Géorgie : merci à l'UEFA... et à Sagnol !
Tombeuse de la Grèce (0-0, 4-2 tab), mardi, la Géorgie a décroché la première qualification de son histoire pour un Euro. Une performance historique permise grâce au système mis en place par l'UEFA avec la Ligue des Nations mais surtout au travail de Willy Sagnol.
On connaît l'identité du petit poucet de l'Euro 2024 : la Géorgie. Pour la première fois de son histoire, la nation du Caucase va prendre part à une compétition internationale.
Une sacrée performance pour une équipe qui a connu la plus large défaite de son histoire contre l'Espagne (1-7), le 8 septembre, avant d'enregistrer son plus large succès face à la Thaïlande (8-0), le 12 octobre. Et pourtant, ce n'était pas gagné.
La Ligue des Nations a redistribué les cartes
En effet, la Géorgie a terminé à la 4e place du groupe A des éliminatoires pour l'Euro avec seulement 8 points glanés sur 24 possibles. Une place loin d'être surprenante pour ce petit pays qui a dû croiser le fer avec un titan comme l'Espagne, une équipe sur la pente ascendante comme l'Écosse et une formation en quête de rédemption comme la Norvège. Mais alors, comment expliquer sa présence pour la compétition alors que seules les deux premières équipes de chaque poule étaient directement qualificatives pour l'Allemagne ? C'est simple : grâce au nouveau système mis en place par l'UEFA.
Durant la dernière campagne de la Ligue des Nations, la Géorgie a très nettement terminé en tête du groupe 4 de la Ligue C avec 16 points sur 18 possibles devant la Bulgarie, la Macédoine du Nord et Gibraltar. Une première place qui a assuré aux Croisés de jouer a minima les barrages pour l'Euro, au contraire de la Norvège, qui a fini devant dans son groupe de qualification mais qui a raté le coche dans la nouvelle épreuve annuelle de l'UEFA. Une assurance qui a probablement amené une certaine décompression alors que les partenaires de Khvicha Kvaratskhelia n'avaient disputé que trois rencontres durant les éliminatoires.
L'émotion de Sagnol
Avec l'avantage du terrain, la Géorgie n'a pas laissé passer cette chance unique d'apparaître en mondovision dans un peu moins de trois mois. Après avoir maté une surprenante équipe du Luxembourg (2-0), jeudi dernier, les Caucasiens ont su contenir la Grèce (0-0, 4-2 tab), mardi, pour aller chercher le précieux sésame. Une fin heureuse à Tbilissi, où la plupart des 44 000 spectateurs présents à la Boris Paichadze Dinamo Arena sont descendus sur la pelouse pour aller féliciter la bande à Willy Sagnol. Architecte de cette qualification historique, l'entraîneur français, qui affiche le meilleur ratio de victoires dans l'histoire de la sélection pour un coach avec au moins 20 matchs au compteur (45,83%, 11 succès en 24 matchs), était ému au coup de sifflet final.
«Dans le passé, certains (journalistes, ndlr) ont parfois pensé que j'aurais peut-être dû partir. C'est ce que j'essaie parfois de vous expliquer : si vous voulez atteindre quelque chose, il faut du temps. Dans le football, on ne peut pas tout changer en un mois ou en six mois. Il faut du temps. Toujours» , a d'abord glissé le vice-champion du monde 2006 face à la presse. «Je paierais pour ressentir ce que je ressens aujourd'hui, donc je suis heureux et je n'ai jamais pensé à partir. Même si vous me l'aviez demandé avant le match. Je me sens bien. Je me sens bien depuis trois ans, je suis entouré de gens extraordinaires et je pense que c'est le plus important.» Rendez-vous en juin contre la Turquie (18 juin), la République tchèque (22 juin) et le Portugal (26 juin).
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