OM : Brassier, Wahi, les exigences du club... Les vérités de Benatia sur le mercato hivernal
Encore très actif lors du mercato hivernal, l'Olympique de Marseille a réalisé de nombreux mouvements cet hiver. Des joueurs comme Lilian Brassier et Elye Wahi sont même repartis six mois après leur arrivée. Pour L'Equipe, Medhi Benatia a fait le point sur ces ratés et les exigences de l'OM.

Avec plusieurs départs (Wahi, Brassier, Meïté, Koné) et arrivées (Luiz Felipe, Gouiri, Bennacer, Dedic), l'Olympique de Marseille s'est encore montré actif durant le mercato hivernal. Dans une longue interview accordée à L'Equipe, le directeur du football de l'OM, Medhi Benatia, est revenu sur ce mois de janvier animé.
Brassier, «ça n'a pas pris pour lui»
Le dirigeant marseillais a d'abord évoqué les volontés de l'entraîneur Roberto De Zerbi concernant le mercato : «Améliorer l'effectif, régler ce qu'on n'avait pas pu faire au mois d'août. Après, entre août et janvier, il n'y a pas eu de miracle, j'aurais bien aimé trouver 40 M€ cachés à la Commanderie et les investir. Dans la réalité, tu prévois des choses, tu fais sortir des joueurs pour lesquels tu as compris que ça n'allait pas passer, à l'image d'un Lilian (Brassier).»
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Recruté en prêt l'été dernier, Lilian Brassier est finalement reparti à Brest six mois après son arrivée avant d'être prêté à Rennes dans la foulée. Après son départ, le défenseur central a reconnu qu'il n'avait pas réussi à s'adapter assez rapidement aux attentes. «Il est arrivé à Marseille avec plein d'envie, ça n'a pas pris pour lui, il ne faut pas insister. Il n'y a pas de mauvais joueurs, il n'y a que des mauvais contextes» , a expliqué Benatia.
Un problème d'attitude pour Wahi ?
Comme Brassier, Elye Wahi n'a fait qu'un court passage à Marseille avant d'être transféré à Francfort. Le dirigeant olympien explique que l'attaquant a «certaines failles» et qu'il a eu du mal à s'adapter aux exigences de l'OM : «Je ne suis pas dans la police, je peux être là pour les joueurs, matin, midi et soir, ça ils le savent, mais je dois mettre un cadre, une discipline, un environnement de travail. Celui qui ne peut pas répondre à ça, je n'ai pas de problème à m'asseoir et trouver des solutions.»
Pour le remplacer, Marseille a recruté le Rennais Amine Gouiri. L'ex-international marocain l'assure, il ne s'agit pas d'un «panic buy» . «On savait qu'Elye allait être amené à partir depuis trois semaines, on a étudié beaucoup de profils, certains étaient inatteignables. Après, des observateurs font passer Amine Gouiri pour un "panic buy" , ce qui est faux, on sait ce qu'Amine peut nous apporter, et en vingt-cinq minutes, dimanche contre Lyon (3-2), on a tout de suite compris. (…) Tu as peut-être 12, 13 joueurs dans ta liste d'attaquants, tu l'étudies avec les scouts, le coach, et après tu prends la décision la plus juste.»
M. Benatia – «son caractère, tu ne le découvres qu'après la signature»
Pour le dirigeant phocéen, il y a toujours une part d'incertitude au moment de signer un joueur. Dans un club comme l'OM où la pression est forte, il est difficile de savoir si une recrue va réellement avoir le caractère et l'attitude nécessaires pour s'imposer. «Tu recrutes un joueur sur du scouting, par vidéo, en se déplaçant à des matchs, via des échanges téléphoniques, furtifs aussi dans un restaurant, par exemple... Son caractère, tu ne le découvres qu'après la signature. Au début, tout est beau, tout est rose. Mais quand le joueur commence à faire deux, trois matchs sur le banc, quand il te fait des réflexions parce qu'on lui demande plus, dans l'intensité, sur la rigueur, le travail, le sacrifice, la réaction au ballon perdu et qu'il répond : "C'est la faute de l'autre, pas la mienne, ou c'est le coach, etc.", là, tu te dis : ça va être plus compliqué que prévu pour en tirer le maximum» , raconte l'ancien défenseur central.
Et de poursuivre : «Dans les appels, la première chose que De Zerbi dit aux joueurs, c'est : "Donne-moi ton coeur, donne-moi ta tête, fais-moi confiance, suis-moi, et le reste ça viendra." La réponse : "Oui, oui, oui..." Si ça ne se traduit pas par des actes pendant des mois, on fait comment ? On fait semblant que tout va bien, parce qu'on les a choisis, parce qu'on ne veut pas se mouiller ? Nous, on a décidé de prendre des décisions pour améliorer les choses.» Quitte à faire partir des joueurs seulement six mois après leur arrivée. «Je n'ai aucune peur à le dire : pour certains, on continuera à passer pour un hall d'aéroport, mais on prendra la responsabilité de changer si l'attitude n'est pas bonne» , prévient Benatia. A l'OM, le curseur d'exigence a été élevé de plusieurs niveaux depuis quelques mois.
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