Reims : la sale semaine de Caillot

Pointé du doigt par Joseph Oughourlian dans le conflit opposant la LFP à DAZN, Jean-Pierre Caillot voit son équipe de Reims dégringoler en Ligue 1. Une semaine en enfer pour le président du club champenois, plus que jamais dans le dur.

Jean-François Caillot est dans le dur à Reims.

Il y a des périodes où toutes les décisions semblent bonnes. Celle de promouvoir Will Still après le court passage d'Oscar Garcia a été une des grandes réussites de Jean-Pierre Caillot. Puis il y a des périodes où l'exact contraire se passe. Le président de Reims se trouve en plein coeur de celle-ci. Au début, au milieu ou à la fin, seul l'avenir nous le dira. Une chose est certaine : le dirigeant du club champenois traverse une sacrée zone de turbulences.

La dégringolade qui ne s'arrête plus

Sur le plan sportif, son équipe ne répond plus et s'enfonce dans les abysses. Sur la deuxième moitiés des journées déjà écoulées, aucune formation n'est plus mauvaise que Reims. Avec onze matchs consécutifs sans la moindre victoire en Ligue 1, les partenaires de Junya Ito broient du noir. Ils restent sur trois revers de rang face à Nantes (1-2), l'Olympique Lyonnais (4-0) et Angers (0-1). Le dernier succès en championnat remonte à un déplacement au Havre (0-3), le 10 novembre, qui a suivi trois défaites à la suite. Sur les 22 points pris dans l'élite, 14 ont été récoltés après les sept premières journées. Un contraste saisissant.

Face au SCO, dimanche, les Rémois ont touché le fond. Devant un promu loin d'être enthousiasmant, le pensionnaire du Stade Auguste-Delaune – qui a pourtant réussi l'exploit de ne pas perdre ses deux matchs contre le Paris Saint-Germain – a absolument tout raté. Surpris avant la pause sur un coup franc de Farid El Melali, Reims a manqué un penalty par Oumar Diakité à l'heure de jeu. Deux joueurs entrés en cours de match avec une réussite contraire. Une rencontre durant laquelle le président a tiré la grimace tout du long, sifflé par ses propres supporters lors de ses apparitions sur l'écran géant.

Les messages clairs des supporters

Ces derniers n'ont pas hésité à déployer plusieurs banderoles pour afficher leur mécontentement. «Seule ambition de la direction : être champion de la DNCG» , pouvait-on lire dans les tribunes, ou encore «le trading a ses raisons que la raison ignore» . Un message pour critiquer le mercato hivernal, jugé à perte par les fans. Si Reims a été un des clubs français les plus actifs avec les venues de Mory Gbane (5 M€), Jordan Siebatcheu (4,5 M€), Malcolm Jeng (2,5 M€), John Patrick (1,5 M€) ou encore Hiroki Sekine (650 K€), les ventes d'Emmanuel Agbadou (20 M€) et de Marshall Munetsi (18 M€) à Wolverhampton ont sérieusement affaibli l'effectif.

Le patron du club a même eu droit à une banderole sur laquelle il est représenté en donnant une petite tape sur la joue de Vincent Labrune, sous-entendant que le président de la LFP ne devait son salut qu'au soutien indéfectible de certains dirigeants. Une image matérialisée par Joseph Oughourlian, critique à son égard dans la crise avec DAZN. «Je ne suis pas un laquais de Labrune mais juste un président qui se bat pour son petit club et l'intérêt général» , a d'ailleurs répondu l'homme d'affaires de 63 ans face aux accusations de son homologue lensois. Il en faudra probablement plus pour convaincre certains, de plus en plus proches de lui.

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