Alors que la Ligue 1 comme la majorité des championnats européens fait relâche, la 18e journée de Premier League, dite du Boxing Day, est programmée ce jeudi. Une tradition que certains aimeraient bien importer en France...

Un Boxing Day à la française remplirait-il les stades de Ligue 1 ?

Comme chaque année, ce 26 décembre propose une journée de championnat anglais alors que dans presque tous les autres pays européens (excepté en Belgique), les joueurs sont au repos. Et si la France adoptait elle aussi la coutume anglaise, celle de jouer le lendemain de Noël ?

Les joueurs, heureux ou contraints ?

Certains sont pour, comme le président de l'Union des clubs professionnels de football (UCPF), Jean-Pierre Louvel. «Ce que je constate c'est que lorsque les joueurs français sont en Angleterre ça ne leur pose pas de problème. Les joueurs s'adaptent. Alors pourquoi ne pas faire l'essai ? C'est ce que nous proposons. Faire l'essai sur trois saisons et après voir si c'est concluant ou pas» , a-t-il prôné au micro de RMC.

Pourtant, tous les joueurs ne semblent pas de cet avis. Quand il jouait à Lille, l'Anglais Joe Cole avait dit combien il était appréciable d'avoir une coupure en fin d'année. «T'es tout seul à l'hôtel. Franchement, c'est un peu glauque. T'appelles les potes, la famille. Mais ça te donne encore plus le cafard de savoir qu'ils font la fête, donc tu coupes le portable» , a pour sa part expliqué l'attaquant d'Arsenal, Olivier Giroud à L'Equipe.

L'argument économique fait débat

Alors que les clubs français se plaignent souvent du calendrier infernal, de devoir enchaîner les matchs tous les trois jours, l'intérêt du Boxing Day serait avant tout financier. En effet, en Angleterre, les trois matchs programmés entre Noël et le premier de l'An attirent les foules et sont les plus rentables de la saison en termes de billetterie. Mais pour qu'il soit aussi efficace en France, il faudrait donc organiser au minimum deux journées (et pas une seule le 26 décembre) afin que chaque club ait la possibilité de recevoir au moins une fois.

Un argument qui ne tient pas selon le président de l'Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP). «On perdrait des spectateurs si on jouait les matchs du 25 au 30 décembre. C'est quand même mieux de jouer pendant les beaux jours, donc ce sont des arguments qui, à mon avis, ne tiennent pas» , a-t-il jugé avant d'estimer que la santé des joueurs pourrait aussi en pâtir.

Une question de culture

«C'est évident qu'après cinq mois de compétition, les joueurs ont besoin de souffler un peu. Ce n'est pas seulement une question de culture, c'est aussi une question d'intégrité physique des joueurs» , a estimé Piat. De culture, il est en effet question. Et pas seulement la culture du gazon, qui n'est pas vraiment un atout des stades français à cette époque de l'année...

Outre-manche, le 26 décembre est férié (comme le 25) depuis 1871, offrant ainsi deux jours consécutifs de repos aux anglais, ce qui n'est pas le cas en France. L'occasion pour eux de passer du temps en famille mais aussi d'aller au stade cet après-midi après la digestion (8 matchs sont programmés à 16 heures).

Si elle était mise en place en France, la journée de championnat du 26 décembre obligerait à aller au stade le soir, dans le froid, après la journée de travail, tout le monde n'ayant pas la possibilité de prendre des congés à cette époque de l'année. A moins d'en faire une journée de championnat pour les étudiants et écoliers, et sachant que le football est moins une religion en France qu'en Angleterre, les stades pourraient sonner bien creux...

Le Boxing Day est-il exportable en France ? Pour en débattre, rendez-vous ci-dessous dans l'espace «Publiez un commentaire»...