L'Angleterre, premier adversaire des Bleus
Par Julien Demets - Analyses Euro 2004, Mise en ligne: le 11/06/2004 à 15h39
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Entrée en matière périlleuse pour l'équipe de France : pour leur premier match dans le groupe B, les joueurs de Jacques Santini affrontent l'Angleterre dans un choc très indécis. L'occasion est donnée à Maxifoot de vous faire mieux connaître l'équipe de l'entraîneur suédois Sven-Göran Eriksson.

Points forts :

L'Angleterre en a beaucoup. Son système de jeu en 4-4-2 est très équilibré. Mais par-dessus tout, c'est son milieu de terrain qui impressionne : construit en losange avec un récupérateur, deux milieux excentrés et un meneur de jeu, il apparaît comme l'un des tous meilleurs d'Europe. David Beckham (Real Madrid), Steven Gerrard (Liverpool), Frank Lampard (Chelsea), Nicky Butt et Paul Scholes (Manchester United) le composent, ce qui donne une bonne idée de sa qualité : en plus d'être de grands techniciens, ces joueurs sont aussi capables d'assurer le travail défensif et de marquer des buts décisifs. Cependant, un problème se pose encore au sélectionneur Sven-Göran Eriksson. En l'absence d'un véritable milieu gauche, c'est le capitaine de Liverpool Steven Gerrard qui occupe ce poste. Un positionnement contre-nature pour ce numéro 6 de formation, et qui laisse de nombreux regrets au vu de son éblouissante performance accomplie samedi dernier à sa place habituelle, face à de pâles Islandais (6-1). Le technicien suédois de l'équipe anglaise a conscience du problème : «j'imagine que Steven préfèrerait évoluer dans l'axe, comme à Liverpool, reconnaît-il, mais il est si bon qu'il peut jouer à n'importe quel position en milieu de terrain» . Si ce n'est pas Gerrard, qui jouera en récupérateur ? En dépit du faible temps de jeu que lui accorde son entraîneur Alex Ferguson à Manchester, Nicky Butt tient la corde. Lampard, auteur d'une saison exceptionnelle avec les Blues, se retrouverait donc sur le banc. Un choix étonnant, y compris pour Thierry Henry, qui connaît bien le joueur pour l'avoir affronté à de multiples reprises cette saison : «lors de l'élection du joueur de l'année en Angleterre, j'ai voté Lampard. Il est très régulier. Je ne vois pas comment Eriksson pourrait s'en priver» , confie l'attaquant d'Arsenal. Mais cette option se justifie : Butt est un milieu défensif de métier, ce qui n'est pas le cas du joueur de Chelsea, plus porté vers l'avant. Sa titularisation face aux Bleus fragiliserait le secteur défensif anglais. Un risque que Sven-Göran Eriksson se gardera bien de prendre face aux Zidane, Pires, Henry ou autre Trezeguet. Face aux vagues offensives françaises, il vaut mieux assurer ses arrières…


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L'attaque est elle aussi pleine de promesses : Owen, malgré une saison en demi-teinte à Liverpool, reste un buteur hors-norme. Un peu de confiance supplémentaire suffirait à le mettre sur de bons rails. Le ballon d'or 2001 peut faire tourner en bourrique toutes les défenses du monde, ne l'oublions jamais. Ses 24 buts en 54 sélections parlent pour lui. A ses côtés, après de multiples essais (Vassell, Heskey) Eriksson a finalement choisi le tout jeune Wayne Rooney d'Everton, l'autre club de Liverpool. Ce passionné de boxe et de bière, en plus de présenter un physique de rugbyman, fait preuve de qualités insoupçonnées chez un attaquant de son âge (18 ans) : puissance de frappe, conservation du ballon, solidité dans les duels… «Roonaldo» , comme le surnomme la presse britannique, pourrait bien être l'une des grandes révélations du tournoi. La défense française devra se hisser à son meilleur niveau si elle veut arrêter ces deux-là.

Points faibles :

Le milieu de terrain impressionne, l'attaque effraie, mais la défense…inquiète. Il faut dire que Sven-Göran Eriksson n'a pas été épargné par la malchance au moment de composer sa ligne défensive : les blessures de Gareth Southgate et de Jonathan Woodgate sont venues s'ajouter à la suspension de Rio Ferdinand (Manchester United) qui, en début de saison, ne s'était pas plié à un contrôle anti-dopage. Pire, à quelques jours du match contre la France, c'est au tour du capitaine de Chelsea John Terry d'être incertain. Si cette indisponibilité se confirmait, Eriksson titulariserait Ledley King (Tottenham) ou Jamie Carragher (Liverpool), respectivement 11 et 3 sélections, aux côtés du «gunner» Sol Campbell. Tout le secteur défensif s'en trouverait bouleversé. Les couloirs sont occupés à gauche par Ashley Cole (Arsenal) et à droite par Gary Neville (Manchester United). Quant au gardien, David James, coéquipier de Nicolas Anelka à Manchester City, sa présence dans les buts constitue aux yeux de nombreux observateurs le talon d'Achille de l'équipe anglaise. En effet, en dépit d'une excellente fin de saison avec son club, James reste un portier irrégulier, capable de commettre quelques grosses erreurs. En Angleterre, la presse, jamais avare de moqueries, le surnomme même «Calamity James» ! Zidane, lui, ne se pose pas de questions : «le gardien anglais fera son travail, il tentera de faire du mieux possible. Quoi qu'il arrive, en face, ce sera un bon gardien» confiait-il cette semaine à France Football.

Objectifs :

Sven-Göran Eriksson ne cache pas ses ambitions : il veut gagner cet Euro. «Nous n'avons aucune raison de craindre qui que ce soit» , clame-t-il à qui veut l'entendre. Il est vrai que les supporters anglais ont face à eux l'une des meilleures générations de footballeurs qu'ils aient connues : les Lampard, A. Cole, Terry ou Gerrard arrivent tous à maturité. La plupart d'entre eux joue dans les plus grands clubs européens et bénéficie d'une solide expérience du haut niveau, ce qui n'était pas forcément le cas lors du dernier Mondial en Corée et au Japon : «beaucoup des joueurs qui seront à l'Euro étaient déjà à la Coupe du Monde 2002, qui était pour eux leur première grande compétition internationale, et ces deux années d'expérience supplémentaires seront très importantes» , prédit Eriksson. La fraîcheur physique des coéquipiers de Beckham inspire elle aussi l'optimisme. Si en 2002 l'équipe d'Angleterre avait disputé ses matches dans un état de fatigue avancé, certains de ses joueurs comme Gerrard ou Rooney sont, à l'approche de cet Euro, en plein possession de leurs moyens. Dans l'ensemble, c'est tout l'effectif de la sélection qui semble prêt à jouer six matches cet été. Six matches pour aller au bout…

Comment les battre ?

La première rencontre d'un tournoi est très importante, car elle donne souvent le ton pour le reste de la compétition. Zidane expliquait cette semaine que «dans ce type de compétition internationale, le résultat du premier match est capital» . Un principe vérifié lors du dernier Mondial, puisque les Bleus ne se sont jamais remis de la défaite face au Sénégal en match d'ouverture. Invaincus depuis leur quart de finale de Coupe du Monde face au Brésil, futur vainqueur de l'épreuve, irrésistibles dans leur groupe qualificatif (6 victoires et deux matches nuls), les coéquipiers d'Owen se présentent face aux Bleus armés d'un bilan exceptionnel et d'une totale confiance en leurs moyens. L'équipe qui gagnera la bataille du milieu de terrain aura toutes les chances d'empocher les trois points. Pour cela, les latéraux français Lizarazu et Sagnol (ou Gallas) devront bloquer les hommes de couloir que sont David Beckham et Steven Gerrard, car ce sont eux qui alimentent les attaquants. Viera et Makélélé auront intérêt à gagner leurs duels face à Scholes ou Butt (voire Lampard), sous peine de voir les Anglais construire leurs actions comme bon leur semble. Les attaquants joueront sur la relative lenteur du secteur défensif adverse. Ainsi, on risque d'assister à de nombreux sprints de Thierry Henry face à certains de ses coéquipiers d'Arsenal. La vitesse du «gunner» au service de l'efficacité de David Trezeguet, voilà qui constitue un atout important pour désorganiser l'arrière-garde blanche. De la vitesse, Owen en a aussi à revendre : gare aux défenseurs français qui n'anticiperaient pas les départs du buteur de Liverpool ! Barthez, banni de Manchester en début de saison dernière, aura à coeur de prouver aux Anglais qu'il reste l'un des meilleurs gardiens de but du monde.

Ce sont bien deux favoris à la victoire finale qui s'affrontent en ce dimanche 13 mai. Le vainqueur de ce match aura d'ores et déjà pris une option sur la qualification pour la suite des débats. Ce n'est pas une finale, mais ça y ressemble...



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