Gros ouf de soulagement pour les Portugais, qui évitent la catastrophe devant leur public et renvoient à la maison de bien tristes Espagnols qui connaissent une nouvelle désillusion (1-0). Les Grecs créent la première grande surprise de cet Euro en se qualifiant pour le prochain tour malgré une défaite face à la Russie (1-2).

Portugal-Espagne : 1-0 (Nuno Gomès, 57')

Soutenus par toute une nation, les Portugais ont réalisé une très belle partie, en alliant solidité défensive, solidarité collective, et créativité offensive. Auteurs d'une entame de match tonitruante avec des enchaînements techniques de grande qualité, les joueurs de Scolari ont pourtant peiné pour ouvrir le score, leurs offensives se montrant souvent stériles au moment de la dernière passe. En seconde période, après un premier quart d'heure assez calme, les Portugais vont trouver la faille grâce à l'habileté du nouvel entrant Nuno Gomes, qui délivre tout un peuple. La dernière demi-heure est très spectaculaire, avec de nombreuses occasions de part et d'autre (deux montants pour les Espagnols, plusieurs un contre un pour les Lusitaniens), mais le score ne bouge pas et M. Frisk envoie le Portugal au paradis et renvoie l'Espagne à la maison. Revenus de très loin, les partenaires de Luis Figo peuvent désormais envisager la suite de la compétition avec sérénité. Scolari semble avoir trouvé la bonne formule, privilégiant les jeunes talentueux aux grandes gloires vieillissantes, et tous les espoirs sont maintenant permis. Du côté espagnol, la malédiction semble se poursuivre et c'est une nouvelle désillusion qui frappe les partenaires d'un Raul inexistant.

Actions et buts : Centre de Figo venu de la gauche pour Ronaldo qui ne cadre pas sa tête (45'). Nuno Gomes, dos au but, feinte et pivote avant d'enchaîner une belle frappe tendue qui termine dans le petit filet opposé de Casillas (57'). Abelda sert Fernando Torrès à la limite du hors-jeu, l'attaquant espagnol s'emmêle un peu les pieds et frappe sur le poteau (62'). Long corner de Figo pour Costinha qui tente de rabattre de la tête au second poteau, Casillas repousse comme il peut (69'). Centre de Nuno Valente pour Costinha seul aux six mètres, qui rate complètement sa tête (89'). Nuno Gomes se présente seul face à Casillas, et le dribble, mais voit sa frappe sauvée in-extremis par Raul Bravo sur sa ligne (91').

Grèce-Russie : 1-2 (Vryzas, 43'; Kirichenko, 1' et Boulikin, 18')

Désireux de se racheter aux yeux de leurs supporters après deux premiers matchs médiocres, les Russes entrent dans ce match à cent à l'heure. Ils mènent deux à zéro au bout de vingt minutes de jeu et continuent à imposer leur jeu. Longtemps malmenés, en difficulté défensivement, les Grecs ne s'affolent pas et parviennent à marquer ce but si précieux juste avant la mi-temps. Après le repos, le match perd en intensité, puisque chacun se contente du score et n'ose pas trop prendre de risques. Les Grecs doivent s'incliner mais seront tout de même présents au second tour, grâce à eux premières rencontres parfaitement négociées.

Actions et buts : Les Grecs peinent à se dégager et Kirichenko en profite pour se défaire du marquage de son défenseur et tromper Nikopolidis d'une frappe tendue du pointu (1'). Corner côté droit tiré par Goussev pour la tête plongeante de Boulikin qui expédie le ballon sous la barre (18'). Coup-franc enroulé des 20m de Basinas, que Malafeiev sort d'une belle parade (19'). Centre tendu de Venetidis pour Charisteas oublié au second poteau, qui manque totalement sa reprise (25'). Tête piquée de Boulikin suite à un corner, le ballon frôle la lucarne grecque (28'). Centre en pivot de Zagorakis prolongé par Papadopoulos jusqu'à Vryzas, qui accélère pour devancer la sortie de Nikopolidis et le tromper d'un petit ballon piqué (43'). Coup-franc de Tsartias en direction de la lucarne droite, repoussé de justesse par Malafeiev (78').

Le joueur du soir : Luis Figo

Alors qu'on le disait vieillissant et bien loin de son niveau affiché à l'Euro 2000, Luis Figo a démontré dimanche soir qu'il était encore capable de mener son équipe à la victoire. Combatif, très remuant, parfait techniquement, le capitaine lusitanien a montré la voie à tous ses coéquipiers. Il a largement pris le dessus sur ses adversaires directs, et notamment Carlos Puyol, obligé de multiplier les fautes pour stopper les initiatives du Ballon d'Or 2000. Une performance individuelle et collective dont il peut être fier, comme le témoignent ses propos après la rencontre : «La pression était énorme, mais nous sommes réellement fiers de la façon dont nous avons joué. Après le but, on a un peu baissé de pied, mais globalement on a fait du bon travail et on méritait de gagner. Nous nous améliorons match après match, car à la première rencontre, nous ressentions beaucoup de pression. Maintenant, voyons ce que nous pouvons faire en quarts de finale.»

Le programme de lundi :

Suisse-France (20H45) :

Après un match nul décevant face à la Croatie jeudi soir (2-2), les Bleus vont chercher à se rassurer et à obtenir une qualification pour les quarts de finale qui semble largement à leur portée. Les nombreuses discussions menées ces derniers jours entre les joueurs et le sélectionneur devraient conduire à certains changements tactiques, de façon à utiliser les qualités de chacun au maximum. Quant aux Suisses, obligés de vaincre pour se qualifier, ils tenteront de créer l'exploit tout en cherchant à se racheter de la gifle subie face à l'Angleterre (3-0).

Suisse: Stiel (cap) - Berner, M. Yakin, Mueller, Spycher - Wicky, Vogel, Huggel - H. Yakin - Frei, Chapuisat
France: Barthez - Sagnol, Thuram, Silvestre (ou Gallas), Lizarazu - Makelele, Vieira, Pires - Zidane (cap) - Trezeguet, Henry

Croatie-Angleterre (20H45) :

Battus in-extremis par la France au premier match (1-2), les Anglais se sont parfaitement rattrapés en infligeant une sévère défaite à la Suisse (3-0) jeudi dernier. Rassurés sur leur potentiel offensif, ils devront se montrer vigilants face à une équipe croate qui a surpris tout son monde en accrochant les Bleus (2-2). Une rencontre qui s'annonce très ouverte, avec des Croates obligés de l'emporter s'ils souhaitent poursuivre l'aventure. Sven-Goran Eriksson mise sur la stabilité et continue à aligner un milieu de terrain très offensif et très technique qui a porté ses fruits la semaine passée.

Croatie: Butina - Simic, R. Kovac, Simunic, Zivkovic (cap) - Bjelica, N. Kovac, Tudor, Rapaic - Prso, Sokota.
Angleterre: James - G. Neville, Terry, Campbell, A. Cole - Beckham (cap), S. Gerrard, Lampard, Scholes - Owen, Rooney.

Un joueur à suivre : Thierry Henry

Auteur de deux premières rencontres très fades, Thierry Henry devra absolument montrer un autre visage face à la Suisse. Servi dans des conditions difficiles, privé d'espace face à des défenses beaucoup plus regroupées qu'en Premier League, le Gunner ne s'est vraiment pas montré sous son meilleur jour jusqu'à présent. A 26 ans, l'ancien Monégasque possède pourtant des stats impressionnantes, avec 78 buts marqués sur les trois derniers championnats d'Angleterre. Se sentant un peu perdu dans un système de jeu qui ne lui est pas familier, le natif des Ulis sera peut-être tenté de se déporter sur un côté gauche qui lui a longtemps été confié chez les Bleus. Une chose est sûr, la France a besoin d'un Henry au sommet de sa forme si elle veut aller conquérir le titre suprême le 4 juillet prochain.