité des faits. Même si les finances ne sont toujours pas au rendez-vous, l'OL a des chances d'être sauvé par son standing. Dans une période d'incertitude liée aux droits TV, la Ligue de football professionnel pourrait difficilement se passer d'un tel club en Ligue 1. Resterait donc à voir le traitement réservé vis-à-vis des autres écuries dans la même situation, à l'image de Reims, complète le journaliste Romain Molina. Cependant, pour maximiser les chances de l'OL de convaincre le gendarme financier du football français, un apport d'un investisseur semble incontournable, en l'absence de C1. De même que la vente des meilleures valeurs marchandes de l'effectif.
Quel avenir pour l'OL à court terme selon vous ? N'hésitez pas à réagir et débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» ...