Bilan L1 - Lille
Par Julien Demets - 100% Clubs, Mise en ligne: le 28/06/2005 à 18h32
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Cette saison, une seule équipe aura contrarié Lyon dans sa conquête du titre de champion de France : il ne s'agit pas de l'OM, du PSG ou de Monaco mais bien du LOSC. L'équipe de Claude Puel, jeune et complémentaire, termine à la deuxième place d'un championnat dont elle fut l'une des principales attractions.

Les Dogues avaient conclu le championnat 2003/2004 à la 10ème place, après une belle remontée au classement durant la seconde partie de saison. Renforcés par les arrivées du gardien Tony Sylva ou de Milivoje Vitakic, et malgré les départs d'Eric Abidal, Benoît Cheyrou et Stéphane Pichot, ils ont continué sur leur lancée. Leaders au soir de la 1ère journée, les Lillois vont alterner périodes d'euphorie et petites baisses de régime tout au long de la saison, sans jamais descendre plus bas que la quatrième place.

Lille, incontestable deuxième

Malgré un premier succès contre Auxerre (1-0) à Villeneuve d'Ascq, les coéquipiers de Philippe Brunel vont plutôt mal débuter leur championnat. Après quatre journées (une victoires, un nul et deux défaites), ils ne sont que treizièmes. La victoire obtenue face à Nice la semaine suivante (1-0) va sonner le réveil lillois, qui vont signer huit victoires en neuf journées. La fin des matches allers va être plus difficile, avec cinq matches nuls entre le 14ème et le 19ème épisode du championnat. Néanmoins, à la trêve, les hommes de Claude Puel tiennent leur deuxième place. Après avoir infligé à l'OL son premier revers cette saison en L1 le 23 janvier (2-1), le LOSC va connaître un nouveau passage à vide : sept nuls et une défaite en huit rencontres. Fin mars, Sylva et les siens ne sont plus que quatrièmes, Marseille et Monaco étant passés devant. L'écrasant succès face à Istres (8-0) lors de la 31ème journée va une nouvelle fois relancer la machine nordiste, vainqueur de six de ses huit derniers matches.


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Au final, Lille termine deuxième avec 67 points (18 victoires, 13 nuls, 7 défaites), à 12 longueurs des Lyonnais. L'AS Monaco, troisième, compte quatre points de moins. Sur trente-huit journées, les Dogues ont occupé l'un des deux premières places à vingt-six reprises, preuve de leur régularité. Avec 52 buts inscrits, le même total que les Monégasques, ils possèdent également l'attaque la plus efficace de L1 derrière celle de l'OL. La défense lilloise n'est pas en reste puisqu'elle n'a encaissé que 29 buts. Là encore, seuls les champions de France ont fait mieux. Au vu de ces statistiques, l'équipe de Claude Puel est bien l'incontestable deuxième de Ligue 1. La victoire obtenue face à Lyon au Stadium Nord à l'occasion de la 22ème journée, alors qu'aucun autre candidat au titre n'est venu à bout des Gones, en est une nouvelle illustration.

Les satisfactions : l'effectif tout entier, mention pour Brunel

Adepte du turn-over, Claude Puel a pu compter toute l'année sur une vingtaine de joueurs de niveau quasiment équivalent. En défense, par exemple, Tavlaridis, Vitakic, Plestan ou Schmitz ont tour à tour pris place dans l'axe, Chalmé, Angbwa et Tafforeau se partageant les flancs. Les remplacements opérés par le coach nordiste n'ont pas entravé le rendement de l'équipe. A ce petit jeu, certains jeunes se sont révélés. Nicolas Fauvergue et Kevin Mirallas, deux jeunes attaquants cantonnés au banc de touche, ont endossé le costume de héros dès que Puel a fait appel à leurs services : le premier a inscrit le but de la victoire lors du derby face à Lens le 16 avril (2-1), le second a permis de battre Paris lors de la 35ème journée (1-0). On ne soupçonnait pas une telle richesse dans l'effectif lillois. Le LOSC peut en outre se targuer d'avoir proposé l'un des jeux les mieux léchés de L1. Dans un championnat de plus en plus hermétique, les Nordistes ont privilégié les actions construites au jeu de contre-attaque. Ce n'est pas un hasard si c'est l'équipe qui a marqué le moins de buts sur coups de pied arrêtés (hors penalties).

Concernant les prestations individuelles, les satisfactions sont nombreuses : Philippe Brunel, capitaine au pied gauche d'une rare précision, et l'infatigable Christophe Landrin, quittent le Nord par la grande porte après leur meilleure saison au club. Le rapide Moussilou, auteur de 12 buts, est devenu l'un des numéros 9 les plus en vue de Ligue 1, même s'il doit encore parfaire sa finition. Jean Makoun a régné sur le milieu de terrain. Tavlaridis et Sylva font quant à eux partie des meilleurs joueurs de notre championnat. Au milieu de terrain, Stéphane Dumont et Mathieu Bodmer font figure de révélations de l'année, même si le second a baissé le pied en 2005. Les recrues Vitakic et Schmitz ont bien rempli leur contrat. Grégory Tafforeau ou Geoffrey Dernis ont assumé leurs tâches avec une sûreté jamais démentie.

Les déceptions : un manque d'expérience certain

Difficile de trouver des faiblesses à une équipe qui boucle son championnat à la deuxième place. La principale carence de l'effectif lillois est aussi une de ses qualités : sa jeunesse. En effet, si enthousiastes ou forts physiquement qu'ils soient, les Dumont (22 ans), Bodmer (22 ans), Plestan (23 ans) ou Makoun (22 ans) ne jouissent pas d'une grande expérience. La plupart ont fait leurs premiers pas en L1 la saison dernière et ne sont devenus titulaires qu'en début de saison. C'est sans doute ce manque de vécu qui explique les mauvais résultats enregistrés lors des matches importants. Certes, les Dogues ont battu Lyon au match retour, mais ils ont cédé deux fois face à l'OM, longtemps leur adversaire principal pour la deuxième place, et lors de la «finale pour la deuxième place» face à Monaco le 1er mai. Des défaites finalement sans conséquence pour le rang de dauphin, mais qui auront sûrement privé les coéquipiers de Makoun du titre. L'irrégularité de l'équipe fait également désordre : difficile de prétendre au titre quand on aligne huit matches sans victoires entre la 23ème et la 30ème journée... Ces «creux» ont coûté cher lors du décompte final.

Du point de vue individuel, seules les performances du meneur de jeu Milenko Acimovic ont vraiment déçu. Ses qualités techniques ne sont pas remises en cause, mais il a rarement pesé sur le jeu de son équipe lorsque Claude Puel a fait appel à lui. Il n'a pas non plus brillé sur coup de pieds arrêté, un secteur dans lequel il est pourtant capable d'exceller. L'attaquant Peter Odemwingie n'a pas montré tout ce qu'on attendait de lui. Le Nigérian n'a inscrit que quatre buts en 22 apparitions, dont 11 en tant que titulaire. Son intégration a été lente et, même si ses prestations ont gagné en consistance au fil de la saison, il est désormais menacé par Fauvergue, vainqueur du tournoi de Toulon avec les Bleuets il y trois semaines, ou Mirallas pour le statut de deuxième attaquant derrière Moussilou.

Le plus difficile commence

Pour encadrer une équipe jeune, surtout en Ligue des Champions, Lille a besoin de joueurs d'expérience. Or le club en a déjà perdu deux, et non des moindres : le capitaine Philippe Brunel a rejoint Sochaux, et son pendant côté droit Christophe Landrin portera désormais le maillot du PSG. Claude Puel a conscience de cette carence et souhaite s'attacher les services de «gars expérimentés qui apporteraient quelque chose à l'équipe» . Deux Suisses ont posé leurs valises dans le Nord : le premier, Daniel Gygax, était milieu droit au FC Zurich. Le second, Stephan Lichtsteiner, arrive en provenance de l'autre club de Zurich, le Grasshopper. Il occupera le flanc droit de la défense. Ces arrivées suffiront-elles à pallier les départs ? Le président du LOSC Michel Seydoux ne semble pas s'en inquiéter, préférant miser sur l'expérience et le solidarité du groupe déjà formé plutôt que sur l'apport d'éventuelles recrues : «Il faut garder l'état d'esprit, le reste on s'en fout.»

Là encore, l'incertitude règne. On a déjà vu des équipes non-favorites réussir d'excellentes saisons sans que personne ne s'y attendent. Rares sont celles qui ont confirmé. L'effet de surprise ne jouera plus en leur faveur. Comment ceux-ci gèreront l'effervescence inhérente à une participation à la Ligue des Champions ? Claude Puel n'a pas la réponse : «Est-ce que les ego resteront les mêmes ? On le saura en début de saison.» Si les Dogues conservent le mordant et l'enthousiasme qui étaient les leurs l'an passé, ils auront alors toutes les chances de bien figurer en C1, et de confirmer en championnat leur parcours en 2004/2005.

Alors que personne ne les attendait si haut, les Lillois ont réalisé une brillante saison couronnée par une deuxième place en L1 inespérée. Composée en majeure partie de jeunes joueurs, l'équipe de Claude Puel a désormais tout l'avenir devant elle. A condition de bien gérer le départ de certains cadres, et la pression nouvelle qui entoure le vice-champion de France.



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