Arabie Saoudite : la piqûre de rappel de Valdano

Reconnu pour ses prises de position marquées, Jorge Valdano estime légitime l'entrée de l'Arabie Saoudite dans le paysage footballistique mondial. Pour le champion du monde 1986, l'Europe n'a pas à donner de leçons au vu de son histoire dans l'économie du ballon rond.

Jorge Valdano n'a pas voulu critiquer l'Arabie Saoudite.

Jorge Valdano est un homme éminemment respecté en Argentine et en Espagne. D'abord car il a remporté la Coupe du monde 1986 aux côtés de Diego Maradona. Mais aussi parce qu'il a occupé plusieurs fonctions au Real Madrid, de joueur à directeur sportif.

Une riche expérience qui en fait un homme qui compte sur la scène internationale avec des prises de position souvent marquées. La dernière en date vaut d'ailleurs le détour.

Un tacle à l'Europe

Dans un entretien accordé à La Nacion, le Sud-Américain a évoqué l'entrée fracassante de l'Arabie Saoudite dans le paysage footballistique mondial. Pour le principal intéressé, l'Europe, qui demeure toujours la place forte du ballon rond malgré l'exode de nombreuses grandes stars vers le Golfe, n'a pas de leçons à donner. «L'Europe devrait se rappeler que c'est l'Arabie Saoudite des vingt dernières années en vidant tous les continents de leurs principaux talents» , a lancé l'homme de 67 ans pour le média argentin.

Pour Valdano, les Européens n'ont pas à se montrer arrogants vis-à-vis d'un pays où le football est largement apprécié par la population locale. «Eh bien, elle doit savoir qu'elle a maintenant un concurrent qui a deux droits légitimes : le premier, l'argent pour acheter, et le second, l'amour du football. Parce que l'Arabie Saoudite n'est pas le Qatar. C'est un pays qui aime profondément le football même s'il n'en a ni la tradition, ni l'expérience» , a jugé celui qui a porté les couleurs de l'Albiceleste à 23 reprises entre 1975 et 1990.

Valdano refuse de juger les joueurs qui partent en Arabie Saoudite

Selon Valdano, l'existence d'un tel acteur n'est pas surprenante et représente la suite logique du football business qui s'est largement étoffé sur le Vieux Continent. «Quoi qu'il en soit, c'est un pas de plus en avant dans la marchandisation du football» , a rappelé l'ex-joueur de Saragosse, qui a mis en garde sur la fuite des jeunes talents. «Il est facile de comprendre que Cristiano Ronaldo et Benzema fassent ce choix à ce moment de leur carrière. Mais Gabri Veiga, grand espoir du Celta, a également décidé de faire ce choix alors que sa marge de progression est encore importante.»

«C'est renoncer à la gloire pour de l'argent, oui» , a rajouté le double vainqueur de la Coupe UEFA, qui s'est bien gardé de porter un jugement à ce sujet. «J'ai entendu Toni Kroos dire que c'était dommage car un footballeur doit suivre sa vocation. Je comprends ce point de vue. Néanmoins, il faut se mettre à la place de ces joueurs lorsqu'une telle opportunité se présente à vous. Je ne peux pas me permettre de les juger sans avoir été dans cette position» , a terminé Valdano. D'ici le 20 septembre, date de clôture du marché saoudien, de nombreuses surprises pourraient bien avoir lieu...

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