Ballon d'Or : les anciennes gloires africaines sans pitié avec Carragher
Favori dans la course au Ballon d'Or 2025, Mohamed Salah n'aura pas besoin de remporter la prochaine CAN pour succéder à Rodri. Une erreur de jugement de Jamie Carragher qui s'est enfoncé dans une explication peu convaincante, provoquant la colère d'anciennes gloires du football africain.

Une sacrée maladresse. Au moment de commenter les chances de Mohamed Salah pour le Ballon d'Or 2025, Jamie Carragher s'est emmêlé les pinceaux. Pour le consultant de Sky Sports, l'ailier de Liverpool, en tant qu'international égyptien, part avec un handicap à cause de la CAN.
Une explication qui n'a pas convaincu ses deux compères, Rio Ferdinand et Micah Richards, d'autant que l'issue finale de la compétition africaine – du 21 janvier au 18 janvier 2026 au Maroc - n'aura aucun impact sur la récompense individuelle ultime puisqu'elle sera prise en compte pour l'édition 2026.
Les anciennes gloires égyptiennes énervées
Une sortie brouillonne qui a énormément fait parler en Égypte. Vainqueur de la CAN en 2008 et 2010 mais également finaliste en 2017, Ahmed El Mohammadi n'a pas raté l'ex-défenseur central de Liverpool. «Jamie Carragher ne connaît pas les grands tournois : il n'en a jamais gagné. La CAN est un grand tournoi. Je suis extrêmement fier de l'avoir remporté à deux reprises» , a alerté celui qui a terminé sa carrière à Aston Villa sur X. Une remise en place assez claire et loin d'être isolée pour la légende des Reds.
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Ahmed Hassan, recordman de sélections (184) avec les Pharaons et quadruple vainqueur de la CAN (1998, 2006, 2008, 2010), a lui aussi mis son grain de sel. «Je considère que ses propos sont racistes et qu'ils n'auraient jamais dû venir être prononcés» , a indiqué l'homme de 49 ans dans un communiqué. «J'assure que les interventions comme celles de Carragher, qui ne prennent pas en compte le mérite sportif ou à la performance technique, ont empêché Salah et d'autres stars africaines exceptionnelles de remporter le Ballon d'Or.»
Diouf sans pitié avec Carragher
La critique la plus acerbe est venue d'El Hadji Diouf. Ce n'est pas un secret, les deux hommes se détestent depuis leur passage commun à Liverpool (2002-2004). Le Sénégalais a profité de cette polémique pour démolir son ancien partenaire. «Les talents africains ont marqué de leur empreinte les ligues mondiales. Samuel Eto'o, Didier Drogba, Jay Jay Okocha, George Weah, Sadio Mané, Mo Salah, moi-même, El Hadji Diouf, et bien d'autres… Tu ne peux pas t'asseoir a la même table que ces noms africains. Toi le raciste Jamie Carragher, tu es qui pour t'en prendre a notre CAN ?» , a lancé Diouf dans des propos relayés par le site Senenews.
«La CAN est la fierte de l'Afrique» , a assuré l'ex-Lensois, finaliste malheureux de la CAN en 2002, qui est un peu plus monté dans les tours pour crucifier l'Anglais pour de bon. «Aujourd'hui en Afrique, tu prononces Jamie Carragher, les gens croiront que tu parles d'une marque de ketchup ou de moutarde. C'est donc normal que tu manques de respect au plus grand tournoi d'Afrique et a tous ces grands footballeurs africains qui ont apporte leur contribution au football mondial et a tout le continent. Tu as besoin de ca pour exister et te faire connaitre. Quand on n'a rien a dire, on la ferme.»
Les joueurs africains de plus en plus haut au classement
Dans le fond de son propos, Carragher a-t-il tort ou raison ? Depuis que les non-Européens peuvent prétendre au Ballon d'Or en 1995, avec le sacre de George Weah, seul lauréat africain, certains vainqueurs de la CAN ont été plus ou moins bien placés. Triomphant lors des CAN 2000 et 2002, Samuel Eto'o, alors à Majorque, était jeune pour prétendre à une position élevée. Les six gagnants suivants (Tunisie, Égypte à trois reprises, Zambie et Nigeria) n'avaient pas ou très peu de joueurs de stature internationale pour bien figurer. Il a fallu attendre 2015 et le sacre de la Côte d'Ivoire pour voir Yaya Touré se placer en 12e position. Le basculement de l'épreuve aux années impaires, sans Euro et Coupe du monde, a d'ailleurs favorisé l'Afrique.
Riyad Mahrez, vainqueur de la CAN en 2019, a atteint la 10e place (7e en 2016) avec une saison tout juste correcte à Manchester City. Sadio Mané, 4e en 2019, n'a été devancé que par un Karim Benzema stratosphérique en 2022, année où il a soulevé la CAN. Il convient néanmoins de rappeler que le Sénégalais a atteint la finale de la Ligue des Champions sur ces deux campagnes. Si Ademola Lookman, vice-champion d'Afrique, a fini 14e en 2024, Mohamed Salah a paradoxalement été absent du TOP 10 en 2017, lorsqu'il a atteint la finale de la CAN. Il a été 6e en 2018, 5e en 2019, 7e en 2021 et 5e en 2022. Avec un sacre continental dans la poche, il y a fort à parier qu'il sera bien plus haut, même si le Mondial 2026 pèsera plus lourd.
Que pensez-vous des propos de Jamie Carragher ? Comprenez-vous les réponses des anciennes gloires africaines ? N'hésitez pas à réagir et débattre dans la zone «Ajouter un commentaire» ...