Chelsea : Maresca, forte tête

Nommé entraîneur de Chelsea après un sacre en Championship avec Leicester, Enzo Maresca fait l'unanimité chez les Blues. Entre ses choix tactiques et sa forte personnalité, le manager italien réussit pour le moment là où ses deux prédécesseurs ont échoué.

Enzo Maresca a redressé Chelsea.

Du courage et de la patience. Voilà les ingrédients nécessaires pour être entraîneur à Chelsea. Depuis Claudio Ranieri (2000-2004), aucun coach n'a tenu quatre saisons à la tête des Blues, pas même José Mourinho, Carlo Ancelotti, Rafael Benitez, Antonio Conte ou encore Thomas Tuchel.

Vestiaire difficile, stars capricieuses, le club londonien n'est pas le plus simple à manager, encore plus depuis l'arrivée de Todd Boehly. Et pourtant, Enzo Maresca réussit pour le moment un sans-faute.

Maresca dit ce qu'il fait et fait ce qu'il dit

Choisi à la surprise générale pour prendre le relais de Mauricio Pochettino, qui ne laissera pas un souvenir impérissable à Stamford Bridge, l'Italien, qui venait de remporter la Championship avec Leicester, a eu la bonne idée d'imposer sa patte d'entrée de jeu. Hors de question pour lui de se faire marcher sur les pieds, c'est lui et lui seul qui décide de qui doit jouer ou non. Alors, lorsqu'il choisit de ne pas compter sur Raheem Sterling, il n'hésite pas à le dire et même à le crier sur tous les toits, obligeant ainsi un des plus gros salaires du club à déménager quelques kilomètres plus au nord pour défendre les couleurs d'Arsenal. Il n'a également eu aucun remord à être favorable au départ de Conor Gallagher vers l'Atletico Madrid malgré le statut du milieu anglais.

Ses choix, l'ancien joueur du Séville FC n'hésite jamais à les justifier. Quand Enzo Fernandez bat de l'aile, il explique pourquoi il s'en passe. «S'il a moins de temps de jeu, c'est simplement parce que je trouve Moises Caicedo et Romeo Lavia en meilleure forme physique» , expliquait-il le mois dernier, avant de relancer l'Argentin. A l'issue du large succès à Southampton (1-5), mercredi, le Transalpin a félicité à sa manière Noni Madueke, buteur après une longue disette. «Noni Madueke doit comprendre qu'il doit bien s'entraîner tous les jours. Il doit être ambitieux. Il a marqué un but, il doit en marquer un deuxième et un troisième. Lorsqu'il marque, il est heureux et se relâche. Il doit aussi faire plus de passes décisives. Il doit travailler davantage car il peut être bien meilleur.» Franc du collier.

Un titre en fin de saison ?

Un tempérament de feu et une grosse confiance en ses capacités légitimés par les résultats de son Chelsea. Les deux dernières saisons, la formation britannique végétait dans le ventre mou à l'issue de la phase aller de la Premier League. Après 14 journées en 2024-2025, il occupe la 2e place, à 7 points du leader, Liverpool, avec le même bilan qu'Arsenal (8 victoires, 4 nuls et 2 défaites) mais avec la meilleure attaque (31 buts) et la quatrième meilleure défense (15 buts). Une progression très claire au niveau des résultats mais surtout dans l'expression collective, avec des joueurs qui ne manquent jamais l'opportunité de briller lorsqu'ils sont utilisés, à l'image de Christopher Nkunku (12 buts), Cole Palmer (9 buts et 6 passes décisives) voire Nicolas Jackson (8 buts).

De quoi en faire un candidat crédible pour le titre ? Maresca n'a pas voulu brûler les étapes. «Je pense que nous ne sommes toujours pas prêts à batailler avec Liverpool, Arsenal et Manchester City, et cela pour plusieurs raisons. Le fait que nous ayons battu Aston Villa ne change rien à cela» , indiquait-il après la raclée infligée à la bande à Unai Emery (3-0), dimanche. Si Chelsea a déjà pris la porte en League Cup, il reste un candidat crédible à une victoire finale en FA Cup mais surtout en Ligue Conférence, avec quatre succès nets pour ses quatre premiers matchs dans l'épreuve. S'il montre le même visage que celui affiché jusqu'ici, le club anglais aura toutes ses chances pour devenir le premier à être sacré en C1, en C3 et en C4. Un objectif que Maresca a forcément dans un coin de sa forte tête.

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