Droits TV : Nasser, Labrune, Canal+... Caillot prend la parole
Démissionnaire de son poste de président des clubs de Ligue 1, Jean-Pierre Caillot a pris la parole en pleine crise des droits TV avec DAZN. Le patron de Reims, qui a notamment tenu à défendre Nasser Al Khelaïfi et Vincent Labrune, a glissé un petit mot à Canal+ pour tenter de trouver une solution pérenne.

C'est à nouveau la panique à la tête des clubs de Ligue 1. Alors que DAZN réclame 573 millions d'euros à la LFP, dont 309 millions d'euros pour «tromperie sur la marchandise» et 264 millions d'euros de réparation, France 2 a un peu plus mis le feu aux poudres en publiant une vidéo dévoilant des échanges très tendus entre les présidents des 18 écuries de l'élite lors d'une réunion houleuse, le 14 juillet dernier, concernant la gestion des droits TV.
Au coeur de ce feuilleton, le patron de Reims, Jean-Pierre Caillot, a rapidement pris la parole. «C'est un scandale que toutes ces choses sortent dans les médias. Ce qui est indigne, c'est que des gens aient mis publiquement cette réunion» , a pesté le principal intéressé dans un entretien accordé à la radio RMC. Une sorte d'introduction avant de rentrer dans les détails pour défendre certains de ses homologues pointés du doigt.
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J.-P. Caillot – «heureusement que Nasser Al Khelaïfi a fait un apport»
Parmi ceux-ci, Nasser Al Khelaïfi. Qualifié de «tyran» par John Textor, le président du Paris Saint-Germain a reçu le soutien de son partenaire champenois. «J'ai connu plusieurs chaînes comme C Foot. Quand on voit les difficultés de DAZN aujourd'hui... Ils font 500 000 abonnés. On n'en serait pas là si on avait lancé notre chaîne. Je me mets à la place des petits clubs de L1 et L2. Il fallait de la trésorerie. Ces 500 millions d'euros permettaient dans un premier temps de faire face. Et malgré ça, il faut que tous les propriétaires remettent de l'argent dans leur club. Heureusement que Nasser Al Khelaïfi a fait un apport» , a d'abord expliqué le dirigeant rémois.
Pour Caillot, l'intervention de Nasser a sauvé le football français d'une banqueroute. «Un conflit d'intérêt beIN-PSG autour de Nasser Al Khelaïfi ? Il y a eu des appels d'offres précédents avec une véritable concurrence. Nasser Al Khelaïfi faisait déjà partie du CA de la LFP, il s'est systématiquement mis en recul. Là, il n'a pas défendu le bifteck de beIN. Il a réagi avec ses mots. Il est choqué qu'on puisse lui en vouloir. Il amène, lui ou beIN, 140 millions d'euros. Je me demande à qui ça profite de faire sortir ça... Je crois qu'à un moment dans la visio, Nasser demande à ceux qui critiquent l'offre de beIN quelles sont leurs propositions» , a rappelé l'homme d'affaires.
Caillot défend Labrune
Autre acteur pris pour cible, Vincent Labrune. Largement critiqué ces derniers mois, le président de la LFP a été confortablement réélu en septembre dernier. Un point important pour Caillot. «Ma relation est toujours excellente avec Vincent, je n'ai aucun problème. Vous ne trouverez aucun enregistrement. Si tout le monde le considérait responsable, il ne fallait pas le réélire» , a insisté l'homme de 63 ans. «Vous voulez le tenir responsable de DAZN ? En quoi il est responsable ?» , a martelé le natif de Reims, alors que l'ex-président de l'Olympique de Marseille a entamé son premier mandat après l'accord obtenu avec Mediapro.
Concernant son salaire imposant estimé à 1,2 million d'euros qui a fait polémique, Caillot n'a pas voulu remuer le couteau dans la plaie. «Sa prime suite au contrat CVC et l'augmentation de son salaire ? Ça s'est passé à un autre moment. Il a revu son salaire à la baisse. A l'époque de CVC, il y avait un diffuseur, c'était il y a un an et demi, deux ans... Ça n'a aucun rapport. Moi, je suis plus choqué des gens qui ont touché des primes quand il y avait Mediapro. Dans une entreprise, quand un commercial ramène un dossier important, ce n'est pas illogique qu'il soit intéressé» , a rappelé l'entrepreneur français. «La prime de Labrune pour CVC ? Ça arrive quand les choses sont positives.»
Canal+, Caillot ne dit pas non
Alors que le verdict dans l'affaire opposant DAZN à la LFP sera rendu le vendredi 28 février, Caillot a évoqué la position de Canal+. Même s'il sait que la chaîne cryptée affiche une position radicale, il n'a pas hésité à faire passer un mot pour tenter de changer la donne. «Quand on observe ce qui se passe, je confirme que la situation n'est pas pérenne. Une fois qu'on a dit ça, on met qui ? Canal+ ne souhaite pas entrer dans des négociations. J'espère que Canal reviendra dans des conditions normales. Quand Canal diffusait la L1, c'était plutôt bien» , a soupiré celui qui a pris la présidence de Reims en 2004.
«J'espère qu'ils reverront leur position» , a embrayé Caillot, tandis que Canal+ préfère pour le moment mettre en avant d'autres produits, comme la Ligue des Champions, voire la Formule 1 ou le TOP 14. «Appeler Vincent Bolloré ? Je pense que vous nous prenez vraiment pour des nazes. Ce sont des choses qui peuvent se faire sans que ce soit rendu public. Vous pensez qu'on reste les deux pieds dans le même sabot ? Les gens qui font ça ont des clauses de confidentialité» , a terminé Caillot. Un travail de très longue haleine pour les principaux responsables du football français...
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