Tottenham : l'effondrement silencieux
S'il est beaucoup question de Manchester United, Tottenham traverse une saison encore plus laborieuse. Les Spurs peuvent remercier la fébrilité des trois équipes du fond de la classe, qui lui évitent de jouer le maintien.
Moins médiatisé, car moins mythique que Manchester United, Tottenham part pourtant complètement à la dérive, lui aussi. Habitué au haut de tableau et régulièrement présent en Ligue des Champions, le club londonien vit un exercice 2024-2025 infernal.
Le constat après 33 journées est dramatique : battus par Nottingham Forest (1-2) lundi, les Spurs sont 16es de Premier League, ont déjà perdu 18 fois, et sont à 20 points des premières places européennes. Même les Red Devils, 14es, font mieux. C'est dire l'état de la crise…
La saison catastrophe en Premier League
En championnat, Tottenham évolue à un niveau affligeant, qui rend très lointaine une époque pourtant assez récente : le début du dernier exercice, lors duquel l'équipe développait un football spectaculaire sous les ordres d'Ange Postecoglou, fraîchement intronisé entraîneur. Une manière de jouer qui s'est peu à peu effritée, et totalement liquéfiée cette saison. Plus significativement encore ces dernières semaines : depuis le 22 décembre, les Spurs ont déjà perdu à 11 reprises en PL, pour seulement 4 victoires et 2 matchs nuls.
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De fait, s'ils sont tranquilles vis-à-vis du maintien, malgré leur très faible total de points (37) et leur calendrier complexe à venir, avec des déplacements à Liverpool, West Ham et Aston Villa, et les réceptions de Crystal Palace et Brighton, les Lilywhites le doivent à l'extrême faiblesse des trois équipes du bas de tableau, à savoir les trois promus du début de saison (Southampton, Leicester, Ipswich) qui vont rester dans l'ascenseur et revenir à l'étage inférieur.
Son est dans le dur
Il faut cependant avouer que Tottenham a longtemps et beaucoup joué de malchance. La formation du nord de Londres n'a jamais été épargnée par les pépins physiques tout au long de la saison. Tous les cadres sont passés par l'infirmerie, du gardien Guglielmo Vicario, aux défenseurs centraux Cristian Romero et Micky van de Ven, en passant par l'attaquant Heung-min Son.
Le Sud-Coréen est d'ailleurs l'ombre de lui-même : en 28 rencontres de Premier League, le capitaine des Spurs, prolongé jusqu'en 2026 en début d'année, n'a inscrit que 7 buts pour 9 passes décisives, alors qu'il avait marqué 17 réalisations et délivré 10 offrandes lors du précédent exercice. Le rendement du meilleur joueur de Tottenham, qui plus est meilleur buteur du championnat en 2022, résume assez bien un exercice galère que pourrait venir effacer un sacre en terre basque…
La saison sauvée par la C3 ?
En effet, l'analogie établie avec Manchester United est valable à plusieurs égards. En parallèle de leur saison calamiteuse en PL, les Spurs se sont aussi qualifiés dans le dernier carré de la Ligue Europa, après avoir écarté l'Eintracht Francfort (1-1, 1-0) en quarts de finale. En demies, ils affronteront les Norvégiens de Bodø/Glimt, inattendus à ce stade de l'épreuve. Et à ce moment de l'histoire, il ne fait aucun doute que Tottenham, moqué pour son manque de palmarès, mettra toute son énergie sur cette C3.
«Pour nous, même si nous comprenons que le championnat a été très, très décevant, la Ligue Europa nous offre une magnifique opportunité de réaliser quelque chose de spécial. Je pense que la meilleure préparation pour cela est de bien jouer les deux matchs qui précèdent», déclarait le coach Postecoglou après la qualification face aux Allemands. C'est déjà en partie raté. Mais cette petite phrase de l'Australien en début de saison reste d'actualité : «Je gagne toujours des choses dès ma deuxième année». En ligne de mire, Bilbao et une potentielle finale des cancres face à Manchester United... pour un éventuel premier titre depuis 2008.
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