Le 7 mai dernier, Bordeaux s'inclinait lourdement à domicile face à Sochaux (0-4). Dans la foulée, Jean Tigana présentait sa démission. Deux mois plus tard, l'ex-entraîneur des Girondins vide son sac. Et Alou Diarra, Marc Planus et Mathieu Chalmé en prennent sérieusement pour leur grade…

Jean Tigana vide enfin son sac. Et c'est le grand déballage.

Sa fille agressée verbalement dans les tribunes de Chaban-Delmas ? D'accord. Mais si Jean Tigana présentait sa démission, immédiatement acceptée par Jean-Louis Triaud, dans la foulée d'une correction reçue à domicile face à Sochaux le 7 mai dernier (0-4), ce n'était pas pour cette unique raison. Deux mois plus tard, l'ex-entraîneur de Bordeaux a accepté de revenir sur son douloureux passage chez les Girondins.

Et le champion d'Europe 1984 avait visiblement des choses à déballer. Pour commencer, Tigana reconnaît avoir commis une erreur, celle de débarquer sans adjoint. «J'ai accepté de venir seul pour rendre service. Le problème est que j'ai hérité d'un staff qui n'avait pas expurgé ses différends de la saison 2005, avec un Michel Pavon qui estimait qu'on lui avait tiré dans le dos. Les hommes ne se parlaient pas, ne voulaient pas être ensemble dans le même bureau, confie le technicien à Sud-Ouest. Admettez que les dés étaient bien pipés…»

«J'aurais dû sortir Chalmé au bout de trois minutes»

Tigana refuse en revanche d'être tenu pour seul responsable de la saison chaotique vécue par le club aquitain. Et trois de ses anciens joueurs en prennent pour leur grade : Mathieu Chalmé, Marc Planus et Alou Diarra. «Je pense que le vestiaire était divisé, souligne le technicien. Les Bordelais qui voulaient me dégager n'avaient le soutien ni des Brésiliens, ni de Plasil. Contre Sochaux, j'aurais dû sortir Chalmé au bout de trois minutes…»

«On a quand même fait une saison avec des arrières latéraux qui ne défendaient pas, poursuit Tigana dans Sud-Ouest. Des défenseurs qui, comme à Monaco, improvisaient des consignes en cours de match. Un joueur qui ne savait pas sur quel pied tacler. Un Diarra qui, dans sa tête, n'était plus à Bordeaux et a joué beaucoup trop loin de sa valeur. Des joueurs qui ne respectaient pas les horaires d'entraînement, comme Diarra qui, après le match de l'équipe de France contre le Brésil, n'a pas voulu rentrer avec les autres.»

«Planus ne voulait pas jouer»

«Un Planus qui ne voulait pas jouer et disait qu'il avait mal au dos pour ne pas s'entraîner, poursuit encore l'ex-entraîneur bordelais. Lui, je ne l'ai pas compris. Je ne sais pas ce qu'il veut, ce qu'il espère. Je le fais rentrer contre Brest, alors qu'il s'était blessé la veille et n'avait rien dit… Résultat, il est nul, je suis obligé de le sortir à la pause et l'on prend ce but en fin de match.»

Des déclarations fracassantes qui ne devraient pas tarder à faire réagir les principaux intéressés. Il y a quelques jours, Alou Diarra estimait avoir tout donné pour les Girondins la saison dernière. Quant à Marc Planus, il affirmait hier samedi encore qu'aucun complot n'avait été mis au point par les joueurs contre le staff… Le vestiaire bordelais n'était pas divisé la saison dernière, il était complètement éclaté.