Bilan L1 - Lens
Par Julien Demets - 100% Clubs, Mise en ligne: le 15/06/2005 à 23h16
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Fort d'un recrutement impressionnant, le RC Lens espérait jouer un rôle majeur dans la course au titre. Mais les Sang et Or, faute de constance et d'efficacité, sont une nouvelle fois passés à travers, concluant cette saison 2004/2005 à une peu glorieuse septième place. Le remplacement de Joël Muller par Francis Gillot fin janvier aura un peu relancé la machine lensoise, mais pas suffisamment pour atteindre les objectifs fixés par le président Gervais Martel.

L'été dernier, Gervais Martel avait clamé son ambition de «jouer la Ligue des Champions deux fois d'ici 2009» . Pour y parvenir, le président du RC Lens avait recruté le Lyonnais Eric Carrière, triple champion de France en titre et promu capitaine de l'équipe. Jérôme Leroy, qui sortait d'une très bonne saison avec Guingamp, et le Bastiais Alou Diarra l'avaient suivi. En attaque, l'entraîneur nordiste Joël Muller pouvait désormais compter sur le buteur Daniel Cousin, auteur de 11 buts avec Le Mans en 2003/2004. Le Nantais Nicolas Gillet, le Parisien Eric Cubilier et le Bastiais Vitorino Hilton avaient également posé leurs valises dans le Pas-de-Calais pour étoffer le secteur défensif. Oubliés les départs de Moreira, Song ou Bouba Diop avec une telle équipe ! Malheureusement, après un bon début, Itandje et les siens vont s'effondrer et même frôler la zone rouge durant l'automne. Le sursaut final n'aura fait qu'attiser les regrets des supporters.


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L'automne en chute libre

Tout avait bien commencé pour Lens : après trois journées, soit deux victoires face à Saint-Étienne (3-0), à Istres (2-0) et un nul à Toulouse (0-0), les hommes de Joël Muller occupaient la première place du classement et n'avaient pas encaissé le moindre but. Un feu de paille, qui s'éteindra aussi rapidement que les dernières lueurs de l'été. Entre la 4ème et la 16ème journée, les Sang et Or vont aligner quatre défaites et sept matches nuls. Cela correspond à plus de trois mois sans le moindre succès ! Seizièmes de L1 fin novembre, les coéquipiers de Seydou Keita vont retrouver le goût de la victoire à Sochaux (2-1), raccrocher le dixième rang en décembre, puis sombrer à nouveau au retour de la trêve après trois revers consécutifs face à Istres (0-1), à Monaco (2-0) puis contre Caen (0-1) à l'occasion du premier match de Gillot à la tête de l'équipe. En début de saison, le jeu lensois était agréable, bien construit, et seul un manque criant de réalisme expliquait les résultats médiocres du champion de France 1998. Mais au coeur de l'hiver, il ne reste plus rien : les joueurs semblent perdus sur la pelouse et seul Jérôme Leroy apporte un peu de percussion. En lançant Francis Gillot à la place de Joël Muller, Gervais Martel espère un électrochoc...

...Et l'électrochoc a lieu : jusqu'en mars, les hommes de Francis Gillot vont remporter cinq matches et ne concéder qu'un nul et une défaite (2-1 à Marseille, 29ème journée). «Cette série nous a permis de sortir un peu la tête de l'eau» , résumait alors le technicien sang et or, constatant que «le premier relégable est maintenant à dix points» . Grisé par ces résultats en net progrès et une neuvième place à la clef, le staff avoue à l'époque viser la sixième place. «Et pourquoi pas la cinquième ?» ajoutait même Eric Carrière, espérant décrocher un billet pour la Coupe UEFA. Une légère stagnation au mois d'avril mettra fin à l'ambition de l'ancien Lyonnais. Toutefois, au prix d'une ultime victoire face à Toulouse (1-0), le RC Lens finit septième avec 52 points, son meilleur classement de la saison depuis la quatrième journée. Le club du président Martel possède la huitième attaque de l'élite (45 buts inscrits), un score décevant quand on pense aux noms alignés dans ce secteur. La défense s'en est un peu mieux tiré avec 39 buts encaissés, le sixième meilleur total du championnat. Solides à Bollaert, malgré quelques faux-pas inattendus, les coéquipiers de Nicolas Gillet ont davantage peiné hors de leurs terres (16 points pris). Des statistiques qui reflètent le jeu conquérant mais inefficace de l'équipe.

Les satisfactions : Jérôme Leroy a surnagé

Jusqu'à mi-championnat, les résultats moyens du club découlaient plus du manque de réalisme de ses attaquants que d'une véritable faillite collective. Positionnée en 4-4-2 mais avec un milieu de terrain en losange, avec le seul Alou Diarra à la récupération et Eric Carrière en numéro 10, l'équipe de Joël Muller montrait un visage offensif. Peu d'équipes se sont procuré autant d'occasions que les Sang et Or ! Ainsi, malgré son championnat en demi-teinte, l'équipe de Bollaert peut au moins se targuer d'avoir essayé, et de ne jamais avoir privilégié les tâches défensives comme le font désormais la plupart des équipes de notre championnat. A cet état d'esprit conquérant il faut ajouter, au rang des satisfactions de la saison, l'intronisation réussie de Francis Gillot. Les qualités d'entraîneur de Joël Muller ne sont pas mises en cause mais dans une équipe qui n'avance plus, à défaut de pouvoir changer tous les joueurs, l'arrivée d'un nouveau coach peut se révéler payante : Gillot a apporté un peu d'oxygène à un groupe qui étouffait, et permis une amélioration certaine de ses résultats.

L'ailier droit Jérôme Leroy, acheté à Guingamp, est la grande satisfaction du recrutement effectué cet été par Gervais Martel. Dans une équipe au jeu parfois trop posé et axial, l'ancien Parisien fut le seul à faire preuve de percussion. Vif, technique et bon centreur (9 passes décisives), le natif de Béthune s'est également distingué dans un rôle de meneur d'homme qu'on ne lui prêtait pas. C'est donc tout naturellement qu'il a hérité du brassard de capitaine lorsque Gillot a pris les commandes. Seydou Keita avait réalisé un très bon début de saison, comme en témoigne son doublé de la 2ème journée face à Saint-Etienne. Mais, promené à des postes inhabituels pour lui (milieu défensif par exemple), il a eu plus de mal à s'imposer par la suite. Alou Diarra a quant à lui connu ses premiers galons d'international, un statut que certains lui contestent. Sa puissance n'a pourtant échappé à personne. Hélas, à Lens, il était un peu seul pour assurer les tâches défensives... Olivier Thomert a occupé les postes d'avant-centre et d'ailier gauche avec la même aisance technique et physique. Nicolas Gillet a tenu bon à l'arrière.

Les déceptions : plusieurs recrues n'ont pas tenu leurs promesses

Vu leur domination, Cousin et les siens auraient dû gagner bien plus souvent. Un manque de réalisme criant les en a empêchés. Jouant de malchance, c'est vrai, mais aussi de maladresse, les avants lensois ont parfois offert de véritables démonstrations d'occasions ratées. Le match nul concédé à Felix Bollaert contre le PSG (2-2) pour le compte de la 7ème journée, et celui face aux Ajacciens deux semaines plus tard (1-1) auraient dû être des succès, tout comme la lourde défaite à Auxerre (3-0) en octobre face à un Fabien Cool étincelant. Les chiffres reflètent cette carence offensive : John Utaka est le meilleur buteur de son équipe avec 12 buts, mais la plupart de ses réalisations ont été inscrites en fin de saison, alors que le championnat était déjà joué. Daniel Cousin et Olivier Thomert culminent à 9 et 6 buts. La défense n'a pas non plus offert toutes les garanties : malgré des prestations acceptables sur la durée du championnat, elle a parfois craqué, comme à Auxerre (3-0), Bastia (3-1) ou contre Saint-Etienne en Coupe de la Ligue (0-3).

Venu à Lens avec trois titres de champion de France en poche, Eric Carrière s'est vu confié dès son arrivée le brassard de capitaine. Mais face aux rudes défenseurs adverses, le meneur de jeu au physique fluet a eu du mal à exister. Sous l'ère Gillot, il a non seulement perdu son brassard mais également sa place de titulaire indiscutable. Daniel Cousin, premier concerné par le manque de réalisme de son équipe, avouait au mois de novembre traverser «le pire moment de [sa] carrière» . Auteur finalement de 9 buts, l'ex-Manceau n'aura pas été le buteur providentiel que Lens se cherche depuis plusieurs saisons. Même Charles Itandje, pourtant très bon depuis son intronisation en tant que titulaire en 2002, a commis ses premières grosses erreurs cette année. Quant au défenseur brésilien Hilton, il n'a pas retrouvé en 2005 le niveau qui était le sien en début de saison, avant qu'il ne se blesse. Notons que la recrue du mercato, le Brésilien Jussiê, a d'abord été transparent avant d'apporter une touche de subtilité dans un secteur offensif accaparé par les géants (Thomert, Cousin...).

La saison prochaine, plus droit à l'erreur !

Depuis le championnat 2001/2002, qu'ils avaient terminé à la 2ème place, les Lensois restent sur trois exercices décevants : 8èmes en 2003 et 2004, le club de Gervais Martel n'est pas parvenu à redresser la barre cette année malgré un recrutement conséquent. S'il veut tenir son pari de disputer deux fois la Ligue des Champions d'ici 2009, le président sang et or n'a plus droit à l'erreur. Faut-il changer l'équipe ou continuer à faire confiance au même groupe, en espérant que les automatismes se soient renforcés au fil des matches ? Ni l'un ni l'autre : au vu des premiers jours de l'intersaison, les dirigeants lensois semblent vouloir procéder par retouches. La première recrue s'appelle Yohan Demont, 27 ans, en provenance d'Ajaccio. Ce joueur explosif peut couvrir tout le flanc droit et devrait prendre la place de Cubilier, de retour à Monaco. Autre recrue, le Tunisien Issam Jomaâ, âgé de 21 ans. Cet attaquant de l'Espérance Tunis dispute actuellement la Coupe des Confédérations avec sa sélection.

Les dirigeants du RC Lens ont mis leur veto à tout départ de Jérôme Leroy en dépit de l'intérêt de l'OM. Il n'ont toutefois pas retenu John Utaka, parti à Rennes pour quatre ans et plus de six millions d'euros. Le Nigérian aura une fois de plus fait débat cette année : transparent pendant six mois, il a terminé la saison en boulet de canon, inscrivant 8 buts lors des dix dernières journées, dont un superbe triplé face à... Rennes au Stade Bollaert (5-2) il y a un mois. Pour remplumer son secteur offensif, en plus de Jomaâ, le club rêve de s'attacher les services de Dindane, l'Ivoirien d'Anderlecht, dont le nom a déjà été murmuré à Paris ou Lyon depuis un an. Dernier dossier épineux, celui d'Alou Diarra : les dirigeants pas de calaisiens souhaitent conserver leur milieu récupérateur mais le FC Liverpool, à qui il appartient, n'est pas enclin à le lâcher. S'il venait à partir, le Racing tenterait d'inclure Salif Diao dans la transaction. L'ancien Sedanais, peu utilisé outre-Manche, verrait d'un bon oeil un retour en France, à 28 ans. Mais nous n'en sommes qu'au stade des rumeurs...

Voilà trois ans que, malgré ses ambitions européennes, le RC Lens termine dans le ventre mou de Lique 1. Après cette saison difficile, les joueurs tâcheront de concrétiser enfin leurs objectifs en 2005/2006. La bonne dynamique de leur fin de championnat leur a sans doute donné la confiance nécessaire.



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