Les années passent et se ressemblent à Marseille. La cité phocéenne n'est pas comme les autres. Agitée. Explosive. Les qualificatifs ne suffiraient pas à définir la complexité d'une ville qui vit au rythme des hauts et des bas de son club préféré. Le conte du moment est donc celui d'un club qui, malgré une partition sportive pas si mal jouée, connaît une véritable cacophonie en interne…

Un devant de scène honorable…

En ce 11 novembre, Marseille la rebelle préfère aller à l'encontre de la tradition nationale. Là où toutes les bourgades s'attardent à fêter la paix retrouvée, la cité phocéenne choisit de déclencher les hostilités à l'encontre de ses plus forts représentants. Bientôt rejointe par la presse sportive du pays. «Catastrophique» . «Lamentable» . «Minable» . L'Olympique de Marseille essuie un véritable tir de barrage. La veille, il a été piteusement, un de plus, éliminé en Coupe de la Ligue par son éternel rival parisien déjà bourreau de la bande à Barthez trois jours plus tôt au Parc des Princes. Les passions se déchaînent alors. Marseille ne fait pourtant pas un début de saison si piteux que ça. Il est 6ème à dix points du désormais traditionnel leader lyonnais, il est à onze aujourd'hui, avec cinq victoires, quatre nuls et quatre défaite en treize rencontres. Pape Diouf, avec un calme destiné à devenir légendaire, se veut rassurant au micro de Canal+ lors du premier match de la rédemption face à Strasbourg (2-0), «la Coupe de la Ligue était loin d'être un objectif prioritaire, la Ligue des Champions est toujours accessible. La situation à Marseille n'est pas viciée.» . La suite ? Trois matches. Deux victoires à domicile. Une défaite à l'extérieur. Cinq buts inscrits. Trois encaissés. Et une troisième place, à égalité avec Auxerre et Sochaux, en Championnat. Pas si mal pour un club en crise…

Même s'il paraît incontestable que l'Olympique de Marseille ne pratique pas un jeu flamboyant et vivant, le bilan sportif est ainsi loin d'être catastrophique, surtout au vu des places occupées par ses principaux rivaux, excepté l'intouchable OL, de début de saison, Monaco est 7ème, Paris 12ème. Même si certains joueurs ne semblent pas avoir retrouvés le niveau qui leur a permis d'être repéré par la cellule recrutement du désormais incontournable Pape Diouf, Pedretti, gratifié d'un piteux 3,5 par L'Equipe pour sa prestation contre Nantes, Luyindula, dont le compteur but reste bloqué à deux, voire même Déhu, pas toujours très sûr dans sa communication avec Barthez notamment, en première ligne, d'autres parviennent cependant à tirer convenablement leur épingle du jeu. Bamogo, Koke et Battles totalisent ainsi trois buts chacun malgré leur statut un peu flou en début de saison. L'éternel incompris Fiorèse a même reçu une acclamation du clairsemé public face à Nantes pour saluer son premier but sous ses nouvelles couleurs. Le, peut-être, futur Parisien Steve Marlet, rentré sous les sifflets, s'est également permis d'inscrire un but propice aux vivas de la foule. Eduardo Costa retrouve peu à peu le niveau qui était le sien en Gironde. Et Barthez reste, malgré quelques bévues surprenantes, celle face au lob du Stéphanois Feindouno restant la plus marquante, troisième au classement des gardiens selon France Football. Le jeu n'est toujours pas fringant mais quelques hommes semblent retrouver un niveau satisfaisant. Reste plus que la mayonnaise prenne. Comme en début de saison. Comme quoi tout semble redevenu à son niveau initial…

… assombri par des coulisses agitées.

Malgré tout, les observateurs ne sont pas dupes face aux beaux discours. Marseille déjoue. Voire ne joue pas du tout. Et Marseille a de la mémoire. Papin, Waddle, Pelé, Blanc, Pires, Dugarry, Ravanelli, Drogba… Marseille a vu les plus grands magiciens passer par son Vélodrome et ne compte pas applaudir «une bande d'incapables» , dixit le dirigeant des Yankees. Et Anigo le sait bien. Il est à cours d'idée, «j'ai voulu tirer un signal d'alarme à un moment où je me trouvais sans arguments» , et n'imagine son avenir à Marseille que par un retour aux sources, «je suis prêt à continuer à servir ce club que j'aime plus que tout. Et peu importe ma fonction» . Situation plutôt surréaliste dans les travées du Vélodrome samedi dernier pour la rencontre face à Nantes, où c'est bien le Marseillais pur souche qui accueille son successeur. Philippe Troussier suit donc le match des tribunes avant d'annoncer, dès le lendemain, ses grands éternels principes. Et tout se fera à Granville dans sa Normandie d'adoption, son premier poste était notamment à Alençon. L'aventurier bourlingueur, peu apeuré à l'idée de gérer pour la première fois de sa carrière un club de l'élite française, confie donc pêle-mêle qu'il n'y a «pas de crise de résultats et que Marseille n'est pas malade» , que «le potentiel individuel et collectif est là. Il faut une prise de conscience» et que «l'OM a tout ce qu'il faut dans son effectif pour réussir» . Reste qu'une grève illimitée des supporters, accompagnée d'un changement d'entraîneur n'a jamais été une preuve de sérénité illimitée…

Mais encore une fois, Marseille n'est décidément pas comme les autres. Une seule étincelle et tout explose. Un but de Mendy dans les arrêts de jeu et c'est un processus fou qui se met en place. Et Bouchet qui la perd. Dans la foulée, c'est l'invisible Robert Louis Dreyfus qui sort de ses réserves. L'ancien journaliste en prend ainsi un peu pour son grade lorsque RLD reconnaît, après avoir salué les bonnes choses de son toujours actuel président, «quelques petits dérapages sur la fin» . Marseille retrouve ainsi son histoire. Des tiraillements incessants entre les fortes têtes du club. Mais, une nouvelle fois, l'ancien patron d'Adidas en a marre. Et cette fois-ci, pour remédier à la situation, l'homme aux 200 millions investis a choisi «après mûre réflexion, de prendre un proche, un ami de longue date, pour faire un audit du club, à la fois sportif et avec la ville, les supporteurs» . Et cet homme sera donc Louis Acariès. Le boxeur. Histoire de rendre rapidement les coups que l'OM sera amené à prendre. Parce que la plus grosse des erreurs serait de croire que ce nouveau chamboulement pourrait ramener l'ordre dans la boutique marseillaise. Rien ne pourra ramener l'ordre. Et puis pourquoi le ramener ? Il n'y en jamais eu sur les bords de la Méditerranée. Marseille l'excentrique n'en voudrait de toute façon pas…

Malgré un début de saison, certes en dent de scie, mais loin d'être catastrophique, Marseille a choisi de tomber dans la crise. Comme une éternelle fatalité. Le remue-ménage incessant des coulisses clos, il est aujourd'hui temps de penser au jeu. Et Troussier le sait bien. C'est même pour ça qu'il est venu. Reste que les discours sont une chose, la vérité du terrain un autre. Et, justement, les Caennais se font une joie de partager le leur avec les Olympiens dès samedi. Histoire de voir les prouesses du globe-trotter néophyte…

Ajouter un commentaire ... Les insultes sont passibles d'une amende de 12.000€ et jusqu'à 45.000€ pour les injures racistes, homophobe, handiphobe ou sexiste. N'oubliez pas que vos messages ici sont publics et qu'en cas de plainte votre identité réelle peut être révélée à la justice.

chargement des commentaires ...

Pour afficher les commentaires Facebook, vous devez être connecté à Facebook

chargement des commentaires disqUS ...

Si l'espace de commentaire DISQUS n'apparait pas à cet endroit, le plus probable est que votre adblocker empêche son affichage. Pour afficher les commentaires vous devez donc modifier la configuration de votre adbloker ou le désactiver pour le domaine maxifoot.fr

Sondage Maxifoot

Pensez-vous que l'OL réussira à annuler sa rétrogradation en Ligue 2 ?

OUI
NON
Voter

Voir les resultats - Voir les sondages précédents