On croyait avoir tout vu des Gones mais ils arrivent encore à épater la galerie. Au terme d'un véritable match d'entraînement, Juninho et sa bande ont calmé les ardeurs du dauphin lensois, dont il est difficile d'estimer la valeur réelle.

On appelle ça le réalisme. Privé de ballons au tout début de la rencontre, Lyon a attendu le premier coup franc de Juninho pour prendre l'avantage. Dès lors les Sang et Or, qui abordaient cette rencontre avec beaucoup d'ambitions, ont semblé baisser les bras. Trois nouveaux buts des Gones ont corsé l'addition. L'erreur d'arbitrage qui amène la deuxième réalisation lyonnaise ne doit pas servir à masquer le manque d'imagination du RC Lens en attaque et l'étonnante faillite mentale des joueurs de Francis Gillot.

Les moments forts et les buts

- But de Juninho, sur coup franc évidemment ! Le Brésilien tire de plus de 35 mètres, légèrement décalé à droite. Sa frappe flottante passe entre le premier poteau et Itandje, qui touche le ballon au passage (0-1, 24').

- Coup franc au point de corner droit tiré par Juninho. Malouda surgit au premier poteau et pousse le ballon au fond des filets de l'intérieur du pied. Les Sang et Or protestent : Clerc était tombé tout seul sur la faute qui offre le coup franc à leurs adversaires (0-2, 34').

- Troisième coup de pied arrêté de Juninho et troisième but : le coup franc du Brésilien, tiré de la droite, est repris par Malouda au point de penalty. Itandje repousse cette première tentative sur Cris, qui conclut en taclant du gauche (0-3, 52').

- Lyon s'amuse. Tiago lance Govou à droite de la surface. L'international tricolore centre aussitôt en retrait vers Juninho. Posté à l'entrée de la surface, l'homme du match trompe Itandje d'une frappe à ras de terre au premier poteau (0-4, 63').

- Une petite occasion artésienne, pour la forme : Demont s'infiltre dans l'axe entre Abidal et Bettiol avant de déclencher une frappe du gauche à l'entrée des seize mètres. Son tir ne passe pas loin de la lucarne de Coupet (78').

Ce qu'il faut retenir de la rencontre

Décisif lorsqu'il était entré en jeu face à Toulouse la semaine dernière, Jemaa a hérité d'une place de titulaire sur l'aile gauche. La technique du Tunisien n'a que très rarement compensé son manque de puissance. Aruna n'est jamais passé en un contre un. Il a tendance à en faire trop dans ses dribbles. Le rugueux Kovacevic a très bien commencé la rencontre en ratissant bon nombre de ballons mais il a abandonné le combat à 2-0. Comme souvent, Demont a été le Lensois le plus percutant : ses débordements côté droit apportent toujours quelque chose. Carrière ne pèse plus sur le jeu de son équipe depuis bien longtemps. Jussiê a eu quelques bonnes inspirations, hélas trop rares. Itandje a fait ce qu'il a pu sur le premier et le troisième buts adverses. Le reste de l'équipe, en particulier les joueurs axiaux, a couru dans le vide.

Privé de tous ses attaquants, Gérard Houllier a joué à l'apprenti sorcier : Malouda était aligné au poste d'avant-centre, soutenu par Källström à gauche et Clerc à droite. L'entrée précoce de Govou, un vrai spécialiste du côté droit, à la place de Clerc a permis à l'attaque lyonnaise de retrouver des automatismes. Malouda, dans un style de numéro neuf mobile «à la Wiltord» , a marqué un but. Quand Juninho est en forme, et c'était le cas ce soir, Lyon ne risque rien. Clerc a fait quelques maladresses mais l'une d'entre elles a offert un coup franc décisif à son équipe… Véritable mur en défense, Cris se permet maintenant de marquer à chaque match. Ecoeurant pour les autres… Difficile de ressortir d'autres individualités : chaque joueur semble être un pion d'échec ; leur mission, exécuter des coups prévus à l'avance. Govou, Tiago et Abidal ont fait un match excellent sans qu'ils paraissent s'employer.

Les réactions

Gérard Houllier, entraîneur de l'OL, au micro de Canal+ : «Grand bravo à mon équipe. On a fait preuve de sang-froid, de maîtrise et d'impact physique. J'ai demandé aux joueurs d'être meilleurs que l'an dernier. C'est le cas : on a battu Lille, Lens et Marseille, qui nous avaient posé des problèmes la saison passée.»

Daniel Cousin, attaquant sang et or, sur Canal+ : «On prend deux buts contre le cours du jeu, et il y a une erreur d'arbitrage sur le deuxième but. Après, ils ont des joueurs capables de garder la balle et de nous faire courir. On a joué avec la peur, on voulait peut-être trop bien faire.»

La note : 14/20

17 points : c'est l'avance que les Gones comptent désormais sur leur dauphin. Autant dire qu'ils sont champions. Le RC Lens a quant à lui raté l'occasion de distancer Lille et Saint-Etienne dans la course au podium.

Lens 0-4 Lyon (0-2) – Stade Félix Bollaert.
Arbitre : M. Duhamel

Buts : Juninho (23’, 63’), Malouda (34’) et Cris (52’) pour Lyon.

Avertissements : Cris (9’) et Govou (35’) pour l’OL, Ramos (34’) et Cousin (84’) pour Lens.

Lens : Itandje – Demont, Hilton, Coulibaly, Ramos – Kovacevic, Keita, Carrière (Cousin 46’) – Jussiê, Jemaa (Barul 73’), Aruna (Boukari 83’).

Lyon : Coupet – Réveillère (Govou 22’), Squillaci, Cris, Abidal –Diarra, Tiago, Juninho – Clerc, Källström (Bettiol 68’), Malouda (Ben Arfa 60’).

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