Les Nantais se révoltent enfin vigoureusement et obtiennent leur seconde victoire de la saison à l'extérieur aux dépens de Sochaux (1-2). De quoi muscler un peu plus la fin du Championnat et privilégier les incertitudes de la course au maintien au lieu du «Knock-out» définitif ! Le point avec Maxifoot !

Ils étaient attendus au tournant. Les Nantais occupent la place de lanterne rouge avant d'entamer ce délicat déplacement à Sochaux. Une évidence se confirme à nos yeux au cours de cette rencontre. Rien ne sert de flirter avec la zone rouge pour relancer la machine, bien mieux prévaut d'occuper une des places de reléguable, pour déborder l'adversaire et retrouver les sensations de la victoire. Les Canaris se laissent dominer territorialement pour répondre par des accélérations fermes sur les ouvertures qui se présentent à eux. Une stratégie qui paie avec deux buts pleins de réalisme et d'audace, sans renier la défense. Les Lionceaux ne peuvent que constater plein de désarroi, avec une défaite inattendue au bout des quatre vingt dix minutes qu'ils ont majoritairement dominées.

Les temps forts et les buts

- Barthez détourne des poings une bonne tentative de Dagano. Des seize mètres, il ajuste une frappe enroulée qui porte toujours le danger au devant des cages nantaises (14').

- Contre toute attente, Nantes ouvre la marque à la suite d'un exploit individuel de Payet. De sa récupération de balle, il prend le meilleur sur Pichot, vient se replacer dans l'axe en débordant Bréchet et Afolabi. Au final, une frappe du droit que ne peut écarter Richert (0-1, 23').

- Sochaux dénote ses capacités de réactions immédiates, avec une jolie frappe croisée du gauche, signée Birsa, qui vient flirter avec les filets (25').

- Sochaux égalise sur un penalty accordé pour un tacle de Saidou sur Birsa. Santos opte pour la frappe à ras de terre au centre (1-1, 34').

- Peu de temps après la reprise, Nantes se donne de l'air. Payet ouvre en profondeur à destination de Keseru. Celui-ci se précipite vers le ballon. Les défenseurs sochaliens tentent maladroitement le hors-jeu. Keseru se retrouve seul à l'entrée de la surface face à Richert qui ne sait pas vraiment quelle option prendre. Le Nantais glisse une frappe impeccablement dosée et hors de portée du portier sochalien (1-2, 55').

- Les Lionceaux poussent sur l'accélérateur, avec une frappe tendue de Pitau que Barthez effleure suffisamment pour que le ballon file au-dessus de la transversale (55'). Puis le portier français se révèle encore impeccable sur une lourde frappe de Ziani qu'il claque en corner (69').

- Nantes joue toujours sur une stratégie de contres, sans trop reculer. Sur l'un d'eux, Payet vient placer une frappe croisée que Richert écarte avec sa jambe (70'). Nantes tient l'avantage jusqu'au terme de la rencontre.

Ce qu'il faut retenir de la rencontre

En Coupe de France, Sochaux a usé le PSG avec sa vivacité, son impact physique, sa percussion et sa technique de jeu. Face aux Canaris, on se retrouve relativement dans un cas de figure similaire. Sochaux se montre plus prompt que son adversaire et multiplie les accélérations et opportunités offensives. Sauf qu'en contre, la défense sochalienne se laisse surprendre par le réalisme adverse. Il en résulte une course contre le score que Sochaux ne maîtrise pas aussi bien. Dagano manque toutes ses occasions, alors que Santos ne réussit qu'une mi-temps à plein régime avant de se fondre dans la masse. Il ne porte plus assez le danger, contrairement aux moult tentatives des désormais classiques armes sochaliennes, à savoir Ziani et Isabey. Tous les deux ne mâchent pas leur travail et cherchent à créer le surnombre. Des intentions qui ne trouvent pas leur égal dans la réalisation. A côté de cela, la défense affiche un visage en demi-teinte, capable d'une grosse solidité à l'image de Bréchet ou Afolabi, mais aussi de se laisser piéger de manière assez outrageante. Du coup, Richert encaisse deux buts qui coûtent bien deux points.

Sacré Nantais qui tiennent à ne pas se morfondre seuls tout en bas du classement. Le moins que l'on puisse noter c'est d'admirer leur capacité à ne pas retomber dans leurs écueils en certaines circonstances bien délicates. L'ennui c'est que le visage présenté par les Canaris à Bonal risque de laisser de nouveau place très vite à celui des mauvais jours. En tous les cas, il y a au moins de quoi se réconforter de cette victoire à l'extérieur, loin d'être acquise sur le papier. A en observer la joie de Keseru après son but, les Nantais respirent mieux. Au niveau du collectif, un soulagement qui s'observe déjà défensivement à l'image du très imposant travail de Cetto. Il pousse vers le haut ses partenaires et rassure un Barthez, très efficace dans les grands moments (sauf sur le penalty). Il y aussi la volonté de Pierre de ne pas relâcher ses efforts, capable de bons replis défensifs et des tacles glissés intelligents. Hormis Fae sur l'aile droite, on a pu observer un milieu de terrain plus efficace, bien conduit à la baguette par Da Rocha et sur la gauche d'un Payet en forme étincelante. Revigoré, Nantes le semble donc, prêt à affronter d'autres défis encore plus déterminants pour l'avenir en Ligue 1.

Note du match 13/20

Rencontre bien agréable à observer avec de l'engagement, du mouvement et trois buts à la clé qui viennent agrémenter le spectacle. Sochaux (5e avec 40 Pts) laisse passer une opportunité de retrouver le podium. Nantes continue de se mêler à la lutte finale pour le maintien (19e avec 26 Pts). A ce rythme, la barre virtuelle des 43 Pts qui semble déterminer cette saison le cap de l'espérance, risque de sembler bien juste. Il va falloir bien se tenir. La lutte demeurera chaude jusqu'à son terme.

Ligue 1 J27
Sochaux 1-2 Nantes (1-1)
Stade Bonal
Arbitre : Monsieur Jaffredo
Buts : Santos (34’ s.p)/ Payet (23’), Keseru (51’)
Avertissements : Pichot (42’)/Faé (35’), Guillon (45’), Das Neves (81’)
Les équipes :
Sochaux : Richert, Tosic ; Bréchet, Afolabi, Pichot, Birsa (Grax, 63’), Ziani, Pitau, Isabey (N’Daw, 77’), Santos (Le Tallec, 88’), Dagano/Entraîneur : Alain Perrin.
Nantes : Barthez, Guillon, Pierre, Cetto, Das Neves, Payet (Oliech, 73’), Saidou, Da Rocha (Norbert, 80’), Fae, Keseru (Vainqueur, 90’), Diallo/Entraîneurs : Japhet N’Doram et Michel Der Zakarian.